dimanche 21 juin 2015
En 1995,
Jacques Parizeau aurait dû
contester le résultat
par Robert Barberis-Gervais
Avant d'aborder mon sujet
principal qui est exprimé dans
le titre, voici quelques
situations où il m'a été donné
de connaître Jacques Parizeau
d'un peu plus près. Ce sont des
anecdotes qui me semblent
significatives.
Après la mort de Pierre Laporte,
il y eut des élections
partielles dans le comté de
Chambly. Jean Cournoyer était
candidat pour le Parti libéral
et Pierre Marois pour le Parti
québécois. En février 1971,
Pierre Marois doit alors faire
face au désaveu du grand public
et combattre l’étiquette « PQ –
FLQ », attribuée à tort à son
parti pendant et après la crise
d’Octobre 70. Toutes les têtes
d'affiche du Parti québécois se
sont retrouvées dans Chambly.
J'étais responsable des
communications. J'ai assisté à
une réunion au local situé
au-dessus de la Caisse populaire
de Longueuil. Une rumeur
circulait que le Parti libéral
devait distribuer dans toutes
les portes un dépliant faisant
carrément un lien entre le Parti
québécois et le Front de
libération du Québec qui avait
fait deux enlèvements, celui de
l'attaché commercial James
Cross et celui du ministre
Pierre Laporte qui y trouva la
mort.
Un employé des postes qui était
de notre bord fut interrogé pour
savoir comment on pourrait
empêcher la distribution du
dépliant diffamatoire. Jacques
Parizeau mena l'interrogatoire
qui fut systématique. Avec
questions précises et réponses
précises. En détail. On se
serait cru dans un film avec
Hercule Poirot en vedette.
C'était relativement drôle et ça
pouvait aider à comprendre
pourquoi, selon Yves Michaud,
René Lévesque avait dit de
Parizeau que «quand il n'était
pas dans le complot, il était
dans le drame». Le climat de la
rencontre était lourd. Sans
avertissement, Camille Laurin
prit le combiné du téléphone, le
démonta de façon théâtrale, le
montra à monsieur Parizeau en
lui disant: «Jacques, regarde
donc pour voir s'il n'y a pas de
micro». Hilarité générale. Le
fameux dépliant ne fut pas
distribué. Dans une chronique du
«Journal de Montréal», le 5 juin
2015, Jacques Lanctôt (qui a
enlevé James Cross...) parle de
la basse manoeuvre et écrit:
«M. Parizeau (…) m'avait d'abord
raconté comment il avait connu
Michaud et surtout comment, en
1971, pendant la campagne
électorale pour les élections
partielles, dans la
circonscription de Chambly, il
avait fait appel à Yves Michaud,
qu'on savait très près de Robert
Bourassa mais qui avait adhéré à
l'option souverainiste de son
ami René Lévesque. Yves Michaud
devait à tout prix empêcher une
basse manœuvre du PLQ et
intervenir auprès du premier
ministre.
Pierre Marois se présentait pour
le Parti québécois et les
stratèges du parti avaient
préféré ne pas organiser de
grands meetings, craignant des
actes de provocation de la part
de la police. Il faut dire que
la Loi des mesures de guerre
prévalait toujours et que les
membres de la cellule Chénier
n'avaient pas encore été
arrêtés. Le climat était donc
des plus tendu. On a donc décidé
de tenir plutôt des assemblées
de cuisine. Il y en eut
soixante-huit, se rappelle
Jacques Parizeau. Et celui-ci
s'y est prêté. Peut-on imaginer
ce personnage aux allures
aristocratiques, qu'on disait
distant et froid, frapper aux
portes pour tenter de convaincre
les électeurs de voter pour son
parti? La stratégie fonctionna
si bien que le PQ évita tout de
même un balayage, avec un gros
35 % des votes, alors qu'aux
élections générales de l'année
précédente, le PQ n'avait
récolté que 23 %.»
