vendredi 20 décembre 2013
Versatilité du
futur candidat du NPD dans
Bécancour-Nicolet-Saurel
par Robert
Barberis-Gervais
Quelle ne fut pas ma surprise en
voyant la photo de Pierre
Girouard et de sa femme Rachel
Monast en compagnie du chef du
Nouveau Parti Démocratique
Thomas Mulcair. Je me suis
précipité sur la page Facebook
de Pierre Girouard, qui est un
ami, pour y trouver un lien avec
un communiqué publié sur le
Sorel-Tracy Magazine, le
mercredi 13 novembre 2013. Ce
communiqué nous dit que les
membres du NPD de Bécancour -
Nicolet - Saurel se sont donné
une nouvelle association de
circonscription lors de leur
assemblée générale annuelle
tenue au Cégep de Sorel-Tracy.
Et que Pierre Girouard a été élu
président et Rachel Monast,
vice-présidente.
On peut aussi lire dans ce
communiqué ceci :
« Le NPD met tout en place pour
qu’aux prochaines élections, la
circonscription de Bécancour -
Nicolet - Saurel soit
représentée par un député
néo-démocrate à Ottawa, déclare
M. Pierre Girouard. Thomas
Mulcair est le seul chef en
mesure de remplacer Stephen
Harper. Nous sommes confiants
qu’aux prochaines élections,
notre comté contribuera à
l’élection d’un premier
gouvernement néo-démocrate. »
Au moment où j’écris ces lignes,
j’ai en tête la déclaration de
François Legault qui voit la CAQ
au pouvoir dès après les
élections du printemps 2014 même
s’il aura perdu son candidat
vedette, M. Net lui-même,
Jacques Duchesneau. Je me dis
que pour faire de la politique,
il faut être capable de rêver. «
Ouais » comme dirait Célimène
dans « le Misanthrope » de
Molière.
En prenant connaissance du
nouvel engagement politique de
Pierre Girouard pour le NPD,
j’ai tout de suite pensé à la
position prise par Thomas
Mulcair contre la Charte des
valeurs du gouvernement Marois.
Thomas Mulcair a commencé par
dire en septembre 2013 que son
parti financerait les
contestations juridiques de la
Charte. Puis, vers le 27
septembre 2013, il a fait marche
arrière comme nous en informe «
Le Devoir » : « Le Nouveau Parti
démocratique ne financera
finalement pas les possibles
recours juridiques citoyens
contre la Charte des valeurs
québécoises. Du moins pas
directement. Le chef Thomas
Mulcair a en effet précisé jeudi
que le parti se contentera
d’offrir un coup de main
logistique à ceux qui voudraient
contester la Charte devant les
tribunaux ».
On sait que je suis totalement
en faveur de la loi 60 pour une
charte de la laïcité.
Puis, je me suis dit : « Est-ce
que Louis Plamondon va prendre
sa retraite ?" Louis Plamondon
aura 70 ans, le 31 juillet
prochain. L’indestructible
député du Bloc québécois, après
31 ans de vie politique à
Ottawa, prendrait-il sa retraite
après avoir résisté à la vague
orange de Jack Layton. On sait
que Louis Plamondon est
imbattable dans son comté.
Opportuniste comme pas un, le
candidat du NPD Pierre Girouard
fait sans doute la gageure que
Louis Plamondon se retirera de
la vie politique en octobre
2015, à 72 ans. Il tentera
probablement sa chance aux
prochaines élections fédérales
qui auront lieu au plus tard le
troisième lundi d’octobre 2015.
Or rien n'est moins sûr. On a
interrogé Louis Plamondon à
propos de Maria Mourani. À la
fin de son présent mandat, en
2015, le député de
Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour
aura 31 ans de service à son
actif. C'est un record de
longévité. Il a l'intention de
solliciter un autre mandat, lui
dont le financement et
l'organisation de la prochaine
campagne électorale sont déjà
prêts. (Courrier sud, Sébastien
Lacroix, 19 décembre 2013) Il a
reçu la confiance de ses fidèles
électeurs neuf fois. Il
continuera de faire de la
politique aussi longtemps que sa
santé le lui permettra, comme il
l'a souvent dit par le passé.
Or, il a l'air en grande forme
et en parfaite santé.
Pierre Girouard a été professeur
de philosophie au Collège de la
Gaspésie (1976-1977), puis au
CÉGEP de Sorel-Tracy
(1977-1997). Puis professeur
d’anglais, langue seconde au
CÉGEP de Sorel-Tracy depuis août
2000. Il a été l’attaché
politique du député libéral du
comté de Richelieu Albert Khelfa
pendant les années Bourassa. Il
a milité pour le OUI avec
Sylvain Simard en 1995.
Il est actuellement
secrétaire-trésorier du syndicat
des enseignants du Cégep de
Sorel-Tracy et vice-président de
la FEC-CSQ.
Le nouvel engagement politique
de Pierre Girouard montre sa
versatilité. Je ne m’y retrouve
pas quant à l’évolution de sa
pensée politique. Il est passé
d’attaché de presse libéral à
militant indépendantiste à futur
candidat d’un parti fédéraliste
à Ottawa. Comme je n’approuve
pas le Nouveau Parti
démocratique, je suis encore
sous le choc. Mais en
démocratie, il faut respecter
les évolutions de tout un chacun
qui sont hélas ! monnaie
courante. Comme disait Maria
Mourani, "chacun évolue".
"Ouais" comme dirait encore la
coquette Célimène.
Je ne sais pas qui seront les
candidats aux élections
fédérales d'octobre 2015. Est-ce
que Ghislaine Cournoyer ex-prof
en soins infirmiers au collège
de Sorel-Tracy qui, elle, n’a
pas eu d’évolution politique car
elle est libérale depuis
toujours, sera de nouveau
candidate pour le parti libéral
fédéral de Justin Trudeau qui,
paraît-il, a le vent dans les
voiles? On verra. Justin Trudeau
pourrait surprendre car les
Québécois n'aiment pas le
gouvernement Harper et Thomas
Mulcair n'est pas Jack Layton.
Je ne peux pas ne pas souhaiter
à Pierre Girouard bonne chance
par fidélité à nos luttes
passées et à notre amitié. Il
serait un candidat de qualité
pour le NPD dans Bécancour-Nicolet-Saurel.
S'il gagne (si Louis Plamondon
est candidat comme il l'a
annoncé, Pierre Girouard perdra)
je lui demanderai me faire
visiter le Parlement d’Ottawa et
de ne pas me refuser l'accès aux
40 boîtes de documents syndicaux
et littéraires qu'il garde pour
moi dans sa grange à St-Ours.
On aura compris que je
n'approuve pas sa nouvelle
orientation politique.
C'est pour moi un sujet de
fierté que de dire que je suis
indépendantiste depuis 1965
comme membre du Rassemblement
pour l’indépendance nationale (RIN)
puis, depuis 1968, comme membre
du Parti québécois. Je me
félicite que des ambitions
personnelles ne m’aient pas fait
dévier de ma route. Quand on a
compris que le Québec doit
devenir indépendant, on l'a
compris une fois pour toutes et
rien ne peut nous faire revenir
en arrière.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
vendredi 20 décembre 2013
barberis@videotron.ca
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