lundi 18 juillet 2011
Reprise du
dialogue avec monsieur Yves
Bérard
Mon cher
ex-collègue
- Yvon
Bibeau
Comme premier
mot, je me permets de vous dire
mon étonnement à la lecture de
votre commentaire. Vous nous
aviez habitués, pendant votre
passage de 4 années au conseil
municipal de la ville
Sorel-Tracy, à des leçons
mensuelles d’histoire qui
revenaient en effet chaque fois
durant la période des
commentaires des membres du
conseil. Vous faisiez l’éloge de
notre ville et de son
patrimoine, comme si vous étiez
commandité par la Société
Historique Pierre De Saurel. Sur
ces retours que vous nous
faisiez faire dans le passé de
notre ville, j’embarquais
souvent avec vous, au nom même
de la fierté d’habiter
Sorel-Tracy.
Mais cette fois-ci il s’agit
d’une chose bien différente,
dans la mesure où vous vous
identifiez avec une marche
citoyenne et avec les positions
politiques que cette marche
exprime. Il est vrai que vous en
êtes à votre première
manifestation citoyenne de ce
genre (il y a toujours une
première fois) : permettez-moi
de vous rappeler (en tant
qu’ancien syndicaliste qui est
souvent descendu dans la rue)
qu’on peut marcher pour
promouvoir toutes sortes de
causes, les unes bonnes et les
autres mauvaises.
Celle qui a
regroupé environ 200 personnes
(sur une population de 50,000
citoyens dans la MRC Pierre De
Saurel) m’apparaît avoir été mal
inspiré et mal guidé par des
responsables d’associations et
de regroupements publics fort
mal informés au sujet du dossier
pour lequel ils ont appelé la
population à se faire entendre.
Le petit nombre de personnes à
avoir défilé pourrait bien
s’expliquer par le fait que le
motif d’une telle marche était
loin d’être évident et clair
pour les gens.
Je me suis d’abord étonné du
fait que vous étiez présent à
cette marche. Ensuite je suis
retourné dans le passé et me
suis aperçu que nous n’en étions
pas à notre premier différend
quand à la manière de juger, sur
un dossier particulier, de ce
qui est le plus avantageux pour
notre ville et pour ses citoyens
et citoyennes. Je ne tiens pas à
remonter trop loin dans le temps
et je me limiterai donc à
rappeler au personnage réputé
que vous êtes, monsieur Bérard,
vos hésitations et
tergiversations, et votre
étonnante capacité à changer
radicalement d’opinion (en
tournant sur un trente sous).
Voyons de plus
près ce qui s’est passé lors de
l’assemblée publique d’adoption
du budget 2007 à la ville
Sorel-Tracy. Je suis sûr que ce
rappel viendra réveiller des
souvenirs, peut-être pas trop
bons, car c’est sans doute votre
manière de faire, en cette
occasion, qui a probablement
contribué à abréger votre
carrière en politique
municipale.
J’évoquerai ce qui s’est alors
passé tout en reconnaissant que
vous avez bel et bien marqué
monsieur Bérard, à votre
manière, l’histoire de notre
ville Sorel-Tracy. Et lorsqu’on
visionnera, disons en l’an 2051,
avec les moyens hautement
techniques de l’époque,
l’assemblée publique de
l’adoption du budget 2007, sans
doute les techniciens
devront-ils faire repasser à
plusieurs reprises certaines
séquences pour qu’on puisse bien
comprendre la position que vous
avez défendue.
Vous vous en rappelez, n’est-ce
pas. Vous avez d’abord voté, une
première fois, contre le budget
2007… puis dans la minute
suivante vous avez voté, une
seconde fois, pour le budget
2007. N’est-ce pas là un
surprenant virage à 360 degrés
qui s’est fait en l’espace d’une
minute? Comment expliquer un
revirement aussi radical
qu’inattendu?
Je comprends qu’on puisse
hésiter quand il s’agit de voter
sur des matières importantes.
Mais sans doute s’est-il passé
ce soir-là autre chose : on a pu
vous souffler à l’oreille que
vous aviez donné la mauvaise
réponse ; il peut s’être agi
d’une mise en scène orchestrée
par vous, complètement loupée
disons-le, ou encore d’une
entente complice (un clin d’œil
peut-être) avec d’autres, le
chef d’orchestre de l’époque ?
J’espère pouvoir un jour
connaître la raison qui vous a
conduit à passer du non au oui
en une minute.
J’ai tiré de ce qui s’est passé
ce soir-là une sérieuse leçon en
ce qui vous concerne, à savoir
que vous avancez souvent sans
vous vous laissez guider par vos
convictions profondes et que
vous succombez aux jeux de
coulisse, ce qui vous conduit
parfois à défendre des positions
qui sont en désaccord avec ce en
quoi vous croyez vraiment.
Malgré votre passage quelque peu
rapide au sein du conseil
municipal de la ville
Sorel-Tracy, certains citoyens
se rappellent encore, et je suis
de ceux-là, de cette décision
farfelue que vous avez prise ce
soir-là, au vu et au su de tout
le monde. Et quand bien même
nous ne serions plus que deux à
nous en souvenir, je serai un de
ceux-là.
Lors de votre départ en 2009 du
Conseil municipal, monsieur
Bérard, vous vous rappellerez
que je vous ai dit que vous me
manqueriez beaucoup… Je vous dis
aujourd’hui que je suis tout à
fait heureux de votre retour
bien que votre ré-entrée
s’accompagne de phrases un peu
malicieuses, surtout quand vous
inversez (certainement
volontairement) l’ordre des noms
en parlant de l’administration
municipale actuelle. Faut-il
vous rappeler que le maire est
monsieur Dauplaise et non Bibeau.
Il ne faudrait pas que
l’inversion devienne chez vous
une mauvaise habitude. Vous
savez aussi fort bien que ce
genre d’insinuation s’appelle
mesquinerie dans notre langage
politique.
Je vous retrouve néanmoins avec
un certain plaisir, monsieur
Bérard, bien que vous ne semblez
pas avoir beaucoup changé. C’est
peut-être au fond une bonne
affaire : ainsi après avoir
vraiment étudié et creusé le
dossier des matières
résiduelles, peut-être
changerez-vous de position. Je
crois en votre bon sens sur
cette question.
Ainsi donc, monsieur Bérard,
vous m’aiderez à effacer de ma
mémoire ce qui s’est passé en
2007 pour remplacer ce mauvais
souvenir par quelque chose de
plus beau : une conversion
réaliste dans cette affaire …
À bon entendeur salut.
Yvon Bibeau.
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