lundi 22 décembre 2014
Le Beat
politique de PKP
par Robert
Barberis-Gervais
Ce sont deux vidéos qu'on peut
voir en allant sur le «Journal
de Montréal»: «le Beat politique
de PKP», paroles et musique de
Frédéric Poirier. En fait, ce ne
sont pas des paroles qui
viennent de l'auteur des
vidéos. Ce sont les paroles qui
ont été prononcées par les
acteurs politiques et qui nous
font revivre des moments forts
de la politique québécoise.
Leur sélection est très
intelligente.
Amplifiées par la musique et les
images, ces paroles méritent une
description accompagnée d'une
analyse.
Première vidéo: Le Beat
politique de PKP: toujours plus
beau. Voici les paroles
entendues:
Denise Filiatrault: Mesdames et
messieurs, Pierre Karl Péladeau
Pierre Karl Péladeau:
Nous pourrions bâtir un Québec
toujours plus beau, toujours
plus riche, toujours plus juste.
Nous pourrions bâtir un Québec
toujours plus beau, toujours
plus riche, toujours plus juste.
Ce n'est plus un secret, je vous
annonce officiellement que je
serai candidat à la chefferie du
Parti québécois.
Maîtriser son économie, c'est
être maître chez soi.
Le Parti québécois est le
véhicule d'une aspiration
indémodable, celle de la liberté
de notre nation.
La foule scande : PKP, PKP, PKP.
PKP sourit.
Deuxième vidéo: PKP porte une
tuque bleue avec fleur lys
blanche. Les paroles ont été
prononcées pendant la campagne
qui a conduit aux élections du 7
avril 2014.
PKP:
Faire du Québec un pays (le
poing en l'air) (Pauline Marois
est à ses côtés)
Un pays dont ils (nos enfants)
seront fiers.
Faire du Québec un pays.
Un pays dont ils seront fiers.
Philippe Couillard:
Est-ce que c'est l'économie, la
santé, l'emploi, l'éducation ou
est-ce que c'est un référendum?
Ça va être ça qui va être la
question. Si on est au Parti
québécois, c'est un référendum.
Françoise David:
Dans le fond, le Parti
québécois, ce matin, vient
quasiment de nous faire un
cadeau.
Jamais un député Solidaire va
s'asseoir à côté de Pierre Karl
Péladeau.
François Legault:
Moi, je pense que Pierre Karl
Péladeau va tomber de très
haut. Parce que au Parti
québécois, la priorité, le seul
sujet, c'est le référendum.
PKP:
Faire du Québec un pays (le
poing en l'air)
Un pays dont ils (nos enfants)
seront fiers.
Faire du Québec un pays.
Un pays dont ils seront fiers.
Analyse
Il faut voir ces vidéos. Ça nous
rappelle les thèmes principaux
de la dernière campagne
électorale.
Voici quelques brefs
commentaires.
1- Vous remarquerez que François
Legault dit la même chose que
Philippe Couillard. C'est pour
ça qu'on a inventé un nouvel
acronyme: le Plaq mot formé du
Parti libéral et de la CAQ. Sur
les coupures un peu partout, sur
l'objectif du déficit zéro le
plus vite possible, sur
l'affaiblissement des régions
par la disparition des CLD, des
Commissions scolaires, des
régies régionales de santé, sur
les coupures dans le financement
des municipalités, sur des
regroupements de contrats pour
favoriser les gros (exemple la
laiterie Chalifoux qui perd le
contrat qu'elle a depuis 50 ans
de fourniture de lait et
fromages à la prison de Sorel au
profit d'Agropur), la CAQ
prépare le terrain idéologique
au gouvernement libéral. Et sur
la motion anti-Péladeau, la CAQ
et le Parti libéral s'entendent
comme des larrons en foire.
De même quand la CAQ dit que
l'indépendance ce n'est pas
important qu'on en reparlera
dans dix ans, elle fait le jeu
des libéraux. En attendant, la
CAQ divise le vote de
l'opposition aux libéraux.
Comme Lucien Bouchard, cet
ex-indépendantiste à temps
partiel le souhaite.
2- «Jamais un député Solidaire
va s'asseoir à côté de Pierre
Karl Péladeau» dit Françoise
David. Si Québec solidaire
était vraiment indépendantiste,
il se serait réjoui de l'entrée
en politique d'une personnalité
du monde des affaires comme PKP.
Mais non, Françoise David le
rejette complètement. Parce que
c'est un méchant capitaliste.
Pour faire l'indépendance, il
faut rassembler toutes les
forces vives de la nation. Par
un sectarisme idéologique
absurde, Françoise David sème la
division. On voit bien que sa
priorité n'est pas
l'indépendance. En rejetant PKP
et en divisant le vote de
l'opposition, elle joue le rôle
objectif d'idiote utile.
Précisons que ce n'est pas ici
une injure: «idiot utile» est un
terme technique désignant un
acteur politique qui fait le jeu
de l'adversaire en contribuant à
son élection et qui atteint un
résultat contraire à ce qu'il
prétend vouloir obtenir.
Si j'étais sarcastique, je
dirais que si Françoise David ou
Amir Khadir s'asseoyaient avec
PKP, ils pourraient faire son
éducation et jouer pleinement
leur rôle de missionnaire de
ceux qui se disent de gauche et
qui font le jeu objectif de la
droite fédéraliste
couillardienne.
Allez voir ces vidéos. Et
félicitations à Frédéric Poirier
qui les a réalisées.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 22 décembre 2014
barberis@videotron.ca
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