dimanche 28 juillet 2013
SUITE À UN
REPORTAGE SUR UNE RÉUNION DU
CONSEIL NATIONAL DU PARTI
QUÉBÉCOIS
L'ombudsman de
Radio-Canada blâme Martine Biron
par Robert
Barberis-Gervais (et Pierre
Tourangeau)
Combien de fois
ne vous est-il pas arrivé de
regarder le Téléjournal de
Radio-Canada et de déplorer la
partialité du journaliste ou son
manque d’objectivité dans la
description d’un événement
politique ? On se contente de
grogner ou de protester et cette
protestation ne sort
habituellement pas de notre
salon. Or, on oublie ou on ne
sait pas que chaque citoyen
canadien qui paie des taxes et
des impôts pour financer
Radio-Canada a un droit strict à
une information exacte, complète
et objective ou, si vous voulez,
a contrario, un droit à ne pas
subir une information
tendancieuse, inexacte ou
biaisée.
Or, il existe une
institution, l’ombudsman de
Radio-Canada, fonction occupée
actuellement par Pierre
Tourangeau, pour veiller à la
qualité de l’information.
L’ex-journaliste Gilles Paquin
qui collabore au site web
Vigile, par courriel, a eu
l’excellente idée de me rappeler
son existence à l’occasion de la
publication par la Tribune libre
de Vigile de deux de mes textes
qui critiquaient des reportages
de Radio-Canada.
Il ne s’agit pas
de s’acharner sur Martine Biron
même si, suite à la formulation
de ma plainte, quelques
correspondants ayant à se
plaindre des reportages de
Martine Biron sur le Parti
québécois surtout en période
électorale m’ont félicité de ma
démarche. Je souligne que
Martine Biron a fait une
excellente entrevue très humaine
avec Daniel Breton alors que
celui-ci avait dû démissionner
de son poste de ministre suite
aux événements que l’on sait.
Mais, lors du
Téléjournal du 11 mai, selon
Pierre Tourangeau, l’ombudsman
de Radio-Canada, elle a dérapé.
Après avoir fait toutes les
nuances et les mises au point
qu’il jugeait nécessaires,
l’ombudsman a tiré une
conclusion qui donne raison à la
plainte.
Voici cette
conclusion : « La présentation
d’un reportage sur le Conseil
national du Parti québécois, le
11 mai 2013 au Téléjournal de
fin de soirée, a dérogé aux
normes d’exactitude, et de
précision et de qualité de la
langue des Normes et pratiques
journalistiques de
Radio-Canada. »
Il vaut la peine
de lire la décision au complet
et de prendre connaissance de
ses subtilités. Cela est fort
instructif.
Je remercie
M. Pierre Tourangeau de sa
conscience professionnelle et de
la sûreté de son jugement. La
preuve est faite que le citoyen
canadien (en attendant d’être
citoyen québécois) n’a pas à
subir le téléjournal de
Radio-Canada comme un
consommateur passif et captif à
qui on peut présenter n’importe
quoi. Pierre Tourangeau vient de
nous en faire magistralement la
démonstration.
Ce qui me fait
d’autant plus plaisir qu’ayant
déjà porté plainte au Conseil de
presse contre un éditorial
tendancieux d’André Pratte, on
m’avait en partie seulement
donné raison : on avait refusé
de blâmer le rédacteur-en-chef
de La Presse à cause de la
liberté pratiquement sans
limites donnée à un
éditorialiste. Or, Martine Biron
n’est pas éditorialiste, elle
est journaliste. Pierre
Tourangeau vient de le lui
rappeler. On ose espérer que la
leçon portera fruit.
Par ailleurs, on
appréciera la leçon de science
politique donnée par cette
révision surtout par l’analyse
qui est faite de la phrase
suivante de Martine Biron « Oui,
et ceux qui pensaient, Pascale,
que le ton serait plus civilisé
avec l’arrivée du Parti
québécois au pouvoir seront
déçus. »
Voici le texte
intégral de la révision de
l’ombudsman de Radio-Canada.
Épithètes : la mince ligne rouge
(Le téléjournal)
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
dimanche 28 juillet 2013
barberis@videotron.ca
|