LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 16 juin 2014 15:01

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Robert
Barberis-Gervais

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L'opinion exprimée dans le cadre de cette chronique, est celle de son auteur
et ne reflète pas nécessairement l'opinion, ni n'engage le SORELTRACY MAGAZINE.
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lundi 16 juin 2014

Anne-France Goldwater et le respect de la réputation

par Robert Barberis-Gervais

Allons faire un tour sur la page Facebook d'Anne-France Goldwater, cette avocate qui aurait aimé sans doute aimé poser pour Rubens. On a la surprise de voir l'avocate parler ouvertement  de la poursuite en diffamation du début de mai 2104 de Dalila Awada contre Philippe Magnan de «Poste-de-veille», Louise Mailloux et la Société des amis de Vigile.  Non seulement elle en parle ouvertement mais elle défend la poursuite, sa légitimité, son opportunité et attaque ceux qui s'y opposent de façon virulente selon sa manière habituelle.  Or, l'avocate de Lola dans la cause célèbre des conjoints de fait est aussi l'avocate de Dalila Awada qui accuse les sus-nommés de diffamation et d'atteinte à sa réputation. Ne pourrait-on pas s'attendre à ce que Anne-France Goldwater soit un modèle de respect de la réputation des autres et surtout de ceux et celles qui n'ont pas son opinion sur la Charte des valeurs.

Sur sa page Facebook facile d'accès, le 9 juin 2014, elle condamne l'appui unanime du Parti québécois à Louise Mailloux contre la poursuite-bâillon. L'avocate de Dalila Awada écrit:

«Bernard Drainville? Ce gars-là, n’est-il pas un membre de l'Assemblée nationale? Est-ce qu'il ne s'est pas rendu compte que dans une démocratie constitutionnelle, il y a une séparation des pouvoirs, et que le législateur ne peut pas interférer avec la justice? Pense-t-il qu'IL déterminera si la poursuite de Dalila Awada contre Louise Mailloux est bien fondée?

J'ai toujours dit que le PQ ne comprend tout simplement pas le fonctionnement d'une démocratie, et en voici une autre preuve.

Le PQ n'a aucune idée de ce qu'est une liberté fondamentale (ex. la «charte», la Loi 101), et vous devriez vous attendre à ce que nous assistions à une érosion certaine de nos libertés civiles s'ils devaient être élus.

Drainville n'a même pas la décence de présenter sa démission pour avoir donné le mauvais conseil à Marois de déclencher une élection fatale, fondée sur un appel à un nationalisme ethnocentrique qui ne résonnait qu'auprès des rustres et des ignorants (et il y en a autant ailleurs au Canada, croyez-moi, le Québec n'ayant pas le monopole des imbéciles).» (fin de la citation)

Cet écrit rendu public sur une page Facebook mérite un commentaire. L'avocate appelle Bernard Drainville: «ce gars-là», ce qui est d'une familiarité méprisante. L'appui du Parti québécois  donné à Louise Mailloux provient des 125 présidents de comté d'un parti politique légitime et non pas d'un législateur qui interférerait avec la justice. Cela semble avoir échappé à l'avocate.  Ces militants du Parti Québécois pensent que la poursuite de Dalila Awada est une poursuite-bâillon et n'est pas fondée. Ils pensent que c'est une poursuite politique. C'est leur opinion et ils ont le droit de l'exprimer.

De même, Me Goldwater exprime une opinion politique quand elle écrit: «Le PQ n'a aucune idée de ce qu'est une liberté fondamentale (ex. la «charte», la Loi 101)». On suppose qu'elle sait, elle, ce qu'est une liberté fondamentale, elle qui ne sait pas faire la différence entre un militant et un législateur.

Anne-France Goldwater croit savoir que Bernard Drainville  «a donné le mauvais conseil à Marois de déclencher une élection fatale». J'aimerais connaître ses sources. C'est Pauline Marois qui a décidé de déclencher des élections. Drainville est mon député, je le suis de  très près et personne ne sait s'il n'aurait pas préféré terminer la commission parlementaire sur la Charte et en arriver à une entente avec la CAQ pour voter la loi 60 amendée.

