mercredi 31 octobre 2012
Pour répondre
aux dernières recommandations du
Conseil supérieur de l’éducation
:
Des
services de garde éducatifs et
réglementés à 4 ans et même
avant
Par Sylvie
Tonnelier
En 1997, le Québec a fait un pas
de géant. Il s’est doté d’une
politique familiale et a choisi
collectivement de développer un
réseau de services de garde à 5
$ – aujourd’hui à 7 $ – pour
mieux concilier le travail et la
famille et favoriser le
développement des jeunes
enfants.
Dès le départ, ses nouveaux
services éducatifs ont connu un
succès indéniable. Les parents
ont investi toutes les places à
contribution réduite disponibles
dans les services de garde,
aussi bien en milieu familial
qu’en CPE, et il a fallu revoir
à la hausse le développement de
nouvelles places. Par ailleurs,
la maternelle à 5 ans est
aujourd’hui fréquentée par 98 %
des enfants sans jamais en avoir
fait une obligation.
Quinze ans plus tard, le Conseil
supérieur de l’éducation propose
d’aller plus loin et recommande
notamment de se donner comme
objectif que, d’ici 5 ans, 90 %
des enfants de 4 ans fréquentent
un service éducatif régi par
l’État. Pour ce faire, le
Conseil suggère d’instaurer
l’universalité et la gratuité de
fréquentation pour tous les
enfants de cet âge, une mesure
qui devrait entre autres
favoriser l’égalité des chances
et mieux répondre au besoin
criant d’offrir des services
éducatifs aux enfants en milieu
défavorisé.
Le Conseil s’est interrogé sur
les caractéristiques des
services qui peuvent le mieux
favoriser le bien-être et le
développement des enfants de 4
ans. Sa réflexion sur le
meilleur modèle de services
éducatifs à offrir aux enfants
de cet âge a abouti à la
conclusion suivante : « il faut
créer en CPE les places qui
manquent. Il faut aussi
maintenir les services qui
desservent déjà des enfants de 4
ans, de manière à atteindre le
plus rapidement possible un taux
de fréquentation de 90 %, tout
en améliorant la qualité dans
tous les services éducatifs. »
Je partage cet avis et mon
organisation, la Fédération des
intervenantes en petite enfance
du Québec (FIPEQ-CSQ), coordonne
ses actions avec les autres
partenaires du secteur pour
améliorer la qualité des
services de garde régis. La
gestion d’un fonds pour assurer
la formation continue et le
perfectionnement des
responsables de service de garde
en milieu familial s’inscrit
d’ailleurs dans cette démarche,
de même que les revendications
déposées sur la table lors des
dernières négociations du
personnel des CPE syndiqués à la
CSQ et qui concernent les
enfants ayant des besoins
particuliers. De plus, de
concert avec d’autres
fédérations de la CSQ, la FIPEQ-CSQ
organise le Rendez-vous de la
petite enfance, un colloque
international qui se tiendra les
12 et 13 avril 2013 et qui
devrait alimenter la réflexion
de ses membres sur les
perspectives des services
éducatifs à la petite enfance au
Québec à la lumière de ce qui se
fait ici et en Europe.
La FIPEQ-CSQ souscrit
globalement aux recommandations
du Conseil supérieur de
l’éducation et apprécie l’accent
qui est mis sur l’importance de
services éducatifs dès le plus
jeune âge et leur contribution à
l’égalité des chances. Et comme
le souligne le Conseil dans son
récent avis intitulé Mieux
accueillir et éduquer les
enfants d’âge préscolaire, une
triple question d’accès, de
qualité et de continuité des
services, le développement de
places pour les enfants de 4 ans
« ne doit pas entraver ou
restreindre l’augmentation
nécessaire des services
éducatifs pour les enfants les
plus jeunes. Ce développement
doit de plus se faire de manière
concertée, afin d’éviter le
dédoublement de services
existants. »
Le réseau des services de garde,
réglementés et offrant des
places à contribution réduite, a
vu le jour il y a quinze ans, il
est maintenant temps de
parachever l’ouvrage.
Sylvie Tonnelier
Présidente de la Fédération des
intervenantes en petite enfance
du Québec (FIPEQ-CSQ)
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