dimanche 07 octobre 2012
Les
conséquences de l’indifférence
Par Louise Biron et Claude
Bellerose
Afin de se rapprocher du travail
de ma conjointe, nous avons
déménagé de Tracy vers
Contrecœur en 1996. (Ce fut une
erreur monumentale.) Compte-tenu
du passage à niveau près de la
maison, nous avons vérifié la
fréquence du transport
ferroviaire : 2 passages de
train par jour; situation que
nous avons jugé acceptable.
Mais la situation bascule en
2000 car il y a augmentation des
passages de train, jusqu’à 600%
de plus. C’est à ce moment que
les transports ont commencé la
nuit; c’est devenu invivable.
Nous avons fait part de l’état
de cette situation au Conseil
municipal en juillet 2000; les
membres du conseil ne nous
paraissaient pas intéressés à
nos doléances en rapport avec
les trains.
Malgré tout, on décide d’ouvrir
un dossier municipal sur ce
sujet. Les mois passent, nous
allons nous informer
périodiquement auprès d’eux, on
se faisait répondre n’importe
quoi dénué de tout sens. Les
années passent et c’est toujours
la même chose. La situation des
trains est toujours la même,
leur sifflement nous réveille la
nuit jusqu’à quatre fois, et
nous dérange le jour jusqu’à
huit fois.
En juin 2010, le dossier sur les
trains traîne depuis une
décennie; mais qu’est-ce que le
Conseil et ses élus ont fait
pendant tout ce temps? La
réponse est : Rien. Une fois de
plus, nous allons à une réunion
du Conseil municipal pour
s’enquérir des démarches pour
solutionner le problème du
sifflement des trains à toute
heure du jour et de la nuit. On
nous répond sans la moindre
gêne : ‘’N’abordez plus ce
sujet, nous vous donnerons des
nouvelles quand nous en
aurons’’; de plus, Mme la
Mairesse ajoute que même si le
problème était réglé, les trains
continueraient à siffler dans
notre quartier parce nous
demeurons dans une zone rurale.
Mais qu’est-ce que c’est que
cette histoire? Notre quartier
est en zone résidentielle et
comprend plus de cent dix
maisons dont les propriétaires
ne savent plus quoi faire avec
ce problème de trains, sauf
vendre et fuir. Un autre de cet
illustre conseil a mentionné que
la ville ne débourserait pas un
sou pour des installations qui
empêcheraient les trains de
siffler parce que la circulation
routière sur la 8e
Avenue-des Pervenches n’est pas
assez dense. Nous croyons que
l’on se moque de nous, qu’est-ce
que la circulation automobile
vient faire là-dedans…?
Et voici le bouquet, un autre du
conseil nous dit que les trains
à Contrecœur font partie du
patrimoine. Pourrait-on plutôt
appeler cette dernière une
nuisance patrimoniale ? Nous en
aviserons l’Unesco; nous sommes
les seuls au monde dans cette
situation. Nous en avons assez
entendu, nous quittons pour ne
plus retourner aux réunions du
Conseil municipal. Nous n’avons
plus eu de nouvelles sur le
dossier des trains qui sifflent
au passage à niveau de la 8e
Avenue-des Pervenches à
Contrecœur.
En plus de perturber grandement
le sommeil et le mode vie, les
conséquences de cette
insoutenable situation sont
nombreuses.
La municipalité a autorisé
plusieurs développements
domiciliaires dans la région
tels que les Faubourgs du
Majestueux (toujours de beaux
noms ronflants, dont les
résidents ne pourront ronfler à
cause de l’insomnie causée par
les trains) Bien sûr, ce
développement domiciliaire longe
la voie ferrée; pour y accéder,
un passage à niveau a été
construit pour que les trains
puissent les empoisonner.
Ces nouveaux propriétaires sont
venus investir beaucoup d’argent
à Contrecœur pour s’apercevoir
qu’ils ont été piégés car jamais
aucune publicité ne mentionne
cette tare, ce cancer :
sifflements de trains. Ces
nouvelles victimes se retrouvent
dans la même situation que les
anciennes victimes qui étaient
ici avant eux. Les plus chanceux
ont réussi à vendre, pour aller
résider dans une ville plus
tranquille et mieux structurée à
aider leurs citoyens. Les moins
chanceux attendent afin de
trouver une personne sourde qui
pourrait acheter.
Le mensonge est même de mise
pour vendre. Il y a même un
promoteur qui disait à de
potentiels acheteurs qu’il y
avait seulement deux ou trois
trains par jour (c’est vrai,
avant 9h00 le matin) et qu’après
20h :00, le train ne pouvait
plus circuler et siffler parce
qu’un règlement municipal
l’interdisait. On ne recule
devant rien pour vendre.
Beaucoup de gens on perdu des
grosses sommes d’argent dans
cette affaire, mais ça ne semble
pas déranger nos chers élus qui
se montrent indifférents aux
malheurs de ces mêmes gens.
Que peut faire un jeune couple
qui a investi un énorme montant
d’argent dans une propriété à
Contrecœur et qui ne peut même
pas dormir ? Vendre avec perte
et surtout vendre à qui ?
C’était plus facile à faire il y
a quelques années quand les
acheteurs n’étaient pas au
courant; mais maintenant ils
commencent à le savoir, c’est
devenu difficile de camoufler.
Qu’elle est la solution pour ces
victimes ?
Nos responsables politiciens
municipaux démontrent une fois
de plus leur indifférence car on
peut lire dans Le Noblet
(Septembre 2012, pamphlet
municipal distribué dans la
région) et ce, en toute lettre
le message suivant : ‘’Si
vous avez une plainte
relativement au sifflement ou à
la vitesse du train, il faut la
déposer auprès du Canadien
National et ensuite à transport
Canada.’’ Et voilà, le bon
vieux système de Ponce Pilate
qui fonctionne toujours même
2,000 ans plus tard. Comment se
fait-il que les municipalités
(sauf Contrecœur) entre Delson
et Sorel-Tracy ont réglé ce
problème depuis plusieurs années
à savoir que les trains ne
sifflent plus en zone
résidentielle?
Si le dossier avait été pris au
sérieux depuis les 12 dernières
années par la Municipalité de
Contrecœur, le problème de
sifflement de trains serait déjà
réglé; les citoyens pourraient
jouir d’une vie paisible dans
une ville qu’on veut un endroit
idéal pour les
familles…Malheureusement, ce
n’est pas le cas.
Louise Biron et Claude
Bellerose,
Contrecœur |