« Quand j'ai les bleues,
bébé… »
À mon tour de jeter ma petite goutte d'eau fielleuse dans la
vague de protestations qui déferle sur la dernière campagne
« publectorale » de Labatt, flop
monumental s'il en est, qui finira bien par s'autodétruire. Et
le plus tôt sera le mieux!
D'entrée, je précise que je ne suis pas choqué ni révolté,
et encore moins scandalisé, par la dernière trouvaille des
publicitaires bossant pour le gros brasseur
précité.
Non! le mot juste est : AGACÉ… souverainement, comme on peut
l'être, par exemple, à deux heures du matin, par un moustique célébrant
dans nos oreilles les premières chaleurs suffocantes de juin! Vous
mordez le topo?
Nos valeureux « politiciens » sont si risibles
quand ils courent les votes comme des chiens fous, si pathétiques
en fait, que toute satire contre eux est la bienvenue, pour autant
– bien sûr – qu'elle soit fine, intelligente et, lâchons le
mot, drôle.
Jonathan
Bleue, ou Joe Blow pour
les moins intimes
Or, dans le cas qui nous préoccupe plus qu'il nous occupe,
il se trouve que le remède est pis que le mal. Désolé, cher
Jonathan (Bleue), mais
Martin, Duceppe et consorts sont beaucoup plus divertissants que
toi, c'est-à-dire « pas mal plusse le fun »!
Aussi est-ce systématiquement que je te flushe et te zappe dès
que tu pointes le bout de ton joli petit museau de jouvenceau dans
le « rectangle allumé » de mon salon. « Quand
j'vois Joe Bleue à'tévé, une
coup' de 222, ça s'rait pas assez!»
J'ai bien essayé de te donner une chance, Bleue,
mais c'est en vain que j'ai attendu le « pschitt » libérateur,
gage d'effervescence et de joyeux chatouillement. Ton « affaire »,
c'est aussi flat et plate
que le plus plat des électrocardiogrammes! En un mot, ça ne lève
pas, et ça ne lèvera jamais. Tu devrais peut-être penser à
t'envoyer derrière la cravate une « p'tite bleue »…
de Pfizer (Viagra).
Soucieux de n'encourager d'aucune façon de telles
manifestations de bêtise achevée, je « prends le parti »
non point d'en rire, mais d'en pleurer ouvertement. Non contente d'écouler
au rabais sa cervoise bas de gamme auprès de la gent en uniforme,
voilà que Labatt se mêle d'essayer d'ajouter du fun
à une tragicomédie qui, pourtant, se suffit amplement à
elle-même!
Après ça, on s'étonnera de la désaffection des jeunes à
l'égard du processus électoral! Comment diable voulez-vous qu'un
bleu (au sens de néophyte) ait envie d'exercer son droit de vote
tout neuf, ou même de prendre sa première gorgée de bière, quand
on lui inflige à répétition pareil message débilitant?!?
Si bleu ou bleue
qu'il puisse être, le regretté Monsieur
50 doit se retourner dans sa bière…