Démocraties en mode auto-destruction
• En
guise de repoussoir, la goutte d'eau lourde de trop : « Manipulation
médiatique à Washington »
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Version
définitive
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La
présumée « première » démocratie du monde n'est plus qu'une dictature
tempérée - la gelée de pétrole enveloppant le poing - par le consommérisme à outrance.
La main
sur le coeur et vibrato dans la voix, des gouvernements canadiens
Tartuffe à répétition trahissent ledit régime de même appellation (les
Commandites au service de la
Canadian Unity,
la
propagande de tous les instants avec le concours... de médias « privés »
comme
Gesca,
le discrédit idéologique à peine feutré à l'égard de la « minorité »,
l'abstentionnisme et le détournement économiques insidieux et bien
ciblés) dans le dessein de barrer la route à la libération politique du
Québec (cent et une fois remise sur le métier selon des modalités
pacifiques, et indéniablement démocratiques quant à elles).
Depuis cinq ans le gouvernement
québécois du Parti Libéral (et le premier
ministre
Jean Charest
au premier chef) éradique, « insignifie » ou « eunuquise » les leviers
nationaux encore existants ou actifs, et foule aux pieds de manière
générale notre propre identité :
• Mépris
d'un statut minimalement digne
au sein
d'une
Confédération dénaturée
(fédéralisée) massivement
anglo-saxonne, et de laquelle la nation québécoise
fut expulsée sans retour et sans états d'âme il y a maintenant plus d'un
quart de siècle ;
•
Bilinguisation tous azimuts
de l'État et de la vie sociale couplée à une extraordinaire indifférence
à l'endroit de la langue française ;
•
Collusion avec tous les
Paul Desmarais
de ce monde pour qui l'intérêt personnel ou corporatif phagocyte par
définition l'intérêt collectif ;
•
Asservissement empressé et on ne peut plus volontaire au
Rest of Canada.
Liste
non exhaustive. Bien entendu.
Or
comment voulez-vous en l’état, dans son salon privé où il ne parvient
plus à juguler sa colère, que le citoyen de ces démocraties de
vaudeville – homme qui souffre prend odeur de soufre – n'en arrive pas à
conclure que « taper dans le tas » constitue la seule issue qui lui
reste. Estimant en toute logique qu'il a forcément tout à gagner de la
sorte. Puisqu'il n'a plus rien à perdre.
Rien à
perdre, en effet. Car l'individu dépossédé de sa dignité citoyenne,
parce que trahi par l'État même en qui il a investi sa confiance, n'est
plus qu'un avaleur de pommes de terre réduit jusqu'en son âme même à
l'épaisseur de son portefeuille. L'ennui c'est que ce qui s’achète n’a
pas beaucoup de valeur.
De
George W. Bush à Jean Chrétien (Stephen Harper apprend vite lui aussi,
il faut bien l'admettre), de Silvio Berlusconi à Jacques Chirac (une
sentence de dix ans de pénitencier lui pend actuellement au menton), de
Vladimir Poutine à l'autarcique Nicolas Sarkozy, et Jean Charest enfin,
les démocraties s'autodétruisent. Et à n'en pas douter, toutes ces
bonnes gens aux rênes de ce raffiné Système mondialisé du mensonge
feindront la surprise – voire l'indignation – lorsque tout leur
explosera à la figure.
De
Hambourg à Paris, de St-Petersbourg à San Francisco, de Fribourg à
Trois-Pistoles, nous sommes tous des « Chinois populaires » égarés sur
une place Tiananmen aux dimensions de la Planète. Et en
attendant la charge finale qui, on le présume, saura viser juste, George
Orwell se félicite déjà d'avoir vu juste.
Ainsi
nos enfants clones, à qui nous aurons fait troquer la puce à l'oreille
pour la puce en cortex, lui seront bientôt reconnaissants en lui élevant
un superbe monumenteur de béton qui n'aura rien à voir, on s'en doute un
peu, avec la carrière de Gaston Miron.
Monument
que dans leur
newspeak,
ou novlangue, idiome que nous leur aurons inculqué par amour de la
servitude, ils surnommeront affectueusement (d'ailleurs moins par
confusion des genres que par celle des notions de l'Histoire sciemment
« amnésiées » ou opportunément réorientées dans leur signification,
c'est selon, par quelque
Jocelyn Létourneau du futur) : «
The Great George Double U
».
Mais
réjouissons-nous tout de même. Avec le patriarche Raymond.
Car
nous, enfin ! nous serons morts mon frère.
Jean-Luc Gouin,
Depuis la Tunisie, ce 29 avril 2008 - 38 ans, jour pour jour et de
triste mémoire, après l’accession de Robert Bourassa première mouture à
la timonerie de l’État québécois
Note
:
Rassurons-nous. L’auteur de ces lignes ne fréquente encore aucune école
de terrorisme reconnue par le Ministère de l'Éducation. Et comme les
autres, lui a-t-on fait savoir sans aménité (par souci de cohérence,
j'imagine), ne sont pas éligibles aux Prêts et Bourses, ni même aux
bourses d'Excellence...
Jean-Luc Gouin