lundi 29 octobre 2007
Étrange dimanche
Étrange ce dimanche
Ensoleillé, froid, nuageux à la fois
Y’a quelque chose qui change
Toute cette tristesse
D’un fils qui a perdu son père
D’une fille qui cherche sa déesse
J’la cherche la mienne
Elle est partie pour un long voyage dans lequel je ne peux entrer
À deux pas de mon père, je suis dans l’ravin
À toi belle tristesse
Est-ce possible de te vivre trop longtemps?
Apprendre à t’aimer tout comme l’échec
Se conjurer soi-même en se foutant des autres
La belle Jane est sur la banquise
Elle ne comprend pas qui martèle mon ardeur
Personne, cette eau dans mon œil créer la couleur qui m’irise
Le passé qui revient
Même gamin qui marche avec son Tonka
Il se fait bouffer par une bête
Même éclat de rire qu’il ne comprend pas
Qu’est-il arrivé par la suite?
Après ses nuits au collège
Enfouit seul dans le dortoir de la cuite
Hiver comme été les deux yeux dans neige
Regardant ce qu’il lui reste d’espoir
Que les débris de ce vieux tapis dans l’fond d’la cave
Se disant qu’il n’avait plus rien à croire
Les cendres du coin de rue avec ses chums
Sa gang dont il était le chef
Au hockey comme dans le reste
Quinze ans plus tard, cette rue le rattrape
La grande street est devenue plus étroite
L’autoroute est désormais longue et parsemée de nid de poules
Comme à Montréal et dans les anciens villages
Oubliés
Le sien tout comme les autres
S’effrite sans crier gare!
Sur le poing de rentrer dans ce lampadaire, la voix rauque
Il vous éclaire depuis longtemps
Vous l’aviez connu dans le vent
Sur cette rue dont vous étiez le chef
Pas cette autoroute sans aucun champ
Toujours accroché au même dimanche offensif
J’sais pu comment faire
Pour beugler à quel point je croule
Une vraie porcelaine qui fracasse un mur de pierres
De si beaux moments faussés par de mauvais sourires
De trop rares minutes d’unique
Depuis combien de temps dérapes-tu sans rien dire?
Cette route, il y a un bout que je suis dessus. Tout comme ce dimanche
d’ailleurs.
Le même du dortoir du séminaire
Même garçon, même leçon qui n’existe pas
Sans comprendre ma mère, tentant d’oublier mon père
Il n’y a plus de chef dans ma rue aujourd’hui
Elle est vide, les feuilles l’ont enduite
Je repense encore à ce vieux tapis dans l’fond d’la cave
Quelle partie de nous meurt en vieillissant?
Si au moins ce vieux canapé était décédé
Tout est là, aussi vif, les films repassent en reprises
De vieux téléromans dans une chaîne spécialisée
Le fluo, la mode quétaine, les mauvaises coupes
Avant ces dimanches noircis de barreaux
Rien n’a vieilli, la même face dans même soupe
Marqué pour la vie
Marquis du dimanche
Les yeux bouffis par le sel de mes larmes défraîchies
Je me dis que certains héros sont retirés en huitième manche.
le.passant@hotmail.com |
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