lundi 12 mai 2014
Les aventures
politiques de Richard Le Hir
par Robert
Barberis-Gervais
Le Petit Robert
définit l’aventurier comme une
personne qui cherche l’aventure,
par curiosité et goût du risque,
sans que les scrupules moraux
l’arrêtent. Il ajoute : personne
qui vit d’intrigues,
d’expédients. Voir intrigant.
C’est bien comme définition.
J’ai déjà commencé à tracer le
portrait de l’ex-député
d’Iberville sur le Sorel-Tracy
Magazine sous le titre : "Les
bizarreries de Richard Le Hir"
publié le 23 janvier 2014. C'est
d'un accès facile en allant à la
section "opinion du lecteur". Je
vous y réfère. Voici un
complément à cette esquisse.
Il ne s’agira pas ici des
aventures professionnelles de
l’avocat qui ne pratique plus sa
profession d’avocat bien qu’il
se serve abondamment et, à mon
avis, pas toujours à bon
escient, de ses connaissances
juridiques. Il ne sera pas
question non plus des aventures
financières de celui qui a
déclaré faillite même si ça
pourrait expliquer en partie son
grand intérêt pour des gens qui
ont réussi comme Claude
Blanchet, Paul Desmarais,
Charles Sirois ou Henri-Paul
Rousseau.
Richard Le Hir
s’est projeté dans le portrait
qu’il a fait d’Henri-Paul
Rousseau venu s’expliquer devant
une commission parlementaire. Il
écrit : « À cette occasion,
Rousseau était apparu très sûr
de lui, un brin arrogant, et
surtout très hautain et
condescendant à l’endroit des
députés. Très grand moi-même, je
suis bien placé pour savoir
qu’une partie de l’impression
qu’il dégage est attribuable à
sa très grande taille. Encore
plus grand que moi, il a ce
qu’on appelle « un physique
imposant ». (« Henri-Paul
Rousseau, le siphonneur de la
Caisse de dépôt », Tribune libre
de Vigile, 26 février 2014)
Nous verrons plus
loin comment il est de retour
dans l’actualité mais
profitons-en pour rappeler, en
historien, certaines aventures
politiques de celui qu’un de mes
amis facétieux appelle : le
Grandhomme.
Sur le Registre
des entreprises, on constate que
Richard Le Hir est
l’administrateur de la « Société
des amis de Vigile ». Gilles
Paquin est le Président du
conseil d’administration. Membre
du Conseil d’administration du
site politique Vigile.net,
Richard Le Hir en est le
secrétaire-trésorier et le
rédacteur-en-chef. Il en mène
pas mal large et il lui arrive
de refuser des textes de façon
arbitraire comme c’est arrivé
pendant la campagne électorale
où il a refusé de publier deux
de mes textes pertinents, l’un «
il n’y aura pas de référendum »
et l’autre sur « l’engagement
indépendantiste de Pierre-Karl
Péladeau ».
Il est né en 1947
à Versailles et ça déteint
parfois. Comme je ne fais pas
partie de ses admirateurs
inconditionnels, j’ai eu et j’ai
encore des relations houleuses
avec le Grandhomme. Je me suis
opposé à ses prétentions à
l’époque où il souhaitait le
départ de Pauline Marois. Il
traitait la chef du Parti
québécois de « pusillanime »
parce qu’elle ne voulait pas
fermer le Parlement contrôlé par
le gouvernement de Jean Charest
vendu à des intérêts privés...
La principale aventure politique
de l’ex-député du comté d’Ibervile
de 1994 à 1998 fut une
mésaventure. Il est connu pour
son rôle négatif lors du
référendum de 1995 comme
responsable des études qui
devaient rassurer la population
puisqu’elles devaient démontrer
que « nous avions pensé à tout
». Ce n’est pas aussi pire que
l’affaire des Yvettes de Lise
Payette en 1980 mais ce n’est
guère mieux. Les études devaient
informer et rassurer la
population et elles ne l’ont pas
fait. Certains disaient même
qu’à chaque fois que le ministre
apparaissait à la télévision, le
camp du OUI perdait des votes
car il n’inspirait pas
confiance.
Il a quitté ses fonctions de
ministre dans le désordre et,
conséquence de son échec, il a
gardé une certaine animosité à
l’égard des péquistes. Un homme
de conviction n’aurait pas réagi
ainsi. Le fait est qu’il a
attaqué le camp du OUI dans un
texte publié en mai 2005: "Pour
en finir avec 1995 » Il a fait
une profession de foi
fédéraliste en 1998 devant les «
Amis de Cité libre », cet antre
du fédéralisme trudeauiste.
L’ex-ministre a même offert ses
services à Alliance Québec qui
accusait le camp du OUI d’avoir
annulé des votes dans les comtés
anglophones, accusation qui a
été rejetée par le juge Allan
Gold.
Les élections du 4 septembre
2012 ont eu lieu et Pauline
Marois a été élue première
ministre d'un gouvernement
minoritaire. Après avoir tenté
en vain de déstabiliser Pauline
Marois, Richard Le Hir a appuyé
le Parti québécois. Il a fait un
éloge dithyrambique de la
nomination de Pierre-Karl
Péladeau par Pauline Marois
comme président du Conseil
d’administration d’Hydro-Québec
et s’est réjoui de l’annonce de
la candidature de l’homme
d’affaires dans St-Jérôme. Mais
tout de suite après la défaite
du 7 avril, il en a profité pour
dire qu’il avait eu raison de
contester le leadership de
Pauline Marois.
Récemment, un article très
intéressant a attiré notre
attention. Il est daté du 6 mai
2014 et a été publié par Richard
Le Hir sur Vigile, sur le
financement illégal du Parti
libéral du Canada et du Parti
libéral du Québec. Le titre : «
les deux partis ont compromis
l’intégrité du régime fiscal
pour assurer leur financement ».
