mercredi 30 mai 2012
JOURNÉE
MONDIALE SANS TABAC 2012 :
La lutte
contre le tabac est loin d'être
gagnée
À l’occasion de
la Journée mondiale sans tabac,
le 31 mai, il importe de
rappeler que la question du
tabagisme au sein de nos
communautés est loin d’être
réglée. Malgré les
progrès des dernières années, le
tabagisme représente toujours la
première cause de maladies et de
décès évitables au Québec,
provoquant la mort prématurée de
plus de 10 000 Québécois chaque
année.
La réduction graduelle des taux
de tabagisme au Québec n’évolue
plus de manière significative
depuis quelques années,
notamment chez les jeunes élèves
du secondaire où on constate
presque exactement le même
pourcentage de fumeurs de la
cigarette entre 2006 à 14,9 % et
2008 à 14,7 %. En outre, selon
les données de l’Institut de la
statistique du Québec, on
remarque même une augmentation
de l’usage du cigarillo qui est
passé de 14 % en 1998 à 18 % en
2008. Comment ne pas y voir le
succès du marketing de ces
fameux cigarillos, dont les
emballages attrayants et
l’aromatisation à diverses
saveurs attirent les jeunes.
Malgré les interdictions de
fumer, les mises en garde sur
les emballages, les programmes
et campagnes d’éducation, les
restrictions sur la publicité et
la gamme de services et d’aides
thérapeutiques en cessation,
l’industrie parvient toujours à
recruter des jeunes fumeurs.
L'explication se situe en
majeure partie dans les
nouvelles stratégies de
marketing de l’industrie,
puisque selon les chiffres
fournis par l’Institut national
de santé publique du Québec (INSPQ),
les jeunes préfèrent — et de
loin — les marques légales aux
cigarettes de contrebande. À
cause des législations récentes,
ces stratégies de marketing sont
moins visibles et moins connues
de la majorité du public
non-fumeur, mais leur
déploiement par les fabricants
de tabac se poursuit avec autant
de zèle que par le passé et
assure manifestement un afflux
constant de nouveaux jeunes
fumeurs.
Toujours selon l’INSPQ, plus de
23 % des Montérégiens fument
encore, soit plus d’une personne
sur cinq. Dans le groupe d’âge
20 à 24 ans, la proportion de
fumeurs n’est jamais descendue
en deçà de 30 % entre 2000 et
2008 en Montérégie. Sachant que
le tabac accroche rapidement ses
utilisateurs et que les jeunes
adolescents par définition
veulent faire des expériences,
est-ce bien nécessaire de les
inciter encore plus par des
stratégies douteuses de la part
de l’industrie du tabac?
En cette Journée mondiale sans
tabac, demeurons vigilants face
au nouveau marketing de
l’industrie du tabac et
multiplions nos efforts pour
empêcher les jeunes d'acquérir
cette dépendance.
La directrice de santé publique
de la Montérégie,
Dre Jocelyne
Sauvé
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