Dans ma Renault 5, il m'est
arrivé servir de chauffeur à
Jacques Parizeau d'une assemblée
de cuisine à une autre. Ce fut
une chance pour un militant de
bavarder avec le réputé
économiste. Le seul souvenir que
j'ai gardé de ces conversations
est le suivant. Sans
avertissement, il me dit qu'ils
étaient cinq au Canada à
comprendre la formule de calcul
de la péréquation. Je me suis
senti fort honoré d'être en
présence de l'un de ces cinq
brillants cerveaux. J'ai alors
compris pourquoi Robert Mackay,
l'attaché de presse de René
Lévesque, appelait Jacques
Parizeau: LE Technocrate.
Aux Editions du Parti québécois
dont j'étais le secrétaire, nous
avons publié en 1971 une
plaquette intitulée: «Comment se
fera l'indépendance», un titre
que j'avais fait approuver par
René Lévesque. C'était une série
d'articles publiés par le
journaliste Robert McKenzie dans
le Toronto star. Nous en avons
fait la traduction. C'est là que
Jacques Parizeau a dit qu'en
régime britannique «le Parlement
de Québec peut tout faire sauf
changer un homme en femme» et
«nous sommes entrés dans la
Confédération sans référendum et
nous en sortirons sans
référendum». Le Parti québécois
avec René Lévesque en tête
soutenait cette idée que ce
serait une élection qui serait
décisive et un vote pris à
l'Assemblée nationale pourrait
décider de l'avenir du Québec.
Il y aurait un référendum en fin
de processus pour faire adopter
la constitution d'un Québec
indépendant.
C'était avant que Claude Morin
ne sévisse. Comme Parizeau
n'avait pas changé d'idée, ça
aide à comprendre les tensions
qu'il a vécues au sein d'un
Parti où son chef avait été
converti par Claude Morin aux
vertus de l'étapisme. D'abord un
bon gouvernement puis, plus
tard, on décidera de l'avenir du
Québec par référendum pouvait-on
lire sur une carte de rappel la
veille des élections du 29
octobre 1973. Puis, d'étape en
étape, de recul en recul, cela a
abouti au mandat de négocier de
la question du référendum de
1980 qui a été formulée dans le
dos de Parizeau. Avec l'étapisme,
on n'osait jamais demander aux
Québécois le mandat de réaliser
l'indépendance du Québec.
A partir de 1973, Claude Morin
a été la bête noire de Jacques
Parizeau. Le sphinx a toujours
proposé des stratégies de
contournement au lieu d'en
appeler aux convictions, au
travail des militants et a la
clarté de l'engagement
indépendantiste qui fait
confiance aux Québécois et
Québécoises. (C'est une énorme
leçon pour PKP…) Bête noire
aussi pour le militant que
j'étais (et que je suis
toujours) et pour l'ensemble des
militants dont le travail de
persuasion était miné par
l'accent mis sur le «comment» au
détriment du «pourquoi» de
l'indépendance.
Quand en 1980, j'ai participé à
un comité du référendum avec
André d'Allemagne et que tout ce
qu'on nous a demandé, c'est de
rédiger les questions qui
devaient être posées lors d'un
sondage, j'ai compris et j'ai
mis mes énergies ailleurs que
dans les structures du Parti
québécois. Et j'ai écrit avec
Pierre Drouilly un livre
d'essais politiques: «Les
illusions du pouvoir» (1981) qui
contient une critique virulente
de l'étapisme. Je tiens Claude
Morin (et René Lévesque qui l'a
suivi) pour responsable de la
difficulté énorme actuelle de
relancer le débat sur
l'indépendance à cause de la
fatigue du peuple québécois dont
la patience a été épuisée par
tant d'atermoiements le dernier
étant «la gouvernance
souverainiste» qui nous a menés
au désastre des élections du 7
avril 2014.
