Ode aux « PdV » de ce monde…
Avertissement :
Soucieux de bien me faire entendre de ceux que
j'appelle ironiquement mes « PdV » chéris, j'aurai recours ici à un
langage ampoulé au max, procédé éprouvé qui ne saurait manquer de les
faire « jouir sur pieds », lit-té-ra-le-ment. L'ode qui suit, ainsi que
l'« argumentaire » qui l'accompagne, est donc à lire le petit doigt en
l'air et les lèvres pincées…
QU'IL SOIT SU
ET SOUVENTES FOIS RÉPÉTÉ
QU'UNE ATTITUDE EMPREINTE DE FATUITÉ,
DE CONDESCENDANCE OU DE PÉDANTERIE
RÉVÈLE PRESQUE À COUP SÛR UN ÊTRE
TRISTEMENT SUPERFICIEL ET SOMME TOUTE ENNUYEUX,
UN EMMERDEUR-NÉ DONT L'ININTELLIGENCE
DU CŒUR N'A D'ÉGALE QUE L'INDÉLÉBILE DÉTESTABILITÉ…
(Quins toué! eussé-je pu
lancer en guise de
punch-line)
À la lecture des quelques lignes ci-dessus, on aura deviné qu’elles
s’adressent aux pleins de vent (« PdV »), aux airs bêtes, aux têtes à
claques, aux pseudos pontifiants, aux discoureurs qui « dominent leurs
sujets », en un mot à tous ces « orifices évacuateurs » – appelés trous
du cul en France – qui se recrutent en grand nombre parmi les
omniprésents personnages désagréables et crispants « au boutte » qui
nous pompent l’air en mode continu : « politicailleurs » retors (ah!
redondance, quand tu nous tiens!) et néanmoins plastronneurs, qui se
croient issus de la cuisse de Jupiter; gens de robe aux risibles effets
de manches exigeant de se faire servir du « Maître » gros comme le bras
(non mais! une p'tite f_______n[1]
avec ça, peut-être!); sportifs devenus hautains en même temps que
millionnaires, convaincus jusqu’au trognon de « valoir » les montagnes
de fric qu’on leur verse; fils à papa « power trippeux » et « invasifs »
n’ayant jamais pété que dans la soie, et toujours plus haut que le trou,
cela va de soi; moralisateurs de tout poil aux envolées aussi creuses
que grandiloquentes; et tutti quanti. Joli tableau, pas vrai?
Je sais que ce type
d’exercice auquel je viens de me livrer… et qui se veut purement et
sainement défoulatoire… n’a point l’heur, hélas, de plaire à nos grands
médias écrits, tels Le Devoir ou La Presse. Tenez, je les
entends d’ici : « Désolés, mais c’est pas le genre d’la maison! » Or, et
ça tombe bien pour eux, il se trouve que moi, tout le premier, je suis
disposé à le reconnaître d'emblée : de tels épanchements logorrhéiques,
fussent-ils les fruits amers – depuis longtemps « passés dus » – d'une
écœurite aiguë généralisée, fussent-ils inspirés par les « sparages » ô
combien « gossants » d’une armée de « frais chiés » chez qui l’ego
se révèle toujours inversement proportionnel à l’empathie, ces flots
verbeux, dis-je, ne sont guère « vendeurs » ni accrocheurs… Ça
m'apprendra à me complaire dans le politically incorrect!
Si
j’avais plutôt parlé de tous ces « crosseurs » patentés, généralement
fort avenants, qui, le sourire aux lèvres, vous font un enfant dans le
dos, vous dépouillent sans vergogne ni remords de l'argent sagement
empilé pour « vos vieux jours », on aurait peut-être manifesté quelque
intérêt à l’égard de mes propos. Mais là, vous entretenir de mon
ras-le-bol vis-à-vis des fendants superficiels (encore un autre, de beau
pléonasme, hein?) qui « surpeuplent » notre monde rétréci comme peau de
chagrin par la sacro-sainte communication à tout-va (grâce notamment à
Internet et au cellulaire… ou plutôt « à cause de »), qui semblent en
manque perpétuel de micros sous le nez ou de « kodaks » tout le tour,
mais qui, en définitive, ne font rien de mal, sinon nous les « casser »
royalement urbi et orbi, c'est-à-dire à grande échelle et en
cinémascope…, vous parler de ça, donc, je n’y pense pas vraiment,
dites-vous!? Eh bien! si, j’y pense! La preuve…
M’enfin, z’en avez pas
soupé, vous aussi, des empesés bouffis de suffisance qui sévissent à la
radio, à la télé et directement dans not' face (en vrai comme
disent les enfants), pleins d’eux-mêmes – donc d’une vacuité sidérante
–, qui ne savent s’exprimer qu’avec componction, qui donnent dans le
superfétatoire « à bouche que veux-tu », de préférence sur un podium ou
depuis quelque plateforme leur assurant à la fois distance et surplomb,
t’sais veux dire? Personnellement, ces grosses coquilles vides,
invariablement froides et chromées à l’extérieur… et d’un « drable »
fini à l’intérieur, j’ai appris – simple question de survie – à les
« diogéniser[2] »
du regard, de l’attitude et du verbe : « Ôtez-vous de mon soleil, sans
quoi je vous pisse à la raie, mes jolis! » Y’en a marre, à la fin, de se
laisser polluer les ondes cérébrales et chambouler les émotions par des
producteurs de décibels qui, comme le disait mon regretté paternel, nous
infligent jusqu'à pus capab' « un déluge de mots dans un désert
d'idées »!
Mais, en fait, dans le noble
souci d'éliminer tout risque d'affrontement contre-productif, la
prochaine fois qu'une de ces « enflures sur pattes » ose venir
s'inscrire dans mon champ de vision restreint, je te me vous lui fais la
« passe » du moine tibétain, me contentant alors de… léviter (lire :
l’éviter). Excusez-la!
Récapitulons si vous le permettez : cette ode nouveau genre, sorte de « pouwème »
sirupeux et dégoulinant… qui écœure vite, était dédiée à tous ces êtres
que l'on dit nantis – c'est-à-dire bien pourvus sur le plan strictement
matériel et gâtés par la nature, disons plutôt par le sort, oui,
littéralement « pourris » côtés gueule et cerveau –, à ces êtres,
dis-je, qui planent bien au-dessus du vulgaire et de la plèbe ânonnante…
sans jamais se priver, ni se retenir, ni se lasser de leur vomir dessus,
que dis-je? de leur déféquer généreusement sur la tête (j'ai comme
« rasé » de me laisser aller à écrire « ch… », mais j'ai finalement eu
pitié des âmes sensibles). À quoi d’autre s’attendre, d’ailleurs, de la
part de tristes sires au tact pachydermique, à la sensibilité figée à
zéro, à la clairvoyance noyée dans la purée de pois? Comme dirait
l'autre : « Qui se sent morveux se mouche! » ou, si l'on préfère et
comprend mieux l’expression franglaise : « Si le chapeau vous fait… »
(If the cap fits, wear it !).
Cout’donc,
y’ aurait-y pas au moins une coup’e de « m'as-tu-entendu » qui se sont
reconnus dans le brillant portrait que je viens de brosser? Prière de ne
pas répondre tous en même temps!
[1]
Je m'autocensure…
bien que j'eusse préféré que ces avocaillons « sussent » de quoi je parle
sans avoir à chercher les sept lettres manquantes entre le « f » et le
« n »!
[2]
« Diogéniser », c'est agir ou réagir à la manière de Diogène, philosophe
grec qui avait le mépris des honneurs, des richesses et de toutes les
convenances.