Dialogue entre un fédéraliste et un indépendantiste
par Robert Barberis-Gervais

Je publie des textes sur Vigile et sur le Sorel-Tracy Magazine. Un lecteur de la région de Sorel n'est jamais d'accord avec ce que j'écris: il m'envoie des courriels pour me le dire plutôt laconiquement. Mais cette fois-ci, j'ai répliqué. Voici ce dialogue entre un fédéraliste et un indépendantiste. Si vous aimez ce qu'Andrée Ferretti appelle «la joute»", lisez. Sinon, cessez votre lecture. Comme je n'ai pas l'autorisation de publier le nom de mon interlocuteur, appelons-le monsieur M. F. Le point de départ de la discussion est mon texte intitulé: «Radio-Canada et Alain Gravel dans la fosse à purin. »

Dans un premier courriel,  M. F. écrit:

Monsieur B-G,

Si Anne-Marie Dussault vous rappelle Bella de Cormoran, c'est à Clément Veilleux de la même série que vous me faites penser par votre étroitesse d'esprit, votre aveuglement partisan et votre nationalisme identitaire de droite.
Tout comme il traitait le journal «L'idée» de Baie d'Esprit de feuille de choux parce qu'il ne partageait pas ses idées, vous vous en prenez constamment à Radio-Canada pour les mêmes motifs.
Continuez à préférer le Journal de Montréal et TVA à Radio-Canada, La Presse et au Devoir ; vous êtes l'un des rares, sinon, le seul «intellectuel» au Québec à affirmer que la qualité de l'information y est supérieure.
Respectueusement,
M. F.

Première réplique.

Monsieur M. F.,

Respectueusement. J'apprécie beaucoup vos guillemets au mot «intellectuel».

Le sujet, c'est le blâme du Conseil de presse à Radio-Canada et Alain Gravel.

Ça fait mal hein!

Y a bien des choses que vous ne comprenez pas. Ou bien vous manquez de jugement ou bien vous êtes de mauvaise foi.
Je penche vers la deuxième hypothèse. Sans rejeter complètement la première.
Dans le «Survenant», le père Didace emploie une expression pour qualifier ceux qui ne méritent pas son respect. Race de monde.
Votre référence à Clément Veilleux de «Cormoran» a fait rire ma femme. Elle m'a demandé, parlant de vous: «C'est qui ce tata-là?»
Je lui ai répondu que vous étiez un de mes lecteurs du Sorel-Tracy Magazine que je n'ai pas encore réussi à rendre plus intelligent.
Mais à l'impossible nul n'est tenu.
Je m'en prends avec plaisir aux fédéralistes malhonnêtes. Ce n'est pas la matière qui manque.
RBG

Deuxième courriel de Monsieur M. F.

Monsieur B-G,

Le ton irrespectueux de votre réponse et la «bassesse» de vos attaques personnelles confirment que c'est à vous que mes critiques font mal, même si, contrairement à vous, elles portent sur vos positions et non sur votre personne.
Quant à votre épouse, que je salue, j'espère qu'elle a autant ri du rapprochement que vous avez fait fait entre Bella et Anne-Marie Dussault.
Respectueusement,
M.F.

Deuxième réplique

Monsieur M.F.,

Votre comparaison entre moi et Clément Veilleux est grotesque. Elle me fait penser à un certain Pierre Elliot Trudeau qui faisait un rapprochement entre le national-socialisme nazi et le nationalisme québécois. Ne jamais oublier ceci qui est fondamental: «Volonté de puissance pour les grandes nations, le nationalisme, pour les petites nations, est une volonté de vivre.» (Jean Bouthillette)

Le sujet de l'article c'est: Radio-Canada et Alain Gravel dans la merde de cochon. Mes «positions» n'ont absolument rien à voir avec le fasciste nazi Clément Veilleux, personnage odieux et insupportable de «Cormoran». Me comparer à lui, c'est s'en prendre à ma personne ce que vous refuserez toujours hypocritement d'admettre. Vos critiques ne me font pas mal mais elles me choquent parce qu'elles me rappellent la malhonnêteté foncière de certains fédéralistes qui n'ont aucune éthique sous prétexte qu'ils défendent le plusse beau pays au monde. Regardez aller Couillard avec sa danse du ventre sur le radicalisme et les musulmans. RBG

Troisième courriel de M.F.

