Sorel-Tracy,
ville d’arts et d’eau :
lettre au comité du OUI
Chers membres du
comité du OUI, si j’avais eu
l’honneur de vous présider,
voici comment je nous aurais
suggéré d’aborder les citoyens
de Sorel-Tracy.
Premièrement,
nous aurions déterminé le
libellé de notre unique objectif.
Lequel deviendrait l’unique
message à véhiculer auprès de la
population. Par exemple : « Batissons
l’avenir sur nos acquis,
rénovons ensemble le marché
Richelieu. Donnons à ce site,
une vocation culturelle et
récréotouristique ».
J’éviterais les trucs du genre:
« Rénovons la salle
Georges-Codling pour Azimut ».
Ce type de libellé donne des
munitions aux NONistes qui
répondent automatiquement : « Bernard-Gariépy,
le parc Soleil, etc. ».
C’est la rénovation de
l’entièreté du bâtiment qui doit
être l’enjeu majeur. Son
utilisation, notamment comme
salle de spectacle, doit être
présentée comme un bénéfice.
Pour convaincre
les gens d’adhérer au projet de
rénovation, je suggérerais 3
axes d’intervention.
Axe "1"
: Déconstruire l'image négative
associée au dernier épisode de
rénovation/occupation du marché
Richelieu. À ce titre, les
responsables de l’époque
pourraient faire un humble
post-mortem de cet épisode de
notre vie municipale. Faute
avouée à moitié pardonnée. Cela
permettrait surtout de mettre le
tout derrière nous. Les NONistes
se verraient privés d’une partie
de leurs arguments négatifs. Les
OUIistes pourraient finalement
récupérer le tout positivement,
sous l’angle de l’expérience
acquise.
Axe « 2 »
: Démontrer les avantages du
projet de rénovation sous
l’angle de sa rentabilité socio-économique.
De plus, l’emphase doit être
mise sur tous les aspects de la
gestion du projet et plus
particulièrement, sur
l’exécution des travaux. À ce
titre, la crédibilité du
gestionnaire de projet doit être
démontrée. Finalement, le volet
coût-bénéfice du projet doit
être abordé de façon proactive.
Il faut aussi présenter
franchement, les impacts de
l’emprunt de 1,4 M$ sur les
finances municipales.
L'axe
« 2 » est celui de
l'acceptabilité sociale. Il a
été la grande faiblesse des
ténors pré-référendaires du
projet de rénovation, qui ont
été incapables d'y asseoir leur
crédibilité. C'est pourquoi les NONistes à coup d'arguments
populistes, ont pu recueillir 1
277 signatures estivales. C'est
d'ailleurs dans l'axe « 2 » que
les NONistes continueront leur
travail de sape en abusant du
principe de précaution. Le
comité du OUI doit
impérativement développer une
expertise et un argumentaire
crédible pour les contrer. Une
grande partie de l’affrontement
référendaire risque de se jouer
dans l’axe « 2 ». Mais le réel
enjeu pour Sorel-Tracy se situe
ailleurs, au niveau de l’axe
« 3 ».
Axe "3"
: Stimuler l'imaginaire
collectif et la fierté sur les
potentialités d'un projet de
pôle culturel et
récréotouristique autour du
marché Richelieu, en incluant le
projet Écomonde et la future
Capitainerie et pourquoi pas, la
présence du HMSC Iroquois
comme navire-musée amarré au
quai 2. Par exemple, comme image
de marque, nous pourrions nous
positionner comme : « Sorel-Tracy,
ville d’arts et d’eau ».
L’axe « 3 » est celui des
intangibles. C’est le plus
important, il fait appel au
système de valeurs des citoyens.
La stratégie du
comité du OUI est donc simple,
mais demande beaucoup de
rigueur. Ses membres doivent
avoir une grande maîtrise
technico-économique de tous les
aspects de l’axe « 2 » pour
amener le débat sur l’axe « 3 ».
C’est dans cette dimension que
les NONistes vont manger leur
bas.
Globalement, si
Sorel-Tracy veut améliorer son
pouvoir d’attraction, nous
citoyens devons investir dans
des projets structurants. À ce
titre, une offre culturelle dans
un environnement intégré alliant
une salle de spectacle, des
restos et deux bords de l’eau
est une carte de visite unique,
à proximité des centaines de
milliers de consommateurs de la
zone urbaine de Montréal.
Jocelyn Daneau
Sorel-Tracy |