Le
Paidos et la Dêmagôgos
Tartine pour Lysiane Gagnon (La Presse)
RÉF. : Lysiane Gagnon
(lysiane.gagnon@lapresse.ca), «Les ravages de l'ambition», La
Presse du jeudi 1er avril 2004: http://www.vigile.net/ds-actu/docs4/4-1.html#lplg
« Deviens
vite un homme
Fais ce que tu dois faire
Mais pourtant
Petit garçon ne grandis pas »
Petit garçon ne grandis pas
J.-M. Rivat / F. Thomas (Int.: M. Leyrac)
Au lendemain de sa déclaration honnie du 30
octobre 1995, on se souviendra que Mme Gagnon ne trouvait pas de
mots assez conspuants pour ostraciser M. Jacques Parizeau, alors
Premier ministre du Québec. Oh! mais c'est qu'elle avait beurré
épais la dame. Épais et longtemps.
Aujourd'hui, aux premiers jours d'avril (rien à voir avec Alain
Barrière), et presque neuf ans plus tard, elle s'en prend à
l'actuel chef de l'Opposition officielle à l'Assemblée
nationale, frère de combat de longue date du précédent, M.
Bernard Landry. Et pourquoi donc? Parce que celui-ci aurait tenu
au premier un discours plus ou moins similaire au sien propre --
celui-là même qu'elle a défiellé des semaines durant,
naguère, dans la ploutocratique Presse du vénéré boss
de Power Corporation, M. Paul Desmarais.
Ah ! quel tandem superbe elle formait en ces temps bénis avec son
supérieur immédiat, Alain Dubuc. Ah! ce qu'il faisait bon alors
-- pour ces deux Québécois au lendemain du référendum (déjà
en répétition théâtralo-métaphorique de quelque Fallouja...?
[ http://www.ledevoir.com/2004/04/01/51184.html?328
]) -- verser à flots l'essence sur le cadavre encore chaud de
l'Indépendance. Ah! quelle occasion inespérée pour les
boutefeux de service de la vieille feuille de la rue
Saint-Jacques. Car, après tout, un homme de la trempe de Jacques
Parizeau pourrait bien, qui sait, trouver l'énergie pour...
ressusciter. Alors, on le tuera et tuera encore.
(À l'instar d'un Claude Ryan au reste [ http://www.ledevoir.com/dossiers/351/articles.html
], un soir de mai quinze ans plus tôt. Lequel pour sa part avait
eu tout de même la décence de ne pas s'éterniser sur le sujet
des semaines sinon des mois, voire des années durant)
Alors maintenant, Mme Gagnon, si, comme vous l'écrivez, «la
supplique de Landry illustre bien jusqu'à quel point le désir du
pouvoir peut rendre l'homme semblable à l'enfant», que
penser d'une femme habitée par le ressentiment et une mauvaise
foi abyssale au point de dégobiller, toutes vannes ouvertes, sur
un homme pour le motif même, mutatis mutandis, qu'il se serait
comporté... comme elle?
Manifestement, ce qu'il faut comprendre d'une attitude
pareillement tordue -- bien que ce soit là, pour qui la connaît
bien, des manières plutôt coutumières chez la plumitive de
l'Empire GESCA ( Cliquez
ici ) --, c'est que les motifs importent peu. Ce qu'il faut
stigmatiser, ce n'est pas tant quelque parole discutable, peut-être
même malheureuse à la rigueur, mais bien les individus les plus
susceptibles de faire progresser la Causa du pays Àvenir.
Ainsi, hier c'était Parizeau. Parce que hier la puissance du
Mouvement de libération s'incarnait en lui. Aujourd'hui, c'est
Landry qui porte le poids de cette colossale responsabilité.
Aussi est-ce lui bien sûr que l'on fustigera sans désarmer, fût-il
de même avis que Lysiane Gagnon quant à l'incident déclencheur.
Mais que dis-je là? Parce que de même avis que Lysiane Gagnon!
Ah ! mais quel mufle tout de même ce Landry -- par ouï-dire ou réellement,
qu'importe au demeurant -- de bousculer Monsieur, soudainement
transmué en gentilhomme... pour le bonheur de l'argumentation
insidieuse de Madame. Superbe illustration de la «bonne foi»
proverbiale des analystes politiques de «Power Corp. of Canada»:
Si Bernard Landry ne dit mot, il est coupable de nationalisme
ethnicisant; s'il dénonce son chef, c'est un «Brutus» des temps
modernes. Coupable, M. Landry! Quoi que vous pensiez, quoi que
vous disiez, quoi que vous ayez fait. Ou non...
Coupable !
Les cageots à homards sont décidément rouge-unifolié
plus encore que les proies espérées elles-mêmes une fois
bouillies. Lysiane Gagnon? du André Pratte ( andre.pratte@lapresse.ca
) et du Alain Dubuc ( adubuc@lesoleil.com
) faits femme, quoi.*
* *
*
Les déclarations verbales à haut
coefficient de sensibilité de nos politiques souverainistes ne
seraient donc que banaux prétextes, la plupart du temps, pour les
éditorialistes et les chroniqueurs politiques de nos Soleil, de
nos Droit et autres Presse of Mount Real. Madame est
rémunérée, et fort bien, pour décoder le programme de manière
à déverser avec force chafouine ses vénéneuses huiles
inessentielles dans les interstices de l'organisme québécois en
voie de maturité. Car il n'est pas aisé, on en conviendra, de
combattre la Liberté visière levée.
Mme Gagnon, pour ce qui me concerne l'enfant aura toujours la
priorité sur les rombières démagogues emmaillotées bien au
chaud dans le confort de leur fausse indignation et de leurs procès
d'intention. Dans mon verbe aussi bien que dans mon acte, je veux
espérer en effet que le Paidos ne le cédera jamais au Dêmagôgos.
Jean-Luc Gouin
LePeregrin@yahoo.ca
Capitale nationale, 1er avril 2004
*
Quelques rappels pour mémoire : Le Soleil,
avril 2004 -> http://www.vigile.net/ds-actu/docs4/4-7.html#tllg2
, André Pratte, La Presse, octobre 2002 -> http://www.vigile.net/ds-TL/docs/02-10-22-jlg.html
, Lysiane Gagnon, La Presse, mai 2002 -> http://www.vigile.net/ds-medias/docs/02-5-26-jlg.html
, Alain Dubuc, La Presse, septembre 1997 -> http://pages.infinit.net/histoire/gouin09.html
, Gilbert Lavoie, Le Soleil, mai 2002 -> http://www.vigile.net/dossier-TL/2-5/15-jlg.html
, «Gesca II», janvier 2001 -> http://www.vigile.net/01-1/jlg-presse.html
, Gilbert Lacasse, Le Soleil, novembre 1998 -> http://www.vigile.net/pol/101jlg/soleil_confiance.html
, «Gesca», novembre 1998 -> http://www.vigile.net/pol/101jlg/elections98.html
, Jean Paré, magazine L'actualité, octobre 1996
-> http://www.vigile.net/idees/polgouinpare.html
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