Il
y a tout juste un mois, l'ami Foglia de La Presse s'est
mis en frais de défendre bec et ongles une cycliste prometteuse «traitée»
malgré soi (ou à son insu?) à l'EPO par, semblerait-il, un médecin-gourou
d'opérette, c'est-à-dire plus insignifiant que dangereux. Je n'ai rien
contre l'idée ni contre l'initiative du grand chroniqueur… C'est plutôt
la manière, je veux dire l'«approche» du bonhomme, qui me fait tiquer
un brin. Voici
donc la lettre – en version légèrement enrichie au bénéfice des
lecteurs «estémiens» – que j'ai envoyée à La Presse en
réaction à la montée de lait de mononc' Pierre. Je ne m'attendais
surtout pas à être publié… et je n'ai pas été détrompé une saprée
miette. EPO
: « Pas de feu », vous dites?! C'est généralement une
surprise agréable, un extra qui
se prend bien, que de retrouver Foglia dans une
Presse qui ne soit pas du mardi-jeudi-samedi.
Même et surtout lorsqu'il y est, comme ce dimanche
2 février, pour nous livrer sa perception toute visuelle d'une tragédie
comme la désintégration de Columbia…
La navette devenue Q-Tip! Pas mal bon en fait de flash! Fallait avoir le génie d'y penser! Or,
re-surprise le mercredi matin
suivant. Mais, cette fois, ça démarre sur une drôle de note,
inhabituelle en tout cas : «le» chroniqueur contre ze
morning man. Au menu : une histoire de dopage plus fumeuse que
fumante. Ayant pour
M. Foglia une admiration sans bornes (ne me qualifié-je point moi-même
de groupie putassier dès qu'il
est question du célèbre écrivant?), j'ai néanmoins ressenti un léger
malaise à la lecture de son préambule. Cette façon
d'interpeller un René Homier-Roy qui avait fait dans le lieu commun en «osant»
parler du feu qui se trouve forcément à l'origine de la fumée maudite[1],
oui! cette manière d'apostropher un «innocent» qui, en l'occurrence,
avait pour seul tort de ne pas tout «savoir», lui, c'est peut-être,
comme le précise M. Foglia, un procédé connu, mais celui-ci pêche
singulièrement par manque d'élégance et de noblesse. Tiens donc! ça
s'apparente au name dropping, autre procédé bien connu qui consiste, celui-là,
à émailler ses propos (ou ses écrits) de noms célèbres, question de
bien faire voir au menu fretin que soi, on fraie avec le grand monde! De plus, ce
tutoiement intempestif qu'il «sert» d'entrée à René H-R, ça ne lui
ressemble guère, ça – je ne sache point que l'homme de radio et le
journaliste aient jamais gardé les cochons de conserve, à moins que ce
ne fût dans une quelconque vie antérieure. Je me demande si M. Roy a
prisé cette «prise à témoin» indélicate et cavalière que lui a en
quelque sorte imposée M. Foglia, d'abord soucieux de faire valoir son
point, quitte à infliger au passage quelques «grafignes» à son célèbre
et très écouté camarade communicateur. Un
journaliste, que dis-je? un homme de l'envergure de M. Foglia n'a
nullement besoin de recourir à ces manœuvres douteuses, dignes d'un débutant,
pour «accrocher» le lectorat de son journal. Une fois
l'article lu jusqu'au point final, force m'est de donner raison à M. Roy,
car j'ai dûment constaté que feu il y a bel et bien quelque part –
mais pas du tout là où M. Foglia craint maladivement que nous n'en
voyions un! Où ça, alors? Eh bien! je vous le donne en mille : à cet
endroit bien précis où le dos du chroniqueur courroucé perd son nom!
Ouais! M. Foglia a le feu au cul! Le choix de
la une[2]
pour ses sorties toujours remarquées, sinon remarquables, n'est pas celui
du chroniqueur; cela, il nous l'a déjà expliqué en long plus qu'en
large, mais il reste que je trouve qu'il profite un peu beaucoup de sa «position»
privilégiée pour défendre la cycliste «traitée» par le sieur
Duquette, non? À mes yeux, voici à quoi ressemble, à
chaud (5 février 2003) – et même à
froid (8 mars 2003) –, sa charge en règle : la p'tite est menacée?
Vite, mononc' Pierre
rapplique et sort l'artillerie lourde… Dans cette optique, Pierre-Homier
Roy ferait simplement partie de ce que nos Amerloques de voisins appellent
subtilement (?) les collateral
damages. C'est juste
un feeling que j'ai, une sorte
de malaise, comme je disais plus haut, qui m'incommode aux entournures. Mais bon!
M. Foglia a l'heur de posséder les outils qu'il faut, et il s'en sert.
Peut-on l'en blâmer? Si ses boss lui
laissent les coudées aussi franches, ne serait-il pas fou de n'en point
profiter? C'est un peu ça, ma question, en même temps que l'objet de mon
trouble. Bonne continuation! Jean-Paul Lanouette [1] En affirmant qu'il n'y a pas de fumée sans feu, M. Roy semait l'insidieux germe du doute dans l'esprit du public quant à la pureté ou à la noblesse de l'athlète qui se trouve bien malgré elle (on s'en doute un peu) au centre de cette bien petite histoire, pour laquelle il n'y a vraiment pas lieu d'appeler… les pompiers. [2] La une, pour les «ceusses» qui ne le sauraient pas, c'est la toute première page d'un journal. dimanche 09 mars 2003
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