mercredi 11 février 2015
Une petite
leçon de vocabulaire pour Jean
Lapierre
par Robert
Barberis-Gervais
On connaît
l'importance des mots en
politique. Par exemple, par ses
coupures qui affaiblissent
sérieusement les régions,
Philippe Couillard applique une
politique d'austérité mais il
refuse d'employer le mot
austérité. Il refuse aussi
d'employer l'expression
intégrisme religieux et joue
avec les mots: il parle
d'intégrisme rigoriste. Son
passage très lucratif en Arabie
Saoudite lui a appris à être
très tolérant devant l'inégalité
homme-femme incarnée dans le
voile que portent les femmes.
Son nouveau dada est la sécurité
par ci et la sécurité par là. Il
faudrait que toutes les mosquées
de Montréal soient attaquées au
cocktail molotov pour qu'il
agisse. Ou que les mosquées
déguisées en centres
communautaires fassent la
promotion du terrorisme pour
qu'il agisse. Comme cette
violence n'arrivera pas, le
gouvernement libéral ne fera
strictement rien pour favoriser
la neutralité religieuse des
employés de l'Etat ou pour faire
de la prévention contre le
radicalisme musulman qui est
aussi présent dans une grande
ville comme Montréal qu'il est
présent ailleurs dans le monde.
Je vous en fais formellement la
prédiction: le gouvernement
Couillard ne fera rien. Ce n'est
pas pour rien que Fatima Houda-Pépin
a été foutue à la porte du Parti
libéral: il n'y aura même pas
d'observatoire de la mouvance
radicale de l'Islam.
Pierre Karl Péladeau a donc
raison de placer ses priorités
dans l'économie, l'éducation et
l'environnement. Il a raison de
revenir à la culture et à la
langue française commune comme
fondements de l'identité
québécoise. Et de mettre de côté
la Charte de la laïcité pour
laisser les Libéraux
tripatouiller là-dedans sans
rien faire. Car après tout, ce
que défendait la Charte des
valeurs c'est-à-dire la laïcité
et l'égalité hommes-femmes ne
sont pas des valeurs typiquement
québécoises mais des valeurs
universelles qui devraient
transcender la politique
partisane.
Parlant de PKP, j'en viens à ma
leçon de vocabulaire qui prouve
que je m'ennuie de ma profession
de professeur de français.
Décrivant le Conseil national du
Parti québécois, Jean Lapierre
qui porte le titre officiel de
commentateur politique à TVA et
à la radio, a observé (!!!) la
situation, a arpenté des
corridors et écouté des
conversations, ce qui lui a
permis de tirer une conclusion
que voici qui m'a fait
sursauter:
«L'appui à Pierre-Karl Péladeau
s'effrite puis l'appui à Pierre
Karl Péladeau s'estompe.»
Selon le Petit Robert, un
souvenir qui s'estompe, c'est un
souvenir qui disparaît peu à
peu, un paysage qui se voile,
une image qui s'efface. Donc un
appui qui s'estompe c'est un
appui qui baisse
considérablement. Toujours selon
le dictionnaire, s'effriter,
c'est s'amenuiser, c'est être
réduit en poussière après s'être
désagrégé progressivement. Donc
un appui qui s'effrite, c'est un
appui qui se désagrège.
C'est donc en faisant des
observations pendant une réunion
de militants du Parti québécois
que Jean Lapierre a conclu que
l'appui à Pierre Karl Péladeau
s'estompait et s'effritait. La
meilleure preuve: il a minuté le
temps des applaudissements lors
de la présentation des candidats
à la chefferie: Alexandre
Cloutier a été applaudi pendant
17.2 secondes et PKP seulement
11.3 secondes. Un sondage du
«Devoir» où PKP est passé de 68%
à 63% a servi de prétexte à un
titre: «PKP perd des plumes»:
ceci ramène« Le Devoir» au
niveau d'insignifiance de Jean
Lapierre.
Il me semble que le peuple
québécois mérite mieux que ces
incompétents qui essaient de
nous faire croire qu'ils font de
l'information. Notre confiance
en eux s'estompe, s'effrite et
perd des plumes. Si ça continue,
leur crédibilité va bientôt
atteindre le point zéro.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mercredi 11 février 2015
barberis@videotron.ca
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