jeudi 04 juillet 2013
Monsieur
Tarte-à-la-crème
Repartie à Graham
Fraser, Commissaire aux langues
officielles du Canada
Réf. :
texte publié dans Le Devoir
du 29 Juin 2013
[Version
définitive]
Dans un court
article intitulé « La
fabuleuse ‘Kanadian’ Bêtise »,
publié le 29 Juin dans le fameux
site cybernéen Vigile.net,
j’ai réagi à une réflexion de
M. Luc-Normand Tellier paru dans
Le Devoir deux jours
auparavant.
M. Graham Fraser,
Commissaire aux langues
officielles
(Canada), fit de même. Et pour
ainsi dire simultanément. Dans
les pages du Devoir.
Aussi je désire par la présente
procéder également à une
analyse succincte de la
perception de la « chose
politico-linguistique » que
celui‑ci nous livre dans
cet exposé.
D’emblée, et sans
plus attendre, j’appelle pareil
article un texte
tarte-à-la-crème.
Voici pourquoi
–.
Non content de
nier le phénomène systématique
et généralisé du « Kwabek
Bashing » dans l’ensemble
des journaux anglo-canadiens
a mari usque ad mare
(y compris ‘nos’ Don Macpherson
[rien à voir avec ‘notre’
Félix !] et ‘nos’ Beryl Wajsman
de service en sol québécois :
The Gazette de Mount Tray
all et autres Suburban
de West Island du même
Mount Tray all…)
–
« Je crois qu’il est
inapproprié de juger que les
commentaires d’un chroniqueur
représentent ceux de la
majorité » (dixit
G. Fraser)
–,
M. Fraser pousse le déni,
car c’est bien ce dont il s’agit
en l’occurrence, jusqu’à nous
décliner un Canada aux
antipodes… de la franche (je ne
dis pas ‘franchaise’)
Reality.
Je ne dispute ni
ne conteste les illustrations
« positives » avancées par
M. Fraser : je sais bien que le
Kanada n’est pas anti-Québécois
(c’est-à‑dire raciste, disons
les choses comme elles sont) à
hauteur de 100% de sa
population.
Il y a ma tante
Laurette, qui vit à Toronto.
Quand même…
(rien à voir avec
Michel Delpech, toutefois)
En clair, la
prestation de M. Graham Fraser
s’apparente à la défense d’un
dictateur (nul besoin de citer
des noms, n’est-ce pas, de
München à Moscou, de Santiago du
Chili à Phnom Penh, de Beijing
au Madrid de Franco ou à la
Lisbonne de Salazar, tout au
long du XXe
siècle : ils se bousculent tous
à notre mémoire meurtrie, toute
molle qu’elle fût devenue
aujourd’hui dans notre confort
de rentiers)
–
icelui à l’origine de l’incarcération
de milliers ou de millions de
citoyens, c’est selon, et de
presque autant d’individus
torturés ou trucidés par le
régime qu’il incarne
–
sous motif qu’il aurait un jour
- ô le grand homme ! - offert le
bras à une dame âgée traversant
la rue…
J’appuie un peu
le trait. C’est vrai.
Et même beaucoup.
Je vous l’accorde.
Mais la logique
reste rigoureusement la même.
Que conclure ?
Le « Kwabek Bashing »
constitue un véritable
phénomène de société dans
l’ensemble des médias du Kanada
(les journaux au premier chef).
Voire, un sport national !
Tranchant comme une lame de
patin à glace. Comme il se doit.
Et ce, depuis des décennies.
Et ces actes récurrents,
permanents, de dénigrement,
ne constituent nullement des
gestes d’exception. Bien au
contraire.
C’est la règle !
Aussi le texte de
M. Fraser, homme pour qui
j’éprouve un respect certain par
ailleurs, nous aura tartiné une
« vision » du Canada qui
participe (je reviens ainsi,
hélas, au contenu de mon petit
mot annoncé d’entrée de jeu)
ou de l’aveuglement volontaire,
ou d’une étonnante
mauvaise foi.
Or, dans un cas
comme dans l’autre
–
car je me refuse à retenir l’hypothèse
qu’il s’agit d’un demeuré,
ce qu’il n’est manifestement
pas, ou d’un xénophobe
anti-Québécois, ou anti-francophones,
ce que d’évidence il n’est pas
non plus
–
l’intervention publique du
Commissaire aux langues
officielles n’aura
certainement pas contribué à
redorer son blason personnel,
ni à rehausser sa crédibilité
intellectuelle auprès des
Québécois/es.
En revanche, il
est vrai, il aura, ce faisant,
gagné quelques points auprès de
son pays.
Bien lui fasse.
Jean-Luc Gouin,
fils des lieux
(faute d’être
fils des dieux)
LePeregrin@yahoo.ca
Vieux-Québec,
this Canada Day 2013
|