samedi 27 avril 2013
Ce n’est pas
de sitôt que Pauline Marois sera
renversée
Lecture
politique du dernier sondage
CROP-La Presse
par Robert
Barberis-Gervais
Ne discutons pas
de la conformité ou non des
chiffres du dernier sondage CROP-La
Presse à la réalité politique du
moment où le sondage a été fait,
soit du 17 au 22 avril 2013.
C’est un sondage en ligne, donc
par internet, 1,000
questionnaires auraient été
remplis. Les résultats ont été
pondérés afin de refléter la
distribution de la population
adulte du Québec, opération
périlleuse. Le marge d’erreur ne
s’applique pas compte tenu du
caractère non probabiliste de
l’échantillon, ce qui est du
jargon pour le commun des
mortels. Dans La Presse du
mercredi 24 avril, on ne nous
dit pas le pourcentage des «
abstentions » ou des « refus de
répondre » ou des « ne sait pas
». Si on a réparti
proportionnellement ces non
réponses sur les chiffres de
ceux qui ont répondu, on a de
grandes chances de se tromper.
Cette introduction pour dire que
les chiffres du dernier sondage
CROP-La Presse, comme
d’habitude, relèvent de la
pensée magique et qu’on ne doit
leur donner que peu de
crédibilité. Ceci étant dit, la
publication de ce sondage fait
partie du paysage politique et
on peut en faire une lecture
politique. C’est ce que je vous
invite à faire d’une manière
incomplète et partielle.
Suite à ce sondage, on a lu une
analyse qui suggère qu’on s’en
va vers un abandon par certains
députés de la CAQ de leur parti
pour rallier les rangs des
libéraux. Pourquoi ? Parce que
selon CROP, la CAQ baisse. Ainsi
les libéraux qui ont 50 députés
pourraient avoir plus de députés
que le Parti québécois qui en a
54 et former un gouvernement
sans avoir besoin de déclencher
des élections générales. Et
quant à parler de désaffection
de la CAQ, les libéraux de
Philippe Couillard pourraient
former un gouvernement
majoritaire. Sans élections.
Pierre-Karl Péladeau à
Hydro-Québec, ça menace les
intérêts de Power Corporation
qui par Charles Sirois et Lucien
Bouchard est derrière François
Legault. Il y aurait urgence
d’agir pour l'empire Desmarais
"Ouais" aurait dit Célimène dans
le Misanthrope de Molière.
L’inconvénient de ce brillant
exercice de politique fiction,
c’est qu’il donne des idées aux
députés adéquistes-caquistes
assoiffés de pouvoir et d’un
poste de ministre et sème le
doute dans leur esprit sur les
capacités de leur chef. C’est un
premier effet politique du
dernier sondage CROP : montrer
que les libéraux provinciaux ont
le vent dans les voiles et se
rapprochent du pouvoir. Et
suggérer que la CAQ pourrait
s'effriter.
J’aime bien la politique
fiction. Ça m’arrive de m’y
adonner. Mais moi ce qui m’a
frappé dans l’article de Denis
Lessard de La Presse est plus
modeste et moins alarmiste. Il y
a un sous-titre de l’article qui
est le suivant : « Pas de bonnes
nouvelles pour Pauline Marois ».
C’est un des messages que veut
passer le sondage : « rien ne
fonctionne du côté de Pauline
Marois ». Les gens sont
mécontents et insatisfaits.
C’est bien possible. Dans quelle
proportion, ça reste à voir.
Mais ce qui m’a frappé et qui me
semble plus intéressant, c’est
que comme le Parti libéral
serait rendu à 38% et donc
pourrait reprendre le pouvoir
dans une élection générale et
que la CAQ serait rendu à 22%,
pourquoi la CAQ aurait-elle
intérêt à déclencher des
élections générales ? Suit alors
la conclusion inéluctable du
journaliste libéral : "ce n’est
pas de sitôt que Pauline Marois
sera renversée".
C’est là-dessus que je voudrais
attirer l’attention pour le
moment. C’est donc une bonne
nouvelle pour Pauline Marois...et
pour les Québécois.
Merci CROP-La Presse.
p.s. « QS poursuit une lente
remontée. Chaque point de QS,
c’est autant qui échappe à Mme
Marois » commente Youri Rivest
pour CROP. Pour la réalisation
de l'indépendance, QS est une
nuisance.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
samedi 27 avril 2013
barberis@videotron.ca
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