lundi 25 août 2008
Après Pékin, que peut faire Londres?
Après Pékin, qui vient
d’époustoufler le monde entier avec les cérémonies d’ouverture et de clôture de « ses » J.O.
bien à elle, que diable pourra bien nous concocter Londres en prévision des Jeux d’été de
2012, événement dont elle sera l’hôte pour la troisième fois?
Si la capitale anglaise, désireuse
de repousser à son tour la limite d’écarquillement de nos yeux, opte pour la surenchère, se
donnant pour objectif d’en jeter encore plus que les Chinois, eh bien, elle ne pourra
que se casser les dents. C’est couru, ou plutôt perdu d’avance! En effet, sur le terrain du
grand déploiement, elle ne fera jamais le poids face à sa prédécesseure, même si elle
dispose de quatre ans pour se préparer à hisser dans son ciel gris le drapeau aux cinq
anneaux.
À mon avis, la seule voie qui
s’offre aux Anglais, c’est celle du dépouillement relatif : une sorte de simplicité
volontaire, mais revisitée à l’échelle olympique, quoi. Ainsi, un retour vers… le passé
serait tout indiqué. Qu’on aille voir ce qui s’est fait en 1908, année où Londres a
accueilli les Jeux pour la première fois. Ce pourrait être une formidable source
d’inspiration, notamment côté décors et costumes. Des Jeux à l’ancienne servis à la
moderne : j’achèterais les yeux fermés… et, pourtant, c’est à eux, nos amis Anglais, que ça
coûterait moins cher! En un mot comme en mille, l’avenir des Jeux se trouve peut-être
derrière! Car, il faut bien le dire, l’Afrique aura enfin les Jeux quand l’idée de la
simplicité véritable aura fait son chemin dans les cerveaux décideurs. Hélas! les gros
bonnets du CIO sont habitués à péter dans la soie et, comme on dit, à « tirer du grand »!
Dès lors, tant et aussi longtemps que, à leurs yeux non encore repus d’éblouissements,
simplicité sera synonyme de frugalité, il faudra se contenter d’espérer.
Ne va-t-il point de soi que le
Big Ben londonien n’a pas à rivaliser avec les merveilles architecturales de la Cité
interdite? À ce jeu-là, on est rarement gagnant. Rappelons-nous seulement la mésaventure
olympique de notre propre Big Ben, au torse décoré du rouge unifolié; à l’instar de
la grenouille de la fable, il s’était gonflé hors proportion « normale », et l’on a vu ce
que ç’a donné « en bout de piste », à Séoul…
Alors, gentlemen et miladies, donnez l’exemple : keep it
simple! Il y va de la pertinence et, partant, de la survie d’un rêve réalisé, celui
d’un vieux baron français, Pierre de Coubertin.
Jean-Paul Lanouette