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vendredi 31 août 2012

Le Québec a l’âge de faire son l.i.t.

Par James Morgan


Au lendemain d’une élection portant le parti politique Option Nationale au pouvoir, celui-ci s’engage à faire une chose, faire ce qu’il appelle le l.i.t. du Québec. Le l.i.t. est un rapatriement unilatéral des lois, des impôts et des traités concernant le peuple québécois. Le l.i.t. est en somme tout ce qui nous lie; nous entre nous et nous envers les autres. Une fois chose faite, le peuple s’engagera dans une mobilisation démocratique sans précédant, puisque notre constitution actuelle, si peu vigoureuse soit-elle, nous a été imposé en bonne province, terre des conquis. Or, la mobilisation démocratique portera donc sur une nouvelle constitution québécoise, faite par nous, selon notre histoire, nos traditions et nos aspirations, laquelle sera scellée par voie référendaire.

Du rapatriement des lois; les lois sont le liant moral d’une société, elles sont le reflet d’une histoire, d’une culture, d’une tradition vivante, or d’une évolution. Les quarante-cinq dernières années passées à reformuler, triturer, scanner, déformer et reconstruire l’identité québécoise devraient donc à elles seules justifier qu’une législature à notre image serait plus juste que le contraire.

Du rapatriement des impôts ; il est difficile d’admettre que nous acceptons de donner 50 milliards de dollars annuellement à un autre gouvernement pour qu’il le gère dans ses intérêts nationaux au détriment, et souvent à l’encontre, de nos intérêts nationaux. Et comprenez bien, c’est normal qu’il en soit ainsi (ce qui impute que cela ne changera pas), le pays est plus grand, plus vaste et les intérêts y sont également et logiquement très diversifiés.

Qu’en est-il des traités maintenant ? Outre le protocole de Kyoto, impopulaire dans le Canada, mais combien cher au Québécois, le commun des mortels nage souvent en plein mystère au sujet de nos traités internationaux. Voyons ce qu’il en coûte d’être ignare!
Le docteur en philosophie et chercheur émérite Alain Deneault, dans un entretien à la revue «Force publique» (vol.4, #1, printemps 2012) dévoile les facettes les plus sombres de nos traités avec les autres gouvernements. Pour synthétiser, pour éviter de s’achopper, dans son discours inquiétant sur la complaisance gouvernementale envers les paradis fiscaux, monsieur Deneault se sert d’un cas d’office pour illustrer l’ampleur de la désastreuse fuite des capitaux que permettent certains traités ; «Par exemple, le canada a signé en 1980 avec la Barbade une convention fiscale sur la «non double imposition» permettant à des Canadiens ou des entreprises canadiennes qui paient des impôts dérisoires à la Barbade de transférer des fonds au Canada sans honorer au passage leur dû au fisc canadien.»

Le monde offshore en 2008 se chiffrait autour de 5000 milliards de dollars dont 146 milliards seraient d’origine canadienne. Deneault affirme que «les entreprises font tout pour contourner le fisc alors qu’elles sont les premières à profiter du bien public et des services». Aujourd’hui, à l’heure où les Charest et les Legault et autres roulures patronales du Québec engueulent, matraquent et brisent nos enfants pour qu’ils fassent leur juste part, opposons un brin de moralité, votons Option Nationale.

James Morgan

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