lundi 31 août 2015
Lettre ouverte
à Gilles Duceppe
par Robert
Barberis-Gervais
Monsieur Duceppe,
Suite au dernier sondage CROP-La
Presse qui, à mon avis, est un
sondage-bidon dont le but est de
faire de la propagande pro-NPD
et anti-Bloc, vous avez dit que
le Bloc avait le vent dans la
face mais que vous espériez qu'à
un moment donné, vous auriez le
vent dans le dos. C'est la
métaphore du cycliste qui fait
suite à une tournée que vous
avez faite avec PKP.
Un militant indépendantiste vous
a rencontré à Rimouski pour vous
inviter à contester la validité
de ce sondage CROP-La Presse.
Votre réponse n'a pas été du
tout convaincante. Vous auriez
pu au moins répondre que selon
le dernier sondage de Léger
Marketing, le Bloc avait 44%
d'appuis en région. En disant
que vous aviez le vent dans la
face, vous vous trouviez à dire
que le sondage CROP-La Presse
décrivait bien la réalité. Or,
tel n'est pas le cas. Vous avez
commencé à rectifier le tir au
Saguenay Lac-St-Jean en disant
que le Bloc ferait mentir les
sondages (surtout quand ils sont
faux…) et reprendrait les trois
comtés perdus.
Mais il y a plus grave. Dans son
reportage à TVA, Gilles Turmel,
un jeune journaliste, a commenté
une intervention de PKP suivie
de la vôtre. Il a affirmé que
vous aviez minimisé ce qu'a dit
PKP. Et après avoir vu son
reportage trois fois, j'ai bien
vu que le journaliste avait
raison.
En effet, PKP a parlé de
l'Institut de recherche sur
l'indépendance qui tenterait de
répondre à toutes les questions
qui sont pertinentes par rapport
au projet indépendantiste. Par
exemple, les Québécois qui
veulent savoir si un Québec
indépendant aura son armée, sa
monnaie, quelle sera sa part de
la dette fédérale.
Régys Caron de l'Agence QMI
écrit le 25 août 2015:
L'institut de recherches
scientifiques appliquées sur
l'indépendance promis par le
chef du Parti québécois
apportera les réponses d'ici le
prochain rendez-vous électoral
provincial prévu pour 2018, a
promis M. Péladeau à l'entrée du
caucus présessionnel des députés
du PQ qui se tient mardi et
mercredi à Rimouski.
(…) La réflexion souverainiste
devra préciser le sort qui
attend toutes les
infrastructures fédérales en cas
d'indépendance, a reconnu Pierre
Karl Péladeau, qui a évoqué les
CF-18, les ponts, les aéroports
et les bureaux de poste. «Ça
nous appartient»
À son avis, ces infrastructures
ont surtout été financées par
les Québécois.
«Ce sont des contributions
faites par le Québec tout au
long de la Confédération, ce
sont des centaines de milliards,
ça nous appartient [...] C'est
surtout le Québec qui a financé
le développement de la
fédération canadienne», a
soutenu le chef du Parti
québécois.»
Les réponses aux questions
laissées en suspens viendront,
a-t-il promis.
«On aura, au moment opportun, le
devoir et l'obligation de
consacrer nos énergies pour
faire une analyse détaillée en
ce qui concerne la dette
fédérale, a dit le chef
péquiste. Nous avons trois ans
pour parfaire notre programme
pour faire en sorte de démontrer
les bienfaits et les bénéfices
de l'indépendance.»
«Le Parti québécois va répondre
à toutes les questions qui sont
susceptibles d'être posées,
parce qu'elles doivent être
posées et nous devons apporter
une réponse attendue des
concitoyens du Québec», a promis
M. Péladeau.
«J'avoue que depuis 1995, nous
n'avons pas énormément parlé
d'indépendance du Québec. Le but
de l'institut est de faire en
sorte, à l'image de l'exercice
fait en Catalogne et en Écosse,
que nous puissions entretenir
avec les citoyens un dialogue
puisque nous n'en avons pas
parlé», a indiqué M. Péladeau.»
(fin de la citation)
Ces propos du chef du Parti
québécois prouvent hors de tout
doute qu'il est sérieux quand il
dit qu'il veut faire du Québec
un pays. Il ne se contentera pas
de finir ses discours comme les
chefs du PQ l'on fait dans le
passé par une envolée lyrique
qui se terminait par «On veut un
pays» et qui ne prenaient pas
les moyens pour y arriver.
Quelle a été votre réaction M.
Duceppe? Vous avez affirmé que
les questions posées par PKP,
«c'était déjà du connu. Ce n'est
pas nouveau. Au Bloc, on a tenu
un congrès sur le thème
«Imaginez un Québec souverain.»
Tout était connu.»
Le journaliste de TVA a donc eu
raison de conclure que vous avez
minimisé ce qu'a dit PKP. J'ai
trouvé que c'était mal avisé de
votre part. Je ne crois pas que
votre rôle soit de minimiser ce
que dit PKP. Car la
déclaration de Rimouski nous
fait prendre la mesure de
l'engagement indépendantiste de
PKP: c'est radicalement nouveau.
Je vous suggère de parler de la
Davie, meilleur chantier naval
en Amérique du Nord en 2015 qui
n'a eu aucun contrat sur les 33
milliards du fédéral pour
renouveler la flotte navale. Il
faut parler de la Davie et pas
seulement en passant. Il faut
aller longuement dans les
détails et enfoncer le clou.
Cette injustice fait la preuve
que, pour le Canada anglais de
Stephen Harper, le Québec ne
fait plus partie du Canada.
Alors, aussi bien en tirer les
conséquences, ne pas se
contenter des miettes
électoralistes des conservateurs
et partir à notre propre compte
en faisant l'indépendance.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 31 août 2015
barberis@videotron.ca
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