LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mercredi 11 décembre 2013 15:19

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

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L'opinion exprimée dans le cadre de cette chronique, est celle de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion, ni n'engage le SORELTRACY MAGAZINE.
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Zorro comme dans Ouellette !

Par James Morgan

 

À la lecture de cet article, deux pièges intellectuels sont officieusement à éviter ; de 1-  Je ne remets nullement en doute la légitimité de Mr. Péloquin à officier comme maire de Sorel-Tracy, cet exercice tend à soulever un certain nombre de questions sur la mécanique électoraliste et son pouvoir  sur les résultats, mais jamais au grand jamais je ne désire semer le doute sur les compétences de Mr. Péloquin à agir et rassembler comme maire.  Et de 2– je tends nullement à dénigrer le travail exceptionnel de centaine de bénévoles qui croient en la politique comme véhicule de changement, j’affirme seulement qu’il existe des contreparties tout à fait inconscientes à leur performance extraordinaire qui ont et auront des effets néfastes sur notre santé politique régionale.

Deux autres considérations sémantiques s’imposent à la lecture de cet article.

·         Au temps de Duplessis, ma mère me disait qu’ils faisaient voter les morts. De ma récente expérience politique,  j’ai compris qu’à Sorel-Tracy comme ailleurs, les morts continuent de voter. Extrapolation; pour moi, les morts n’ont pas d’épitaphe, ce sont seulement une cohorte d’électeurs qui poirotent à la maison en attendant que le téléphone sonne et que quelqu’un leur dise pour qui et quand voter. Ainsi, « les morts » sont cruellement apathiques intellectuellement; ils ne sont ni curieux, ni enjoués, ils conçoivent l’arène politique sans y voir les enjeux.

·         Ce que je nommerais subséquemment comme étant « la machine » fait référence à un groupe de bénévoles passionnés d’organisation politique. Voyez- y des amis, de la famille, des connaissances de longue date, des belles-sœurs, des gens intimement liés qui en sont à avoir cumulé, ensemble et pour le plaisir, une bonne vingtaine d’années d’expérience en l’organisation de campagnes électorales dans la région. Ils y connaissent les moindres accointements payants du point de vue électoral, ils savent dans le détail où et quand un candidat se doit d’être pour séduire l’électorat, ils ont appris quoi dire et comment le dire à chacune des castes de notre société. Ils sont les meilleurs dans ce qu’ils font, ils ont de l’expérience et de l’expertise, ils sont « la machine » électorale.

 

Alors si telle « machine » existe vraiment et que nous combinons l’hypothèse qu’il y ait dans notre belle et vieillissante ville de Sorel-Tracy  une cohorte imposante de « morts »; voir de 1500 à 3000 électeurs ou 10 % de la population ou encore 20 % des voteurs « morts ». Et qu’adviendrait-il si la « machine » connaissait chaque « mort » par leur prénom? Bien sure, vous m’entendez penser : un phénomène d’élection clef en main.

À l’analyse des résultats de la dernière élection municipale, je fus de ceux pour le moins surpris de la rentrée tonitruante de Mr. Péloquin à la mairie. Il y avait une distorsion mal-aisante à l’issue du scrutin. Mr. Péloquin avec une campagne électorale normale, un programme de langue-de-bois et un débat vraiment sans plus ramassa le pactole allant même jusqu’à briser ses adversaires les plus coriaces. Il plana dès lors une odeur de discordance (10 à 15 % de votation) entre le travail de campagne effectué par Mr. Péloquin et les résultats obtenus par celui-ci.

Or à ceux qui avez l’intention de me contredire, dîtes-moi pourquoi le débat de Mr. Lemieux ou de Mr. Mandeville n’eut aucun impact réel sur l’électorat ou comment l’extraordinaire éthique de travail de l’équipe Bastiani ne s’est pas mérité plus d’audience? Mais, surtout, retracez-moi sérieusement la liste des bénévoles engagés dans les victoires électorales, tous paliers de gouvernance confondue, depuis les vingt dernières années à Sorel-Tracy et prouvez–moi qu’il n’y a aucune concordance. Je m’avouerai ensuite paranoïaque adepte de la théorie du complot. Mais d’ici là, écoutez mes propos et sachez que la paranoïa et le complot ne m’intéresse guère. Mon intention la plus ferme est de mettre en lumière deux conséquences poisseuses à ce contexte favorable aux élections clefs-en-main. 

 

 

L’effet colon

 

Désignation poly-traumatique d’une démocratie de conquis. Les colonisateurs ont toujours affiché un mépris maugréant envers l’accès à la démocratie des colonisés. Mes frères! Ce nihilisme embourgeoisé retrouve encore ces échos en nos terres. Sorel-Tracy et son contexte favorable aux élections clefs-en-main enveniment la vitalité politique de notre région faisant de nous des conquis politiques, des à-plat-ventrues figés depuis 20 ans attendant la passion plein les yeux que le fruit de notre amour inconditionnel rapporte, que notre Jules-politique y voit autre chose dans l’électorat qu’une petite boulotte bonne au poêle, cette pantoufle en phentex que l’on n’ose jeter de peur de la blesser. Résultat : plus aucun parti nous fait la cour et on est cent fois cocus plutôt qu’une.

Je parlerais bien longtemps et volontiers de l’insignifiance, de l’assujettissement ainsi que du manque de cohérence des diarrhées tout en verbe de nos politiciens régionaux des deux derniers siècles. Mais je crois qu’une histoire récente démontrerais mieux l’étendue de notre méprisable existence politique.

