lundi 28 février 2011
« QUESTION DE FEELING »,
une chronique de Lucie Antaya
VOUS AVEZ DIT «
FATIGUE?
Honni soit qui ose prononcer ce
mot! Il est vilain et aucunement
tendance. Il est de mauvais
goût, évoque la faiblesse voire
l’invalidité temporaire. Le
stress, dans sa démesure, raidit
nos muscles, fait palpiter notre
cœur, noue notre estomac,
affecte notre concentration,
nous occasionne des céphalées de
tension…bla-bla-bla.
Serait-ce un mode de vie «
tendance »? Cela signifierait-il
que les personnes atteintes de
ces symptômes vivent pleinement
ou auraient-elles, au contraire,
besoin de faire le plein
maintenant?
Si le temps, au lieu d’être de
l’argent, selon le vieux «
môsusse » de dicton, s’avérait
un privilège que l’on s’accorde,
ne serait-ce qu’une fois la
semaine, sinon, quotidiennement,
pour donner une récréation, un
répit, à nos muscles contractés,
à notre cœur en chamade, à notre
estomac en spasmes et à notre
cerveau surstimulé…!
Prendre contact avec le moment
présent, s’y inclure totalement,
se dédier aux êtres que l’on
aime ou simplement à soi-même,
s’adonner à une activité par pur
plaisir, ne font-ils pas tout
autant partie de notre contrat
de vie que le mandat de
travailler, de rencontrer des
obligations et de cumuler
plusieurs fonctions
simultanément? Le plaisir
n’emprunte pas nécessairement le
chemin des sensations fortes et
des coups de passion. Il passe
aussi par le repos, le
divertissement, la réflexion, le
bilan, l’attention à l’autre. Il
n’en tient qu’à soi de le
décoder dans sa plus simple
expression. Pas si banal que ça
en a l’air!
À nos sens, prêts, partons!
Et, de grâce, donnons-nous le
droit de dire : Je suis fatigué!
Les vrais fatigants sont ceux
qui se plaignent tout le temps
et qui relatent les maladies des
décennies passées.
DE LA CHALEUR AU CŒUR
Il existe tellement de belles et
bonnes paroles à se dire «
Pendant qu’on s’a ». Point n’est
besoin de réciter un poème ou de
se confondre dans des phrasés
aux conjugaisons obsolètes. La
spontanéité et la sincérité
domineront toujours les beaux
discours et, par-dessus tout,
l’étincelle d’émotion qui émane
du regard de celui ou de celle
qui sait toucher le cœur avec
douceur et gratitude.
Aucune amitié, aucun amour n’est
acquis. On fait attention a
quantité de choses : entretien
intérieur, de l’auto, de la
toiture, du terrain, des plantes
et des fleurs.
Il y a des mots qui nourrissent
les rapports affectifs. Ils
remémorent à ceux qui nous sont
précieux nos sentiments à leur
égard et le meilleur moment pour
en témoigner est maintenant. Car
maintenant est la seule
certitude que nous possédons.
Ne stockons pas
les : « Je t’aime », « Je
t’apprécie », « Je te remercie
», « Tu as toute mon affection
», « Tu peux compter sur moi »,
« Je suis là pour toi » et tout
ce qui monte du cœur afin de
réjouir celui de l’autre.
Exprimons-les; jamais il n’y
aura de débordement. Trop
d’amour, ça ne se peut pas!
« BOOMERANG »
C’est le titre du très beau
roman de Tatiana de Rosnay,
auteure franco-anglaise, qui a
mérité le PRIX DES LECTEURS
SÉLECTION 2010.
Puisque, inévitablement, on
compare des auteurs à d’autres
afin de donner une idée de leur
style, l’écriture détaillée, à
fleur d’émotion, livre au
lecteur, à travers un thriller
doux, une psychologie profonde
qui ne sont pas sans évoquer
Anna Gavalda et Katherine Pancol.
En cours de lecture, on se sent
tout à tour voyeur, participant,
ému, rebelle, révolo, bref,
vivant.
( Le Livre de Poche)
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