mardi 29 janvier 2013
En somme,
Martin Dumont a dit la vérité
par Robert
Barberis-Gervais
Ce que nous avons
entendu à la Commission
Charbonneau et surtout le
témoignage de l’ingénieur Michel
Lalonde, nous permettent
d’arriver à la conclusion que,
sur le fond, Martin Dumont n'a
pas menti.
Qu’a dit Martin Dumont ? Autour
du bureau du collecteur de fonds
d’Union Montréal, Bernard
Trépanier, il a parlé de
mallette remplie d’argent
comptant (confirmé par la
téléphoniste-réceptioniste
Alexandra Pion : des billets de
20$ et de 50$), de coffre-fort
qui déborde, de 850,000$,
d'ingénieurs et d'entrepreneurs
qui défilent dans le bureau de
Bernard Trépanier, de double
comptabilité, de dépenses
électorales dépassant le montant
permis, du maire de Montréal qui
s’en lave les mains et qui fait
semblant de ne pas le savoir
Or non seulement tout cela est
vrai mais la réalité révélée par
le pdg de Génius, Michel
Lalonde, coordonnateur du
système de ristourne établi par
les firmes d’ingénieurs en
faveur du parti du maire
Tremblay est plus grave encore.
Le chiffre à retenir n’est pas
850,000$ mais, de 2005 à 2009,
d’environ 5 millions d’argent
sale soit environ 1 million par
année.
Ce financement illégal suppose
une double comptabilité et des
dépenses électorales illégales.
Selon son habitude de se mettre
la tête dans le sable, bien sûr,
le maire Gérald Tremblay faisait
semblant de l'ignorer comme Jean
Cournoyer, à Tout le monde en
parle" a affirmé laisser ces
questions d'argent à ses
organisateurs. C'est ce qu'on
appelle de l'aveuglement
volontaire. L'espionnage des
courriels du vérificateur
général de la Ville nous mettait
déjà la puce à l'oreille.
Dans ce contexte, les erreurs de
détail ou les fabrications
possibles de récit de Martin
Dumont sont évidemment
insignifiantes. Michel Lalonde
confirme l’étonnante circulation
des représentants des firmes
d’ingénieurs dans le bureau
stores baissés de Bernard
Trépanier, collecteur de fonds
du parti municipal Union
Montréal. En attendant que
Michel Lalonde passe du
municipal au provincial et nous
parle de la collusion dans les
contrats donnés par le ministère
des Transports du Québec,
collusion déjà dénoncée dans le
rapport Duchesneau.
Sur le fond, on peut donc dire
que Martin Dumont n’a pas menti.
Au contraire, il a dit la
vérité. Et il faut le remercier
d’avoir contribué à obtenir la
démission du maire corrompu de
Montréal.
Il ne faut surtout pas qu’il
soit accusé de faux témoignage
ou de parjure. Il faut lui
conseiller de faire attention à
sa santé tout en fréquentant
moins les sites érotiques, de
prendre ses distances avec
Jacques Duchesneau et songer à
le décorer de l’Ordre national
du Québec pour services rendus à
la collectivité.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil, 28 janvier 2013
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