Si vous êtes masochiste, lisez
le dernier livre de Claude Morin
qui se résume dans la formule:
«Sans référendum, point de
salut!». L'homme à la pipe de
Québec qui fut un artisan de la
Révolution tranquille, cela,
nous le savons, nous dit que
c'est tellement important comme
changement de faire du Québec un
pays qu'un gouvernement
indépendantiste ne peut rien
faire à moins d'avoir gagné un
référendum…que les gens ont été
conditionnés par toute la
machine des médias fédéralistes
à ne pas vouloir…Voyez le
cul-de-sac auquel nous conduit
cet étapisme qui est le plus
néfaste détournement du projet
de faire du Québec un pays. La
conséquence de ce détournement,
c'est que le mouvement
indépendantiste a été embourbé
et paralysé: c'est beaucoup plus
grave que les rencontres
rémunérées du ministre avec des
agents de la GRC qui rendaient
le gouvernement Lévesque
vulnérable au chantage.
Après avoir vu les manoeuvres de
Lucien Bouchard pour forcer la
main de Jacques Parizeau pour
ajouter le partenariat
économique et politique dans la
question du référendum de 1995
et même pour ajouter un deuxième
référendum où les Québécois se
prononceraient sur le résultat
des négociations au lieu de
proclamer, après un an,
l'indépendance du Québec comme
Parizeau le voulait, j'aurais
été tenté de dire à Lucien
Bouchard: «Claude Morin, sors de
ce corps!»
Lucien Bouchard a ramené
Parizeau dans un vieux film:
refaire les stratégies de Claude
Morin: contourner la difficulté
au lieu d'y faire face et
reculer jusqu'à compromettre le
projet de pays. Pas surprenant
que la première chose que Lucien
Bouchard a dite dans son
discours du 30 octobre 1995
c'est d'accepter le résultat.
«Le souvenir que j'en ai, c'est
que j'ai accepté le résultat»
a-t-il déclaré à Chantal Hébert
et Jean Lapierre. Lui qui était
prêt à négocier une entente
économique et politique avec le
Canada anglais qui aurait sans
doute abouti à une forme de
néo-fédéralisme pouvait-il, le
soir du 30 octobre, se retourner
de bord et les traiter de
voleurs en refusant d'accepter
une victoire du camp des
tricheurs? Non, il ne le pouvait
pas. Il a donc accepté la
défaite avant que Parizeau ait
pu dire un mot.
Quand Parizeau a parlé et a dit
que le camp du OUI avait perdu à
cause de l'argent , il aurait dû
en tirer la conséquence logique:
ne pas accepter les résultats et
contester la victoire du NON.
Parizeau savait que le camp du
NON n'avait pas respecté le
plafond des dépenses de 5
millions imposé par la loi
québécoise des référendums. Il
en savait assez pour justifier
le discours suivant qu'il aurait
pu prononcer.
Jacques Parizeau, le soir
du référendum, au lieu de faire
le discours qu’il a fait, aurait
dû dire :
--- « Mes amis, les résultats
du référendum sont tellement
serrés que je ne peux pas, ce
soir, déclarer que le camp du
NON a gagné. Il y a eu
2,308,360 votes pour le OUI
(49.42%) et 2,362,648 votes pour
le NON (50.58%) soit une
différence de 54,288 votes en
faveur du NON avec un taux de
participation exceptionnel de
93.25%.
Et je ne parle pas des votes
ethniques encouragés part le
camp du NON qui a incité les
leaders des communautés grecque,
italienne et juive à faire une
conférence de presse conjointe
où ils conseillaient aux Grecs,
aux Italiens et aux Juifs de
voter NON sans oublier les
milliers d'immigrants avec
lesquels on a accéléré le
processus de citoyenneté pour
qu'ils puissent voter NON après
avoir prêté serment à la reine.
Le camp du NON a utilisé des
votes ethniques dans un grand
élan de nationalisme ethnique.
