Lettre
d'un « fusionné » aux heureux mortels qui deviendront
peut-être sous peu ses ex-nouveaux concitoyens…
Dimanche
prochain, jour du vote défusionniste, ce sera la fête non
seulement des pères, mais aussi des pairs…, je veux dire mes
pairs de certains arrondissements voisins.
Et
c'est signé : un Longueuillois, quoi qu'il advienne!
Fête des pairs
Longueuillois depuis 1958 – ce qui nous ramène trois ans
avant l'« annexion » de Montréal-Sud (1961), onze avant
la « fusion » avec Jacques-Cartier (1969)… et
quarante-quatre avant la « mégafusion » (2002) qui
allait transformer Boucherville, Saint-Lambert, etc., et même
Longueuil!?! en arrondissements du Grand Longueuil –,
Longueuillois depuis tant d'années, donc, je ne me doutais pas le
moins du monde que j'avais, au même titre que mes compagnons
d'infortune de Brossard ou de Saint-Bruno, la possibilité, ou plutôt
le droit de signer le fameux registre en vue de l'éventuelle tenue
d'un référendum sur la fusion/défusion.
En effet, si j'ai bien compris – trop tard, hélas! –,
les citoyens de l'ancien Longueuil (celui d'avant 2002) pouvaient
eux aussi manifester l'envie de se retirer du nouveau!?! C'est pas
mal compliqué, non?… surtout pour les gens dans ma situation. Tenez, que je vous
explique : moi qui, comme résidant de la paroisse
Saint-Pierre-Apôtre de Longueuil (située au sud d'la track
du CN devenue piste cyclable), moi qui n'avais jamais fait
partie du Vieux-Longueuil (au nord de la voie ferrée
précitée), me voici devenu, en vertu du « membrement »
forcé, habitant à part entière d'un Vieux-Longueuil qui
correspond au Longueuil d'avant 2002. En clair (?), outre l'ancien
Vieux-Longueuil, le nouveau Vieux-Longueuil comprend l'ancien
Longueuil-pas-dans-le-Vieux, ainsi que les anciens Montréal-Sud et
Jacques-Cartier. Vous me suivez? Quant à Saint-Hubert et aux autres
« arrondis » malgré soi dont il est fait mention plus
haut (Brossard et compagnie), ils constituent, réunis au nouveau
Vieux-Longueuil, le nouveau Longueuil tout court… Au moins, une
chose est sûre : « Moâ, Mossieu, j'ai toujours habité
Longueuil!»
C'est
tout simple, non?
On comprendra que, Longueuillois depuis presque toujours, il
ne me soit point venu à l'idée qu'il m'était possible d'envisager
que « ma » ville, si enflée fût-elle, défusionnât
d'avec elle-même. N'est-il point à souhaiter que, si, par
impossible, un démembrement intégral (ramenant tout le monde à la
case départ) finissait par s'opérer, les Longueuillois dits de
souche – vous savez, le genre à avoir les armoiries de la ville
tatouées sur le cœur et dans le front –, n'est-il point à
souhaiter, disais-je donc, que les « vrais »
Longueuillois pussent
(veuillez excuser ce rébarbatif imparfait : c'est ce que les
grammairiens appellent un « éventuel » – ô combien!
– du subjonctif)… oui! que les « vrais »
Longueuillois pussent tout
bonnement à la fois sortir du nouveau Longueuil et se retrouver
dans l'ancien, tout en redevenant voisins de l'ancien – et seul
« vrai » – Vieux-Longueuil?
Alors, vous comprenez? Pas de risque de « con-fusion »,
me semb'…