mercredi 03 décembre 2008
Je n’irai point ne pas voter!
À l’approche du temps des
fêtes, période qui, cette année, s’annonce un peu moins festive à cause d’une économie qui
n’a pas attendu l’hiver pour devenir frileuse, une autre séance de magasinage est à inscrire
à notre agenda collectif. Car, en vertu d’une très libérale décision, nous avons une Crèche
nationale à « meubler », avant Noël s’il vous plaît! En effet, comment oublier que le lundi
8 décembre sera journée d'élections dans notre belle province? « Je me souviens »,
bien sûr, mais parfois j’aimerais tellement mieux avoir un gros trou de mémoire… ce jour-là!
En quelque sorte, il s’agit
pour nous de mettre sous le sapin celui ou celle qui, une fois bien en place, risque fort de
nous en passer quelques-uns… de sapins. Un peu masochiste comme opération, il me semble.
Et tout ça, ça tombe – ô ironie, quand tu nous
tiens! – le jour de l’Immaculée Conception! Est-ce à dire qu’il conviendra alors de voter
pour celle ou celui qui est sans tache (un genre de M’sieu Net en complet… ou de
Ma’me Blancheville en tailleur), en n’éliminant point d’emblée le « Mario-ho-ho »
qui nous a débité un plantureux mea-culpa hors confessionnal? Relents de foi chrétienne ou
réminiscences tenaces? Je vous rassure tout de suite : chez moi, la mémoire transcende les
convictions religieuses.
Comment vous dire? Retourner à l'école primaire
de mon enfance pour à nouveau jouer du crayon à mine, cette fois sous un panier de basket
surplombant le fameux isoloir, voilà un « exercice » qui ne réussit, hélas! à faire vibrer
aucune fibre de la portion « citoyen » de mon être. Sollicité de toutes parts depuis trop
longtemps déjà par trois racoleurs professionnels devenus omniprésents l'espace d'une
campagne polluée par le diesel de leurs colonnes Morris ambulantes (lire : leurs autocars
fortement personnalisés), je ne sais trop auquel de ces diables me vouer… par croix (X)
interposée.
C'est pas mêlant, j'en ai le
tournis à force d'essayer de les suivre dans leur itinéraire et leur discours de chien fou
en quête de l'os suprême : mon vote. Non mais, c'est-y beau rien qu'un peu d'les voir
aller, ces visiteurs effrénés, et ô combien « intéressés », des principaux lieux jalonnant
notre glorieux parcours sur terre : des garderies aux foyers pour vieillards, en passant par
les usines et les brasseries. Tout le monde est servi! À qui le tour de se faire serrer la
pince à la va-vite, sans être même regardé droit dans les yeux?
Tout ça pour dire que, si ma
tendance je ne retenais pas, à 20 heures le 8, j'aurais « oublié » d'aller voter. Mais,
comme le mot devoir a toujours fait partie du vocabulaire usuel que ma regrettée mère s'est
attachée très tôt à me transmettre, il y a fort à parier que j'irai faire un tour… et une
croix… sous le panier de basket!
AVIS
aux sondeurs de tout poil : ne me rangez point pour autant parmi les indécis, car je sais
parfaitement ce que je veux, moi; le problème, c'est de m'y retrouver dans toutes ces belles
promesses par lesquelles, au centre-gauche comme à droite, on tente d'enjoliver de bien
tièdes intentions aux allures de velléités passagères. Mon choix est tout de même fait. Je
le dis tout bas, mais l’écris en caractères gras : pour moi, cette fois… et sans doute
aussi la prochaine, ce sera Québec solidaire!
À lundi, donc! J'ai
tellement hâte… que tout ça soit fini. Et dire que ce beau cirque risque fort de se remettre
en branle avant deux ans en cas de « re-victoire minoritaire »!
Jean-Paul Lanouette