mercredi 26 août 2015
Davie, le
meilleur chantier naval
nord-américain ignoré par les
conservateurs
par Robert
Barberis-Gervais
La Davie figure
dans la liste d'épicerie
présentée par le Québec à
l'occasion d'élections
fédérales. En effet, en 2011,
Jean Charest demande la relance
du chantier naval de la Davie.
En 2015, Philippe Couillard
demande pour le Québec sa juste
part d’investissements fédéraux
en matière de défense et
d’infrastructures navales.
Est-ce que le gouvernement
conservateur de Stephen Harper a
répondu à cette demande légitime
du Québec? Nous allons répondre
à cette question.
Saviez-vous que la Davie, de
Lévis, le plus grand
constructeur naval du Canada, a
été élu « chantier naval
nord-américain de l’année » à
la prestigieuse cérémonie de
remise de prix de l’industrie :
les Lloyd’s List North American
Maritime Awards 2015. La remise
des prix a eu lieu le 18 février
2015 à Houston, au Texas, en
présence des principales
sociétés maritimes d’Amérique du
Nord. Le jury était composé de
présidents et de directeurs
provenant des principaux organes
directeurs de l’industrie
maritime et d’associations
commerciales.
Davie l’a emporté contre le
deuxième finaliste, General
Dynamics NASSCO, le constructeur
de navires militaires des
États-Unis, lors de la finale.
Des chantiers navals provenant
d’un peu partout en Amérique du
Nord ont été évalués sur leur «
capacité à livrer des navires de
qualité dans les délais, à
répondre aux besoins de tous les
intervenants et à présenter des
conceptions innovantes tout en
respectant les normes
environnementales élevées ».
Dans le discours de remerciement
de Davie, Alan Bowen, Chef de la
direction de Davie a affirmé
: « Je suis fier d’accepter
ce prix au nom des hommes et des
femmes de Chantier Davie. Nous
sommes honorés que ce
prestigieux jury ait choisi
Davie comme étant le
constructeur de navires numéro
un en Amérique du Nord. Au cours
des deux dernières années, Davie
s’est imposé sur les marchés de
la construction navale mondiale
spécialisée, de la réparation et
de la modernisation de navires.
Lors de ces dernières années,
notre équipe de direction
figurant parmi les meilleures au
monde, a considérablement
investi dans de nouveaux
systèmes et dans de nouveaux
équipements.
En 2014, nous avons livré le
navire commercial le plus
complexe jamais construit en
Amérique du Nord (Cecon Pride)
et, un plus tard cette année,
nous livrerons les premiers
traversiers alimentés au gaz
naturel liquéfié (GNL) à être
construits sur le continent.»
Steven Blaney, député
conservateur de Lévis-Bellechasse,
a félicité Davie : « Ce que
Davie a accompli au cours des
deux dernières années est
absolument remarquable. Je suis
fier de l’équipe de Davie qui a
reçu, à juste titre, une
reconnaissance internationale en
tant que meilleur chantier
nord-américain grâce à leur
travail acharné et à leur
dévouement pour l’industrie
maritime. »
Chantier Davie Canada Inc. est
le plus grand chantier maritime
du Canada et possède la plus
grande capacité de production du
pays. Il fournit un large
éventail de produits et services
aux industries du gaz & du
pétrole mais également à la
défense. Certifié ISO 9001:2008,
Davie met à profit ses
importantes installations de
fabrication et son savoir en
ingénierie et en gestion de
projets pour gérer au mieux des
projets de construction de A à Z
et de fournir à ses clients
publics et privés les meilleures
solutions liées à toutes les
étapes de vie du produit.
Notons que Chantier Davie
Canada fournit un gagne-pain à
plus de 1000 travailleurs.
(Sources: Centre multimédia de
la Davie et «Le Soleil»)
Selon Dominique La Haie de
l'Agence QMI, dans un article du
17 avril 2015, «le président du
syndicat des travailleurs de la
Davie, Gaétan Sergerie, fait
valoir que le chantier a bien
remonté la pente au cours des
dernières années, se méritant
même la mention de «Meilleur
constructeur naval
nord-américain» par Lloyd's List
North American Maritime Awards
2015. «Le gouvernement fédéral
n'a donc aucune raison pour
refuser de considérer notre
chantier dans l'attribution des
contrats», a-t-il lancé.
