Molière « revisité »
En cette magnifique et vivifiante matinée, alors qu’hélas
il fait gris et tristounet dans mon cœur, permettez-moi de vous convier
à un p’tit jeu-devinette. Allons! laissez-vous tenter!
Rien de sorcier, vous allez voir : ça peut se faire entre
deux gorgées de café ou de tisane, selon que vous êtes
« hyper » ou « granole ».
Il s'agit de trouver le mot qui manque dans la phrase
suivante :
« Couvrez ce _______ que je
ne saurais voir! »
Certains d’entre vous, plus « lettrés » que la moyenne
des ours, croiront reconnaître là une célèbre réplique tirée de
« Tartuffe », grand classique du théâtre français of France. Ce
qui leur mettra illico dans la bouche le mot… sein.
« SEIN », vous dites?
Vous n'y êtes pas du tout, les « smattes ». Complètement dans le champ,
comme disent les jeunes. L'époque de Molière, on en est loin… Ouais!
révolu depuis un sacré bon « boutte » qu’il est, le temps des corsets et
autres armatures dissimulatrices!
« SEIN », que vous
répétez, incrédules… ou un brin sourdingues (« coq-l’œil », en fait,
puisque vous me lisez)… Désolé, mais il s’agit bel et bien d’une
mauvaise réponse. En guise d’indice, j’aurais dû préciser d’entrée… de
jeu… que la phrase en question, sorte d’appel à la dissimulation ou
d’incitation au camouflage, se veut très actuelle, donc ne
saurait concerner les mamelles, aujourd’hui plus librement exhibées
qu’au XVIIe siècle – ça, on le sait, que dis-je? on le voit!
À pleines pages et à grandeur d’écran, à part ça! Non?
Maxime à dépoussiérer, c.-à-d. à adapter au goût du jour
« SEIN »,
osez-vous insister! Non, non et re-non! que j’vous dis… Pensez plutôt à
un terme qui puisse s’incorporer parfaitement à un propos apprêté à une
sauce faisant un peu plus XXIe, ou plutôt 21e
siècle (à c’qu’y paraît, les chiffres romains, ça itou, c’est out).
Rien à faire, ça ne vous vient pas? Je ne vous ferai
point languir plus longtemps. Eh bien! dans le contexte actuel,
où il n'y a guère plus qu'au Super Bowl
qu'un sein dé-couvert* puisse causer quelque émoi, sachez que
le mot à insérer dans la « fâmeuse » phrase ci-dessus, c'est, tenez-vous
bien : VIEUX! Rien à voir avec un sein, pas vrai?
Ce qui nous donne :
« Couvrez ce vieux
que je ne saurais voir! »
Voilà qui mérite quelque éclaircissement, j’en conviens.
Soyez patients, messieurs-dames : je compte bien vous expliquer cela en
long et en large, puis en hauteur s’il le faut, sans oublier la
profondeur, histoire de contenter tout le monde et sa sœur.
Donc, c’est promis, dans une prochaine chronique, je vous
parlerai de ces « vieux » qu’on ne veut plus voir, ni chez soi, ni au
travail, de ces dinosaures blanchis dont on ne sait trop que faire.
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Celui (le sein) de Janet Jackson, en l'occurrence, qui –
NOUS FÛMES DES MILLIONS DE PAR LE MONDE À LE CONSTATER – n'a pourtant
rien d'une… « super boule »!
Jean-Paul Lanouette