Dire que la Charte des valeurs relève du «nationalisme ethnocentrisme» est une opinion politique et une opinion politique hautement contestable. Je fais partie du million d'électeurs qui ont voté pour le Parti québécois le 7 avril et qui peuvent vraisemblablement faire partie de ceux que la délicate avocate appelle «des rustres, des ignorants et des imbéciles».  Est-ce que l'avocate fait du droit ou de la polémique de bas étage!

L'éminent sociologue Guy Rocher, l'ex-juge de la cour Suprême Claire L'Heureux-Dubé, Julie Latour  ex-batonnière du Barreau du Québec, l'éminent constitutionnaliste Henri Brun ont approuvé la Charte des valeurs québécoises. Ce serait des rustres, des ignorants et des imbéciles? Même Roger Tassé, conseiller de Pierre-Elliot Trudeau et rédacteur de la Charte canadienne des droits a affirmé que l'interdiction des signes ostensibles pour les employés de l'Etat québécois pourrait se défendre en droit et  ne pas contrevenir à la Charte  des droits.

Après le dépôt des orientations gouvernementales sur la laïcité, le 13 septembre 2013, Me Anne-France Goldwater a écrit sur Twitter: «La Planète se rend compte que le PQ et leur gang sont racistes.»

Et le 24 mai 2014, elle a encore écrit sur Twitter:

«AnneFrance Goldwater ‪@AFGoldwater‬ 24 mai
What happened to the party of René Lévesque? He was NEVER racist, NEVER xenophobic, he was a true DEMOCRAT, not a hate-monger. ‪#PQ‬»

Comme vous pouvez le constater, l'avocate de Dalila Awada n'est pas un modèle de respect de l'opinion de ceux qui ne pensent pas comme elle et n'est pas un exemple à donner de respect de la réputation des autres. Ces autres ont le droit, en démocratie, d'être en faveur du projet de loi 60 et pour la Charte; ils ne méritent pas d'être appelés des rustres, des ignorants, des imbéciles, des racistes, des xénophobes, des haineux qui propagent la haine et qui n'ont aucun sens de la démocratie.  Si  cette militante anti-Charte mettait mon nom à côté de ces propos diffamatoires, je pourrais la poursuivre pour atteinte à ma réputation. 

C'est cette personne un peu dévergondée et grivoise qui fait de temps en temps la cabotine sur les talk-shows et qui montre une virulence fanatique et intolérante sur Twitter et sur sa page Facebook qui se prétend défenderesse des libertés fondamentales et des libertés civiles. Par ses commentaires publics, elle s'est discréditée.  C'est pourquoi  sa présence comme avocate de Dalila Awada pose un problème d'éthique.   

Sur sa page Facebook, Dalila Awada parle beaucoup elle aussi de sa poursuite. Elle se plaint d'être ostracisée par les médias suite aux attaques dont elle a été l'objet. Or,  sur sa page  Twitter, il y a un lien qui est fait qui donne accès à son passage à Radio-Canada, le 13 avril 2014, où elle  commente les résultats des élections du 7 avril. Le sujet du reportage de Jacques Bissonnet  c'est:« panser les plaies». Elle y apparaît en majesté avec un autre de ses foulards spectaculaires en bosse de chameau. Si elle a été traumatisée, ça ne paraît pas.

Est-ce qu'il y a encore quelqu'un qui continue d'affirmer comme le fait l'avocate aux «rondeurs généreuses et débordantes» (Nathalie Petrowsky dixit) qu'il s'agit «d'une affaire privée»?  C'est une lutte politique qui se sert des Tribunaux. Et c'est une autre dérive des inclusifs d'approuver cette poursuite politique qui se camoufle derrière le droit civil. Ce n'est que mon opinion et puisque d'autres se permettent d'en parler ouvertement sur Twitter ou sur leur page Facebook, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit fondamental de l'exprimer en vertu du droit à la liberté d'expression  des Chartes des droits que chérissent tant les inclusifs.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 16 juin 2014
barberis@videotron.ca

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