lundi 20 octobre 2014
Les animaux
fuient au passage du train : un
message aux humains
Les animaux,
dit-on, sentent venir les
cataclysmes et, en pareilles
circonstances, on les voit
souvent se précipiter vers un
abri.
Ce phénomène m'est revenu à
l'esprit l'autre jour quand, à
l'approche d'un convoi du CN,
j'ai vu pour la énième fois
notre chatte, qui se prélassait
à l'ombre de la gloriette, se
relever précipitamment, se
métamorphoser en Usain Bolt pour
gravir les marches du perron en
moins de temps qu'il ne lui en
avait fallu pour lancer son
miaulement de panique, franchir
sa chatière à la vitesse d'un
missile Scud, se réfugier sous
la table de la salle à manger et
sortir de la maison avec
hésitation une fois
l'indésirable pollueur passé.
Je me suis dit que nous devrions
inviter nos amis les animaux à
se présenter à une de nos
manifestations. Puisse alors un
vent propice donner, à l'annonce
de leur présence, un effet
«boule de poils» qui nous
inciterait, nous leurs amis les
humains, à nous joindre à eux
par centaines pour nous porter à
la défense de notre habitat
commun.
Si Jean de La Fontaine vivait en
cette période de nonchalance
citoyenne, il nous pondrait une
autre fable mordante capable
d'aiguillonner celles et ceux
qui laissent passer le train
tout en maugréant dans le
confort de leur salon.
Et si parfois nous nous
attristons d'une faible
participation à une
manifestation, rappelons-nous
ces paroles de Jacques Michel:
«N'oublie pas que ce sont les
gouttes d'eau qui alimentent le
creux des ruisseaux … Peut-être
qu'à deux … Peut-être qu'à
quatre… Peut-être qu'à cent …
Peut-être qu'à mille nous
saurons trouver la lumière…
Viens, viens, viens!»
Honni soit le train de pétrole
lourd accueilli ici mais jugé
paria à l'ouest de l'Alberta!
Hors de nos frontières, le
convoi ferroviaire de cette
arrogante pétrolière! Sale train
qui de son cri déchire nos
nuits! Train sale qui transporte
le pétrole des sables
bitumineux!
Et pendant ce temps-là, à
Cacouna, les bélugas se
demandent si on laissera
TransCanada sonner le glas de
leur pouponnière dans des eaux
rendues inhospitalières ou si
nous, les humains, manifesterons
notre solidarité pour leur
permettre de continuer à mettre
bas et à leur éviter une
honteuse extinction.
Prochaine occasion de nous
dégourdir les jambes et de
refuser le rôle de «porteurs de
pétrole sale»: Le dimanche 26
octobre à 13 h. Départ: 990,
Marie-Victorin. Arrivée; Parc
Maisouna à Sorel-Tracy.
Léon
de Montigny
Co-porte-parole de Québec
solidaire - Verchères
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