mardi 09 avril 2013
Aux jeunes
attirés par Québec solidaire et
Option nationale
Ne pas
contribuer à l'élection d'un
gouvernement libéral majoritaire
par Robert
Barberis-Gervais
Je rappelle pour
ceux que ne le sauraient pas que
j’ai enseigné la littérature
pendant 36 ans de 1969 à 2005,
au collège de Sorel-Tracy. On ne
se surprendra donc pas que je
m’adresse aux jeunes. Surtout
aux jeunes idéalistes attirés
par Québec solidaire ou par
Option nationale. Un idéalisme
que je les encourage à
développer mais en y ajoutant
des considérations électorales
simples et inéluctables. En se
demandant si leur vote obtient
les résultats escomptés. Car il
faut connaître les conséquences
de son vote… plutôt avant les
élections qu'après.
L’ancien attaché de presse de
René Lévesque Robert MacKay
(qu’il repose en paix !) disait
: « s’il y a un moment où il
faut être électoraliste, c’est
en période électorale ».
Sommes-nous en période
électorale ? Là-dessus, les
opinions varient. Quand
aurons-nous des élections ? Nous
aurons des élections quand les
Libéraux et les Caquistes,
conjointement, en décideront
ainsi. Jusqu’ici François
Legault, par ses votes à
l’Assemblée nationale et par sa
rhétorique agressive a donné
l’impression qu’il voulait des
élections le plus vite possible.
Il faisait le jars parce qu’il
savait que les Libéraux, engagés
dans une lutte à la chefferie,
ne voulaient pas d’élections. Il
pouvait donc donner l’impression
qu’il était un kamikaze.
Depuis que les Libéraux ont un
chef, la situation a changé. Un
de mes amis prétend que quand
les Libéraux voudront aller en
élections, c’est Legault qui ne
voudra plus de peur de se faire
battre par Couillard. On ne sait
donc pas quand il y aura des
élections mais il y en aura.
Rien ne nous empêche d’essayer
de voir ce qui va se passer. Il
faudrait tirer des leçons de
l'élection du 4 septembre 2012.
Pour y réfléchir et pour voir si
c’est inéluctable.
Les Libéraux de Philippe
Couillard formeront un
gouvernement majoritaire suite
aux prochaines élections. Il n’y
a aucun doute là-dessus si la
situation vécue le 4 septembre
2012 se reproduit avec des
luttes à trois ou quatre, la
division des votes entre le PQ,
QS et ON, la division du votre
francophone et le vote en bloc
libéral des anglophones et
assimilés ex-immigrants.
D’abord une remarque : dans une
élection, ce n’est pas
nécessairement le meilleur qui
gagne mais c’est nécessairement
celui ou celle qui a le plus de
votes. Avec le PLQ, la CAQ, le
PQ, QS, ON et les Verts en lice,
un candidat peut être élu avec
30-35% des votes. Aux prochaines
élections, certains caquistes de
circonstance qui n’aimaient pas
Jean Charest vont revenir au PLQ
avec Couillard. Les Anglais et
assimilés ex-immigrants vont
encore voter pour le Parti
Libéral : leur priorité, c’est
le Canada tel qu’il est : ils
sont anti-souverainistes à tout
prix, même au prix de la
corruption: ça donne environ
vingt-cinq comtés au Parti
libéral. On peut prévoir comme
le 4 septembre que le vote
progressiste-souverainiste sera
divisé en trois : PQ, QS et ON.
A moins qu’un grand nombre
d’électeurs refusent les
conséquences de cette division
et votent autrement pour
empêcher que cela n’arrive de
nouveau.
Le 4 septembre, l’addition des
votes
souverainistes-progressistes PQ,
QS et ON aurait donné 21 comtés
de plus au PQ donc un
gouvernement péquiste
majoritaire. Qui oserait
soutenir qu’un gouvernement
minoritaire PQ était préférable
à un gouvernement majoritaire.
Nous avons donc eu des
progressistes-indépendantistes-idéalistes
qui auront contribué à
l’élection de plusieurs Libéraux
et de quelques Caquistes en ne
votant pas pour le PQ. Parce que
le PQ n’est pas assez à gauche
pour QS ou pas assez
indépendantiste pour ON. Alors
ils contribuent à l’élection de
députés de droite et
fédéralistes. C’est une
application de l’adage qui dit
que l’enfer est pavé de bonnes
intentions.
La preuve est faite que par un
vote non stratégique inconsidéré
et non avisé, on peut obtenir
l’exact contraire de ce qu’on
recherchait : contribuer par la
division du vote à faire élire
un député Libéral ou un député
caquiste parce que le PQ n’est
pas assez ci ou pas assez ça et
que sa chef manque de ci ou de
ça.
Si vous ne me croyez pas lisez
l’article de Pierre Serré dans
l’Action nationale sur le vote
du 4 septembre 2012. « Elections
2012 : les passes dangereuses »
(05-10-2012) « La fin des
gouvernements péquistes
majoritaires », Pierre Serré.
Et en attendant le déclenchement
des élections, vous aurez
remarqué que Québec solidaire et
Option nationale ne manquent pas
une occasion d’attaquer le
gouvernement Marois tout comme
les Libéraux et les Caquistes le
font à tour de bras. Avec la
caisse de résonance des médias
qui s’acharnent contre le
gouvernement Marois, les
Libéraux "officiels" ayant à
leur service tous les libéraux
"officieux" nommés pendant neuf
ans par Jean Charest avec un
post-it sur leur CV : libéral.
Exemples : Gaétan Cousineau aux
droits de la personne qui
attaque la réforme Maltais ou
les libéraux du BAPE qui ont
attaqué Daniel Breton. Tous ces
libéraux travaillent à
l’élection du PLQ et de Philippe
Couillard en attaquant
constamment le gouvernement
Marois... tout comme QS et ON.
Je dis aux jeunes : vous ne
voulez pas que les Libéraux
reprennent le pouvoir ? Vous
savez ce qui vous reste à faire
pour que l’élection du 4
septembre ne se reproduise pas
mais en pire puisque ça
donnerait un gouvernement
libéral majoritaire. Il faut
donc voter PQ et ne pas voter QS
ou ON à moins qu’encore une fois
vous ne souhaitiez contribuer à
l’élection de Libéraux ou de
Caquistes.
Mes jeunes ami(e)s, si vous
voulez le bien du Québec,
réfléchissez aux conséquences de
votre vote. Un idéaliste qui ne
sait pas compter et qui se
trompe à ce point-là en votant
selon des convictions ou des
valeurs qui seront désavouées
par les résultats, c’est pénible
et c'est triste à un point qui
dépasse l’entendement. Qui
pourrait me blâmer de tenter par
mes modestes moyens d'éviter
cette expérience malheureuse.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mardi 09 avril 2013
barberis@videotron.ca
|