Le sous-titre : « l’inquiétant
comportement de la commission
Charbonneau ». Le passage
suivant nous renseigne sur les
activités de l’ex-homme
politique. Ce qui étonne, ce
sont les révélations de Richard
Le Hir lui-même sur ses rapports
avec la police: on dirait qu'il
essaie d'être un émule d'Alain
Gravel et de Marie-Maude Denis
de l'émission "Enquête". Sa
prose est redoutable et il faut
lire l'article au complet pour
vraiment l'apprécier. En voici
un extrait publié le 6 mai 2014.
« Quelques mois plus tard, sur
la recommandation de l’avocat
qui nous représente, Vigile et
moi, dans la poursuite en
diffamation intentée contre nous
par un important développeur
immobilier de Montréal, et après
la formation de la Commission
Charbonneau, je rencontre deux
enquêteurs de la Commission
détachés par la SQ à des fins
d’enquête, et je leur transmets
toute l’information que j’ai
accumulée depuis plusieurs
années sur la corruption de
notre système politique. Je
reprends contact avec eux à
chaque fois que je reçois de
nouvelles informations
susceptibles de les intéresser,
et je l’ai fait à quatre
reprises depuis deux ans.
L’an dernier, à peu près à cette
époque, une source proche tant
du PLC que du PLQ qui ne
souhaite alors pas être
identifiée me révèle des
informations très troublantes
sur le financement de ces deux
partis. Conscient de la
nécessité qu’ils fassent l’objet
d’une enquête rigoureuse, je
m’empresse de relayer la partie
la plus délicate à mes contacts
de la CEIC. (…)
La conclusion de cet article
(sur Laval) fait spécifiquement
référence à ma source qui nous
ouvre les yeux sur les
magouilles qui ont favorisé le
dérapage du PLQ et du PLC, au
point où environ 30 % du total
des sommes reçues par le PLQ
dans le cadre du financement
sectoriel au cours des dernières
années auraient été recueillies
en utilisant des prête-noms. Le
PLC aurait lui aussi employé le
même stratagème. Dans son
témoignage devant la Commission
Charbonneau, Lino Zambito a
également évoqué le recours
massif aux prête-noms et la
difficulté de disposer de
grosses sommes en espèces.
Dans le cas du PLQ seulement,
cette méthode de financement lui
aurait rapporté quelques
dizaines de millions de dollars.
Ce n’est pas rien ! »
En effet, Vigile a été poursuivi
pour diffamation par un gros
promoteur immobilier de Montréal
qui a un nom italien et qui n’a
pas apprécié un article de Le
Hir intitulé : « Les tentacules
de la mafia ». Cyberpresse a été
impliqué dans cette poursuite à
cause d’un article du journal «
Le Soleil » sur le même
promoteur immobilier. La cause
est toujours en cour.
L'actualité nous fournit un
dernier élément. Dalila Awada,
la jeune femme longiligne aux
pantalons roses (voir photo dans
le « Journal de Montréal » du 5
mai 2014, pour illustrer un
article de Michael NGUYEN sur la
poursuite de Dalila Awada)
étudiante en sociologie,
militante de Québec solidaire,
vient d’intenter une poursuite
de 120,000$ en diffamation
contre « poste de veille »,
Louise Mailloux et « la Société
des amis de Vigile ». Quatre
éléments publiés sur Vigile sont
cités par la poursuite, un vidéo
et trois articles. Il faut
savoir que la militante de la
laïcité Louise Mailloux que les
intégristes redoutent et veulent
réduire au silence fait partie
du conseil d’administration de
Vigile.
Les avocates de la jeune femme
aux voiles multicolores sont le
bureau Goldwater Dubé.
Anne-France Goldwater est passée
à TLMEP : c’est l’avocate qui a
défendu l’ex-femme du fondateur
du Cirque du Soleil. Paraît-il
que la volubile Me Goldwater
demande 500$ de l’heure. C’est
moins que l’avocat Lucien
Bouchard qui demandait 1,200$ de
l’heure pour représenter la
Société des alcools mais quand
même. On se demande où
l’étudiante en sociologie va
prendre les fonds pour payer ses
avocates ?
Le Président du conseil
d’administration de « La Société
des Amis de Vigile » Gilles
Paquin a émis un communiqué le 7
mai sur Telbec. Le voici.
« (…) La Société des amis de
Vigile entend se défendre
vigoureusement contre cette
action qu’elle juge frivole et
sans fondement en ce qui la
concerne. La Société présentera
notamment une demande
reconventionnelle dans laquelle
elle réclamera à Mlle Awada des
dommages pour atteinte à sa
réputation. L’organisme
demandera en plus au tribunal de
statuer qu’il s’agit d’une
poursuite-bâillon dans le seul
but de réduire au silence le
site Vigile.net. »
On vous tiendra au courant de la
suite puisque mon texte : « A
Tout le monde en parle », «
Dalila Awada est une militante
de Québec solidaire » publié sur
la Tribune libre de Vigile le 30
septembre 2013 est le quatrième
élément cité dans la poursuite
contre "La Société des Amis de
Vigile". Un reportage de Michel
Morin sur TVA nouvelles le 9 mai
2014 a provoqué une réplique de
Daniel Laprès. Ce reportage et
cette réplique méritent d'être
vu et lu. Voici le lien de
l'article de Daniel Laprès qui
contient aussi le lien pour le
reportage controversé de TVA
nouvelles.
La bizarre mascarade médiatique
de la mascotte islamiste ...
www.radioh2o.ca/la-frenesie-mediatique-de-la-mascotte-islamiste-awada-..
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 12 mai 2014
barberis@videotron.ca
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