vendredi 30 janvier 2015
Les gérants
d'estrade pic pic
radio-canadiens
par Robert Barberis-Gervais
Appelé à commenter la présence
de PKP par écran télévisé au
premier débat des aspirants
chefs du Parti québécois, le
chroniqueur parlementaire à
Québec Sébastien Bovet a dit:
«Ça faisait un peu «pic pic» de
le voir dans une télé mais il a
quand même participé.»
Cette remarque pittoresque
nullement avalisée par la
science des médias enseignée
dans les universités a donné le
ton d'une partie de l'émission
24/60 de mercredi, 28 janvier
2015 consacrée au débat devant
les étudiants de l'Université de
Montréal entre les cinq
aspirants au poste de chef du
Parti québécois.
Ce fut un échange très
divertissant entre Anne-Marie
Dussault, Vincent Marissal et,
de Québec, Sébastien Bovet. A
un moment où la commission
Charbonneau réclame une
prolongation de sept mois au
coût de plus de 8 millions pour
rédiger un rapport dont les
blâmes n'auront aucun effet
politique réel (ce qui était
voulu par Jean Charest qui a
nommé les bonnes personnes à la
commission…) puisqu'on sera à
plus de deux ans des élections,
il fallait écouter les
radio-canadiens traiter ce
premier débat comme un concours
oratoire entre collégiens. Cela
nous donne une petite idée des
déformations que les payeurs de
taxes que nous sommes tous qui
finançons Radio-Canada devront
subir d'ici aux prochaines
élections en 2018.
Parlant de PKP, il fut décrit
comme l'éléphant dans la place
(alors qu'il n'était pas présent
physiquement). Selon ces
gérants d'estrade, il n'aurait
pas répondu aux questions, se
serait contenté de slogans,
aurait manqué de précision,
aurait proféré des généralités
sur lesquelles il aurait surfé,
aurait refusé d'aller dans le
détail, aurait été très flou,
très vague; il n'avait pas
beaucoup d'arguments pour
convaincre les militants et tout
cela a créé un malaise, il
faudrait en parler à Martin
Matte. Il lui faudra en dire
plus pour convaincre qu'il est
devenu un social-démocrate. On
est venu à un cheveu de dire
qu'il était un éléphant dans un
salon de porcelaine.
Le romancier Daniel Lessard
ex-radio-canadien converti en
analyste politique a dit à
Céline Galipeau au téléjournal
que PKP «essayait de faire
avaler des couleuvres» aux
militants qui croient toujours
au programme social-démocrate de
Parti québécois. Et Michel
David, le grand penseur du
Devoir qui aime jouer au
professeur et donner des notes
aux politiciens, a fait
remarquer que PKP n'était pas du
tout préparé à ce débat. Il lui
a donné quatre sur dix donc un E
signifiant Echec.
Sans vouloir être pointilleux,
telle n'a pas été ma perception
des interventions de PKP. A
l'interpellation d'Alexandre
Cloutier qui lui demandait s'il
avait évolué sur la loi anti-scabs
et la formule Rand, il a
répondu: «Evidemment. Lorsque
j'ai pris cette position en
2010, j'étais dans une position
bien différente. Il faut avoir
un plan industriel pour créer
des entreprises. Devant les
mises à pied actuelles et le
statut précaire de beaucoup
d'employés, je suis très
optimiste que l'indépendance, le
fait d'être un pays nous rendra
plus riches et capables de
garder nos valeurs et de
maintenir le modèle québécois.
Nous aurons le temps d'ici les
élections de faire valoir nos
arguments et de faire la
pédagogie de l'indépendance.»
Pardonnons-lui l'anglicisme.
Après avoir affirmé que la
social-démocratie est dans l'ADN
du Parti québécois, on a émis
des doutes sur les convictions
social-démocrates de PKP à cause
de son passé de chef
d'entreprise anti-syndical avec
lock outs. C'était une façon
indirecte de revenir sur le
débat gauche-droite. A ce
propos, le député de St-Jérôme a
déjà demandé si la création
d'emplois, le maintien d'emplois
en sauvant des entreprises de la
faillite (ce qu'il a fait avec
le Journal de Montréal et le
Journal de Québec et Vidéotron)
c'était de droite ou de gauche.
Pour les prochains débats, si
vous êtes insatisfaits des
évaluations pic pic des invités
de Radio-Canada, allez voir du
côté de TVA et LCN. Ça vous
reposera des pisse-vinaigre
frustrés qui sont jaloux de
l'ascendant qu'est en train de
montrer toujours plus, de jour
en jour, PKP auprès des jeunes
qui apprécient son dynamisme et
l'authenticité de son engagement
pour l'indépendance du Québec.
Ces cyniques qui jouent aux
journalistes objectifs et qui ne
le sont absolument pas ne
réussiront pas à éteindre cet
enthousiasme qu'on peut
observer sur les photos de sa
page Facebook qui illustrent
la tournée qu'il fait à travers
les régions du Québec où se
constate à l'oeil nu l'ampleur
de sa crédibilité. Il y a de
quoi reprendre confiance en la
politique. Malgré la
partisanerie honteuse de
Radio-Canada qui est révoltante
à la longue, scandaleuse et
totalement inacceptable.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
vendredi 30 janvier 2015
barberis@videotron.ca
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