jeudi 13 mars 2014
Sacré en
espagnole ... de la censure à
l'échafaud
Par James
Morgan
Santa Maria, Puta
de madre! J’arrive de Cuba!
Savez-vous ce que je donnerais
pour voir chez les québécois un
peu de cette fierté cubaine qui
impose naturellement le respect?
Ah! Ce que je donnerais pour que
les québécois soient ainsi
faits; simples sur les choses de
moindre importance et compliqués
sur les choses qui le méritent,
braves, orgueilleux de leurs
enfants et ô combien ennoblis de
la connaissance et de la
maîtrise de leur territoire.
Santa Maria, puta de madre ! En
bon québécois ça veut aussi dire
à tous les Maria Mourani du
Québec que la souveraineté du
Québec (1) n’est pas un plan de
carrière mais une mouvance
sociale, (2) que la charte
canadienne des droits de l’homme
sur laquelle nouvellement vous
jetez votre dévolue est en fait
un porte-à-faux qui inscrit la
notion de droit comme souveraine
à la démocratie, or donc
peut-être vous semblez-vous
mieux lover sous la couette des
valeurs trudeauistes, mais
admettez qu’elles sont en tous
points contraires aux intérêts
hautement démocratiques de la
joute souverainiste …. (3)
La charte des valeurs
québécoises sera l’expression de
la majorité ce qui en fera un
mouvement de société, or en vous
accrochant ainsi aux magouilles
légales de l’opposition vous
nous dîtes qu’au fond, tout ce
temps où la souveraineté du
Québec vous faisait vivre, vous
étiez usurpatrice.
Regardons de plus près les
arguments corrosifs de ces Santa
Maria, puta de madre!
D’abord, il y a cette acariâtre
phobie de la tyrannie de la
majorité. Étymologiquement
cauchemardesque, la tyrannie de
la majorité est un oxymore qui
tient plus de la manipulation
que de la logique, car la
tyrannie sera toujours l’œuvre
politique d’un seul homme, le
tyran, qui sans égard et sans
considération pour la majorité
s’impose à elle. Le contraire
s’appelle donc la démocratie. Le
droit à la différence est en
contrepartie un exposé culturel,
ainsi au gré des époques une
différence devient une déviance
punissable et cette mouvance est
le propre de la réalité morale
de la majorité. Cette
obscure-clarté que les
politiciens brandissent comme
une menace à l’intégrité
physique des citoyens n’a de
remède que la tolérance et la
tolérance n’a de mère que
l’éducation.
L’échine de la bonté endiablée
reste tout de même le
multiculturalisme. N’en déplaise
à quelques mariculteurs d’un
monde idéal, rêvassant le pétard
en trois papiers à la main. Le
multiculturalisme ce n’est pas
une farandole d’échelle mondiale
où tous les acteurs de toutes
les nations chantent en chœur
les yeux remplis d’une
compassion transcendantale One
love de Bob Marley. Bah! Non !
Le multiculturalisme est en fait
une doctrine économique naissant
dans le cœur des premiers
extracteurs d’or noir soit un
néerlandais(Deterding), un
britannique(Cadman) et un
américain(Teagle), qui après une
partie de chasse au coq de
bruyère en Écosse(1928)
décidèrent qu’il était temps
d’exploiter fraternellement et
le plus profitablement possible
les ressources pétrolières
mondiales. Or depuis ce jour
cette logique s’est étendue à
toutes les richesses naturelles
de la terre entière.
En toute justesse, il est
convenable d’affirmer que le
multiculturalisme, cette
doctrine économique portée à
jour par Milton Friedman
(1912-2006) et ses golden boys
de l’université de Chicago, est
une vaste opération de
détournement et de démantèlement
de la notion de bien commun vers
des intérêts privés.
Depuis, la terre du sous-sol au
grenier est devenue une immense
pompe-à-cash au détriment des
nations pourtant érigées sur ces
territoires précis, au détriment
de leur gouvernement, de leurs
générations futures, de leur
idéologie politique et au profit
de la pauvreté endémique, de la
non-éducation, d’une richesse
ultra-polarisée, de la montée de
l’intégrisme religieux, du
cynisme et du capitalisme
sauvage.
Bref, certains diront qu’en 80,
il faisait bon baiser et goûter
la planète entière et que de
partout les effluves et les
saveurs étrangères se
rapprochaient tellement de nous
que nous pouvions les caresser,
les embrasser, et que dans une
telle promiscuité nous étions
saoulés par tant d’exotisme et
de convoitise que nous en avions
oublié le dessein du loup;
jamais il ne se contenterait que
de la galette et du beurre, son
appétit exigeait la mère-grand
et le petit chaperon rouge. Et
si l’histoire se terminait ainsi
sans que le chasseur
n’intervienne? Nos enfants ne
nous reprocheraient-ils pas le
non-sens profond de cette
histoire où les vertus comme la
bonté, l’entraide, la famille et
les bons soins finissent en
paravent à cette gloutonnerie
insatiable du loup.
Le multiculturalisme est une
farce, orgiaque et grivoise, où
les pays riches ont hurlé la
bouche pleine; « Venez baiser
chez nous en autant que nous
puissions aller vous baiser chez
vous »
À la bonne heure ….
James Morgan
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