Pacte référendaire - Démocratie ou Oligarchie
Jean-Luc Gouin
TRIBUNE LIBRE samedi 27 mai 2006
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Re : Courte missive à
l'attention de l'assemblée qui disputera publiquement de cette
Question ce samedi 27 mai, à Montréal
Contrairement aux puissants esprits de la propagande à la façon de
La Presse of MountTreal, j'incline à croire que la démocratie
oligarchique manière André Pratte et Alain Dubuc (ces gens-là n'en
sont plus à un sophisme près dans leur immense panier déjà empli à
ras bord) n'épuise pas exactement la conception que s'en font la
plupart des femmes et des hommes civilisés, ou en tout cas inspirés,
de tous horizons.*
Cela étant précisé, si je puis dire, j'estime d'entrée de jeu que
l'idée d'une Élection décisionnelle est tout à fait recevable
en vertu des paramètres généralement (ou universellement) acceptés
en cette matière. Suffit au préalable de se montrer clair dans les
enjeux et le discours.**
Par ailleurs, et dans le prolongement immédiat de la naissance toute
récente du Mouvement Montréal Français (MMF), j'ose espérer que les
participants à cette rencontre profiteront de l'occasion, toute
ponctuelle sinon inespérée, pour souligner avec force cette
aberration nationale (digne d'une colonie d'une autre époque) selon
laquelle il semblerait excessif que la métropole du Québec puisse se
vivre (ou demeurer ? ou devenir ? ou redevenir...?) - par
distinction de toutes les grandes cités d'Amérique du Nord,
d'Atlanta à Vancouver, de Toronto à San Francisco, massivement ou
exclusivement unilingues anglaises - dans la langue officielle de
l'État où elle est sise. Et ce, pleinement, librement, et sans fil à
la patte d'aucune sorte.
They hold (own) all around America, but it's not enough yet !
Et la tyrannie a tôt fait - par le discours (mais non seulement),
que d'ailleurs elle monopolise outrageusement dans notre presse,
largement simoniesque au surplus - de tourner en xénophobie, en
étroitesse d'esprit dans le meilleur des cas, ce qui tient de la
résistance et du respect élémentaire de soi propres à tout être
investi d'un minimum de dignité.
Jean-Luc Gouin,
Capitale nationale, ce 26 mai 2006
cc : Conglomérat de presse Gesca (lettres@cyberpresse.ca, edito@lapresse.ca,
opinion@lesoleil.com)
* Les couleuvres ont certes long corps, mais parfois également
longue vie :
http://www.vigile.net/pol/101jlg/webster.html
** Et en quoi consistent donc ces paramètres ? Rappelons-le pour la
xième fois au souvenir et pour la gouverne des « lucides » (vocable
issu du latin lux ou lucis, puis luce - lumière
- qui un jour s'est incarné sous la forme étymologiquement
imparable, il faut bien le dire, d'un Lucien): l'application de la
règle de la majorité citoyenne absolue, soit 50%+1. Toute autre
avenue - toute autre avenue - confine de facto à la dictature
de la minorité sur l'ensemble de la collectivité concernée. Cela
posé, bien que ce soit là vérité de M. de La Palisse (présentée
quelquefois comme vérité nouvelle par nos amis de la rue
Saint-Jacques, soudain entichés par les fumets qui pour l'heure
exhalent des chaumières du Monténégro), il n'est pas dit qu'il ne
soit pas politiquement souhaitable - on passe ici du politique (en
l'occurrence, sous l'angle du droit international) à la politique
(la mécanique de son application) - que tout «excédent» se greffant
à ce résultat décisif, et donc décisionnel (et par définition
inaliénable sans s'aliéner soi-même), est le bienvenu.