Si la Davie a obtenu, en mars
dernier, le contrat de
prolongation de vie de neuf mois
du navire NGCCC Earl Grey de la
Garde côtière canadienne, le
syndicat estime qu'Ottawa doit
en faire plus «pour assurer le
maintien et la pérennité du
constructeur naval de Lévis».
Il rappelle que la Davie avait
été écartée des lucratifs
contrats fédéraux totalisant
plus de 33 milliards $ octroyés
en 2011 aux chantiers Irving de
Halifax et Seaspan de Vancouver.
«Il ne doit plus faire aucun
doute dans l'esprit du
gouvernement fédéral que le
Chantier Davie Canada a tout ce
qu'il faut pour participer
pleinement à la construction de
navires de toutes catégories. Il
dispose d'une main-d'œuvre
qualifiée, de l'expertise
nécessaire et des ressources
technologiques», a plaidé le
représentant syndical.»
Ceux qui ont dit que la Davie
n'avait pas la compétence pour
obtenir une partie des contrats
de 33 milliards doivent
admettre qu'ils disaient une
fausseté. On n'a pas le droit de
dire n'importe quoi pour
justifier les mauvaises
décisions des conservateurs. On
n'a pas le droit de mentir pour
sauver le régime fédéral. Comme
le chantier de la Davie qui est
le meilleur constructeur naval
en Amérique du Nord n'a rien
obtenu sur les 33 milliards (25
milliards à Irving de Halifax et
8 milliards à Seaspan de
Vancouver) de contrats du
fédéral, la question politique
qui se pose, brutale, est la
suivante: «Est-ce que le Québec
fait toujours partie du Canada?»
La réponse c'est NON. Il est
bon de le savoir avant de voter
aux élections fédérales. Et on
peut se demander ce que Thomas
Mulcair veut dire exactement
quand il affirme qu'Ottawa doit
être «respectueux envers le
Québec»". Etait-il «respectueux
envers le Québec»" quand il
s'opposait à la loi 101, quand
il était l'avocat d'Alliance
Québec et quand il faisait les
jobs de bras à l'Assemblée
nationale pour le Parti libéral?
Le ministre fédéral Stephen
Blaney a beau féliciter le
Chantier de la Davie et ses
travailleurs qui sont dans son
comté, ce sont des paroles
verbales comme dirait Jacques
Parizeau. Ça donne quoi d'avoir
un Québécois comme ministre dans
le gouvernement conservateur.
Dans le cas de la Davie, pas
grand chose. Le contrat tout
récent de 16 millions est
électoral: les conservateurs
veulent des votes dans la région
de Québec.
Jeudi matin, le 13 août 2015,
Steven Blaney a cité des propos
tenus par Thomas Mulcair en
2002, au moment où il était
député libéral provincial. «
Pourquoi risquer des millions de
dollars dans un chantier
maritime toujours en faillite
alors qu'on a des besoins
criants en santé et en
éducation, Mme la présidente? »,
a soutenu Thomas Mulcair à
l'Assemblée nationale tenant des
propos peu respectueux envers le
Québec.
Conclusion: le Québec doit
sortir de ce pays qui l'ignore
et partir à son propre compte.
Et il n'y a pas de meilleure
façon de répliquer à l'inéquité
des contrats de 33 milliards
d'où le Québec a été exclu qu'en
votant pour le Bloc québécois et
en rejetant le Bloc canadien
formé par les partis fédéraux.
Dans mon comté de
Longueuil-St-Hubert, où le
conservateur n'a aucune chance
de gagner, le vote stratégique,
c'est de voter pour Denis
Trudel, le candidat du Bloc
québécois. Et dans le comté de
Bécancour-Nicolet-Saurel, c'est
de voter pour Louis Plamondon,
le valeureux doyen de la Chambre
des communes à Ottawa.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mercredi 26 août 2015
barberis@videotron.ca
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