Monsieur B-G,


Que vous le vouliez ou non, le projet de charte de Bernard Drainville que vous avez défendu avait dans son essence même des relents de nationalisme identitaire sectaire et xénophobe.
 Heureusement que la charte des droits canadienne nous protège de telles dérives et font du Canada un pays envié.
Ce sont vos positions et non votre personne qui me rappellent le Clément Veilleux de «Cormoran». Il s'en prenait aux Juifs et aux communistes pour tous les maux affiligeant la société de l'époque alors que vos cibles à vous sont les fédéralistes, les anglais et les musulmans.


Respectueusement,

M. F.

Troisième réplique:

Monsieur M. F.,


La Charte de Drainville prenait les moyens pour que la neutralité religieuse de l'Etat s'exprime concrètement par l'interdiction des signes ostensibles religieux pour les employés de l'Etat: infirmiers, enseignants, fonctionnaires, éducatrices en garderie etc. Rien de xénophobe et de sectaire là-dedans. Seulement un peu de logique. La Charte balisait aussi les accommodements dits «raisonnables». La Charte canadienne est multiculturaliste ce qui est une forme de nationalisme «canadian» qui n'est envié que par les ignorants qui se basent sur les apparences et voient le Canada de loin, de très loin. Couillard ne fera rien parce que l'Arabie saoudite l'a rendu millionnaire et qu'il a appris là à tolérer l'inégalité homme-femme.


Mes cibles sont les fédéralistes qui ont volé le référendum de 95 en ne respectant pas la loi québécoise sur le plafond des dépenses, qui se servent de Radio-Canada et de «La Presse» pour maintenir le statu quo peu importent les moyens utilisés pour y parvenir.


Mes cibles sont les Anglais et assimilés qui sont une minorité de blocage au Québec (Lise Bissonnette), qui, par la Gazette, ont calomnié le couple Marois-Blanchet (la Gazette a évité de perdre un procès pour diffamation en faisant une entente hors cour...). Ils ont mis au pouvoir Denis Coderre et Philippe Couillard qui sont des adversaires de l'indépendance.


Mes cibles sont les intégristes musulmans qui selon une émission d'Enquête de Radio-Canada n'existent pas au Québec, ce qui est une fumisterie sans nom, tout le monde commence à s'en rendre compte. Là-dessus, il faut écouter Fatima Houda-Pépin qui n'est pas une radicale séparatiste.  Vous êtes en possession tranquille de la vérité. Votre aveuglement n'a d'égal que votre suffisance. Votre "respectueusement" est faux comme toute votre personne. RBG
 

Quatrième courriel de M.F.



Monsieur B-G,

En ce qui a trait au projet de charte du PQ, vos anciens chefs (Parizeau, Duceppe, Bouchard, pour ne nommer que ceux-là) différaient visiblement d'avis avec vous et avec M. Drainville.
Pourquoi, Monsieur, terminer à nouveau votre dernière réplique par une attaque "ad hominem" ?

«L'insulte est l'arme du faible».


Proverbe latin ; Proverbes et dictons latins (1876)
Respectueusement,
M. F.

Quatrième réplique

Monsieur M.F.

Parlant d'insulte, comment qualifiez-vous «des relents de nationalisme identitaire sectaire et xénophobe» et des «dérives»? En 2015, le voile des intégristes islamistes est un signe d'inégalité homme-femme ce que n'ont pas vu hélas mes «anciens chefs», il faudrait leur acheter des lunettes. Votre politesse factice ne camoufle pas le fait que de comparer ceux qui appuyaient la Charte ou qui critiquent Radio-Canada (après le blâme du Conseil de presse...) à Clément Veilleux de «Cormoran» qui est un fasciste nazi est l'insulte suprême «ad hominem». Ce n'est qu'en apparence que vous êtes poli! C'est très impressionnant ce savoir-vivre qui, comme l'autruche, pousse à se mettre la tête dans le sable. Comme disait un député caquiste: vous vous mettez la tête dans l'autruche. RBG

C'est ainsi que se termine ce dialogue de sourds avec quelqu'un qui refuse de voir la réalité en face et qui se gargarise de «respectueusement» sans authenticité aucune. Dans les circonstances, c'était quasi impossible d'être aimable et convivial. Sachez que je le regrette.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil, dimanche 22 février 2015
barberis@videotron.ca