Voter, droit plus que devoir
À l'heure où nombre
d'observateurs trouvent leurs congénères plus enclins à clamer leurs
droits qu'à remplir leurs devoirs, je tiens à rappeler qu'il
est un droit qu'ici (lire : dans notre région du monde) nous n'avons pas
à clamer, ni à réclamer : voter!
Dès que je fus en âge
d'apposer ma croix, Léna, ma regrettée mère, m'a répété à satiété,
histoire de bien me l'enfoncer dans le crâne, que voter était un
devoir de citoyen auquel je ne devais à aucun prix me soustraire.
Ainsi donc, que ce fût au fédéral, au provincial ou au municipal qu'il y
eût élections, il me fallait aller faire la queue dans un gymnase
d'école, ou encore au sous-sol de l'église… afin de le faire, mon fameux
« devoir »!
J'y ai mis le temps, mais
j'ai fini par comprendre que voter était bien plus un droit qu'un devoir
(désolé, maman!). Et, ce droit, on peut l'exercer de bien des façons. En
effet, voter, on peut le faire, puis n'en point souffler mot; ne pas le
faire, mais en parler d'abondance, urbi et orbi (clin d'œil à
l'ami Foglia); le faire pour gagner ses élections, en fonction des tout
derniers sondages; ne pas le faire plutôt que d'annuler son vote; le
faire en sachant qu'on n'a aucune chance de célébrer, encore moins de
pavoiser (comme moi, qui m'apprête à voter Québec solidaire)
– j'en ai le droit, chère mère, mais surtout pas le devoir! Et que je
n'en entende pas un me traiter de loser! Oh! j'allais oublier :
on peut aussi le faire par habitude, le plus souvent par principe… ou
tout simplement par intérêt, au sens vil du terme. Mais, rarement par
hasard, tiens donc!
Voter, c'est un droit avec
lequel chacun et chacune – pour parler comme nos politiciens et
politiciennes – compose à sa façon, et c'est bien ainsi.
À lundi!
Jean-Paul Lanouette