Dernièrement, le gouvernement national par l’entremise de notre société d’état Hydro-Québec  procéda à la fermeture de la centrale thermique à Sorel- Tracy, 90 emplois bien rémunérés s’y sont perdus.  Au même instant, à Bécancour, la même société d’état, le même gouvernement procéda au démantèlement de la centrale nucléaire, 900 emplois bien rémunérés y seront perdus. Fait à noter dans les deux cas, il était notable et bien documenté que la fermeture de ces institutions était nécessaire pour le bas de laine des Québécois.  À Bécancour, la compensation s’éleva à 200 millions à des fins de divertissement de l’économie, à Sorel-Tracy 0 comme dans Ouellette. Pourquoi? Au prorata, un léger 20 millions aurait due être avancé en guise de reconnaissance, en guise d’équité …Et cela sans compté que notre centrale fut-elle responsable de notre piètre qualité de l’air, un record all-canadian, y parait! 0 comme dans Ouellette plus un lopin de terre. Ouppelaye ! Une leçon de servilité semblable, ça replace son orgueil régional.

La vérité c’est qu’à Bécancour, l’annonce de cette fermeture devint un enjeu national. Au moment fort de la campagne électoral de 2012, la circonscription de Nicolet-Bécancour était à feu et à sang politiquement. Il s’y jouait un réel drame politique; Aussant brisait la gueule des souverainistes émasculés,  les Libéraux promettaient de garder la centrale ouverte et le PQ brassait une enveloppe de 200 millions …… et tous les partis avaient ses chances d’être élus. La preuve se fut un transfuge du Bloc Québécois vers la CAQ qui remporta le compté! Le point est que la vitalité, la reconnaissance et le respect politique est à son comble à Nicolet-Bécancour depuis 2012 et les promesses agissent comme du miel sur les plaies.

Encore récemment, lorsque Alcoa Bécancour joua au gros bras avec le gouvernement, la réplique du gouvernement pour reconquérir le cœur des souverainistes de Nicolet fut cinglante et efficace; 130 millions au Parc industriel de Bécancour pour développer l’industrie des hydro-éoliennes. Pourtant au même instant, Rio Tinto fer et titane, fleurons de notre industrie soreloise, éleva d’un cran son obsession du rendement aux actionnaires; pertes d’emplois, entrée massive de la sous-traitance, nouvelle pauvreté,  néo-libéralisme sauvage et recul de la solidarité entre salariés. À sa fidèle épouse emberlificotée, la gouvernance nationale actuelle postillonna sur le compté de Richelieu ….un gros 0 comme dans Ouellette.

0 comme dans Ouellette, c’est aussi le nombre de place en CPE développé à Sorel-Tracy lors du dernier appel d’offre ministériel, c’est également la réponse au CÉGEP Sorel-Tracy à sa demande pour recevoir la Technique policière, c’est aussi le sous-financement de notre festival régional adoré et c’est significativement l’avancement du dossier du vol du siècle ; le vieux-gagné des retraités d’Atlas Steel.

Que voulez-vous la nature humaine est ainsi faite, à la vue d’un tapis on s’empresse de s’essuyer les pieds dessus. 

 

 

L’effet matraque

 

 

Le printemps 2012 a su démontrer à l’échelle nationale que les démonstrations de force n’avaient aucune valeur éducative. Aimer sa jeunesse, c’est l’éduquer. Pour une éducation efficace, il faut toujours substituer la force par la constance, car le contraire génère aux bizuts peur, méfiance, impuissance et mésestime.

 Or ainsi, l’affirmation de puissance déployée par la «machine» face à sa jeune rivale, l’organisation Bastiani et la jeunesse politisée qui la flanquait,  pourrait en ce sens avoir engendré chez une jeunesse nouvellement politisée un effet de découragement et de désinvestissement des générations futures. Dans un contexte régional d’exode des jeunes, ce n’est pas du grand génie.

Ce n’est pas non plus très édifiant de penser qu’au lendemain de nos élections municipales plusieurs jeunes avaient mal au corps en s’auto-projetant la douleur ressentie par leurs congénères du Parti d’Aujourd’hui. Le 03 novembre 2013 au soir, plusieurs jeunes sorelois ont fait la grimace en pensant à Corina Bastiani et plusieurs ont fermé les yeux, comme ils l’ont fait en voyant la face GSP meurtrie deux semaines plus tard, et ils se sont dit ; « crisse de sport de malade, moi j’irais dans cette arène-là  pour rien au monde. »….. peur, méfiance, impuissance et mésestime ……   

 

 

Loin de moi l’idée de voir disparaître « la machine », je souhaiterais simplement qu’elle diversifie ses activités, qu’elle se sublime par l’impartialité, qu’elle devienne le chien de garde de notre vitalité politique, qu’elle trouve le moyen d’intégrer une passation du savoir-faire et du savoir-être politique à des jeunes y démontrant de l’intérêt, qu’elle se mobilise et s’indigne chaque fois que l’on nous fait un doigt d’honneur politique, chaque fois que le respect et l’écoute des sorelois ne sont pas à l’agenda de nos politiciens régionaux.

 

Je profiterai de cette tribune extraordinaire pour remercier les 334 poseurs de bombe du district3 qui ont voté pour moi à la dernière élection municipale, vous m’en voyez honoré! Et je vous dirais ce que Bourgeault eu un jour dit à ses pairs; « vaut mieux aller quelque part avec quelqu’un que nulle part avec tout le monde ». Merci de votre courage.

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