Voici
comment je décode le message massue de L-Q. « Soyez toujours
gentils avec ceux qui jouent au nouveau LOTTO
6/49 », que ça nous dit. Voyons voir : un costaud
consent, sourire figé aux lèvres, à se faire doucher pour
« protéger », de son parapluie déployé, un
quasi-avorton présenté comme gagnant « potentiel » (ou
réel?) au jeu précité.
D'entrée, nous sommes amenés à déduire que celui ou celle
qui décroche le gros lot au 6/49 peut s'attendre à voir son
entourage (parents, amis, nouveaux ex-collègues et autres « intéressés »
de tout poil) se transformer illico
presto en une tribu fidèle à souhait et servile tout plein, où
le sucré dame le pion résolument au sacré. Heureux (?) nouveau
riche, soyez le bienvenu chez les « téteux », qui vous
respecteront non pas tant pour ce que vous êtes vraiment que pour
ce que (ou plutôt combien)
vous « valez » depuis peu! Que voulez-vous, c'est là la
rançon de la fortune spontanée… Pas sûr que ça me tente! Et
vous?
Le « bâti » au parapluie ne sacrifie pas sa
coiffure par grandeur d'âme, vous le devinez bien : c'est
l'intérêt seul, le vil appât du lucre, oui! le bas espoir de
ramasser une portion du pactole, ne fût-ce que des miettes, qui
guide le bras « protecteur » du bonhomme. Désolé,
messieurs-dames, on ne nage pas ici en pleine noblesse de cœur,
loin s'en faut!
Un
6/49 « enrichi »… pour qui?
Passons maintenant au contenu purement informatif ou « factuel »
de la méga-annonce : « 1 chance sur 32 de gagner un lot
[…] gros lot minimum de 4 millions de dollars ». Il manque
un seul petit détail : le « nouveau » coût de la
mise, qui est passé de 1 $ à 2 $, soit une augmentation
de 100 %! Oubli volontaire? Qui est prêt à parier un p'tit deux
là-dessus?
À
l'époque de la « loterie du maire » (Drapeau), qu'on
avait baptisée « taxe volontaire » pour lui conférer
un air de légitimité, on ne faisait pas de secret du prix du
billet. « Deux piasses-tu? » qu'on demandait alors de façon
peu subtile – mais franche et directe – au « contribuable »
visé. Voilà qui tranche avec la nouvelle approche « discrète »
de L-Q en ce qui regarde la hauteur minimum de la mise! Autres
temps, autre « stratégie »? Sans doute…
Si L-Q annonce si gros, c'est qu'elle sait pertinemment
qu'elle joue très gros en l'occurrence, vocation qui n'est pourtant
pas la sienne. En effet, le risque « à tout prix »,
n'est-ce point davantage le « lot » de ses acheteurs préférés,
à savoir les accros du loto, fer de lance de sa clientèle captive?
L-Q joue gros, disais-je, car il faut rappeler que 1 $, ça
constitue un seuil psychologique que même les loteries populaires
américaines n'ont encore osé faire franchir à leurs chalands
(clients).
Mais, l'appétit de l'ogre est tel que celui-ci a décidé de
foncer tête baissée, envers et malgré tout. À L-Q, serait-on
soi-même devenu joueur dans l'âme, jusqu'à l'os? En tout cas,
chose certaine, on l'est jusqu'au fond du portefeuille… d'autrui
– c'est vous et moi, ça!
Jean-Paul Lanouette