Télés en pouces et « bœufs de l'Ouest » en
livres…
Au Québec, certaines gens
ont encore chaud en Fahrenheit, et d'autres, plus
nombreux, se sauvent toujours « à cent milles à l'heure ». Sans parler
du litre de lait qui se fait souvent appeler « pinte ». Faut-il déplorer
cet attachement quasi maladif à des mesures censées avoir été reléguées
aux oubliettes il y a un bon bout de temps déjà? J'imagine que oui…
Quoi
qu'il en soit, je désire signaler à l'attention de mes concitoyens et
concitoyennes deux domaines où le système métrique s'est joliment cassé
les dents – comme sur un mur –, continuant depuis lors d'y briller par
son absence. Je disais donc deux domaines : la dimension des écrans télé
d'abord, puis les généreuses mensurations de nos valeureux hockeyeurs,
footballeurs et autres sportifs de haut niveau qui « remplissent »
lesdits écrans.
Vous l'aurez sûrement
remarqué, les différentes « grosseurs » de téléviseurs proposées par
l'ensemble des manufacturiers et détaillants se déclinent presque
exclusivement en pouces (13, 19, 20, 27, 32, 36, 42…), la belle et
unique exception nous venant de la Baie (je parle ici bien sûr de
la chaîne de magasins), qui, hélas! (?) – sans doute de guerre lasse –
s'est finalement résolue à indiquer entre parenthèses la dimension dite
à l'anglaise, la mesure métrique seule n'étant probablement pas assez
« informative » au goût des clients qui ne veulent rien d'autre, ni de
moins, qu'une 27-pouces!
L'autre secteur où il y a
encore pas mal de chemin à faire, c'est celui des sports. Qu'on le
veuille ou non, Jean Béliveau, alias « le Gros Bill », mesurera toujours
6 et 3 et pèsera plus de 200…, comme à ses débuts dans les années
cinquante, quoi! Ça se comprend quand il est question de « légendes »…
Mais, encore aujourd'hui, même dans la section « Sports » des grands
journaux, on a systématiquement recours aux pieds et aux livres pour
nous décrire le nouvel arrivage de « bœufs de l'Ouest » et de « gazelles
de l'Est » sur les patinoires de la LNH. Dites donc, un défenseur qui
fait plus de deux mètres et près de 120 kilos, à quoi ça ressemble
« chez nous »? C'est-y aussi apeurant?! P't-êt' pas, ce qui expliquerait
bien des choses, non?
Tout
cela se veut simple constatation de ma part… Car la situation ne me
désole pas vraiment. Par contre, elle me laisse perplexe, très, et là,
je « pèse » mes mots… tout en « mesurant » l'indifférence générale!