Nous allons réfléchir avant
de concéder la victoire. Nos
informations sont à l’effet que
la loi québécoise des
référendums n’a pas été
respectée surtout au chapitre de
la limite des dépenses
permises. Nous en savons assez
ce soir pour affirmer que le
camp du NON a amplement dépassé
la limite des dépenses permises
de 5 millions de dollars. Pensez
aux dépenses encourues pour
organiser le «Love in» du Canada
anglais à Montréal. Nous
n’irons pas jusqu’à dire que ce
référendum a été volé mais
plusieurs indices penchent dans
cette direction. Nous allons
dormir là-dessus et nous vous
reviendrons. Nous pensons qu’une
commission d’enquête sur les
irrégularités commises par le
camp du NON pourrait nous
permettre de contester le
résultat. Paraît-il qu’il y a
même eu une organisation secrète
nommée Option Canada qui a
dépensé beaucoup d'argent pour
le NON.
Mes amis, nous ne sommes pas
une république de bananes où on
peut faire n’importe quoi. Il y
a des lois au Québec qui
encadrent légalement la
démocratie, lois que certains
vont apprendre à devoir
respecter. La démocratie et le
fair-play britannique ont des
exigences et nous verrons si ces
exigences ont été respectées. Si
tel n’est pas le cas comme de
nombreux indices nous le
montrent déjà, nous prendrons
les mesures qui s’imposent. Le
peuple québécois ne se laissera
pas voler son pays. Il se peut
même que nous allions en appel
devant des instances
internationales.
Une chose est certaine : je ne
démissionnerai pas de mon poste
de premier ministre. L’Etat
québécois existe et il peut
agir. C’est le plus important
instrument d’action politique de
la nation québécoise. Nous
agirons. Bonne nuit. Vous pouvez
dormir en paix: votre
gouvernement ne vous abandonnera
pas. »---
Après 50 ans de militantisme en
faveur de l'indépendance ce qui
devrait empêcher quiconque de me
traiter de gérant d'estrade,
j'affirme que ce discours aurait
été LA position à prendre qui
aurait changé l’histoire du
Québec. Ce discours que Jacques
Parizeau aurait pu faire le soir
du référendum, pourquoi ne
l'a-t-il pas fait? On sait
pourquoi il n'en a pas eu la
force. En particulier, la lutte
qu'il a dû mener pour tenir tête
à l'étapisme de Lucien Bouchard
(qui était l'homme politique le
plus populaire de l'heure) et
garder le cap sur
l'indépendance. Inventer un
tel scénario est un exercice
d'imagination politique pour
faire comprendre où était la
voie du courage et de la
résistance contre tous ceux que
Robin Philpot a dénoncés dans
son livre remarquable :«Le
référendum volé».
Pour nous rafraîchir la mémoire,
voyons une présentation du livre
«Les secrets d'Option Canada» de
Robin Philpot et Normand Lester.
«Personne, pas même le directeur
général des élections du Québec,
n'a jamais pu savoir comment
Option Canada a dépensé des
millions de dollars durant la
campagne référendaire de 1995.
Lors de leurs précédentes
enquêtes, les deux auteurs
avaient heurté un mur. Or, voilà
que la découverte providentielle
d'une boîte de documents
comptables change la donne :
factures, chèques, listes de
noms sont mis au jour !
Option Canada a été créée dans
le plus grand secret le 7
septembre 1995 à la veille du
référendum. Alors que la limite
maximum permise aux comités pour
le OUI et le NON était de 5
millions $, Option Canada a
dépensé clandestinement 5,2
millions $ en subventions du
ministère du Patrimoine canadien
dans le cadre d'un programme
d'appui à la dualité
linguistique canadienne.
On y décèle le germe du scandale
des commandites : détournement
de fonds publics à des fins
partisanes, entorses,
malhonnêteté et mépris de la
démocratie.
En plus d'étayer la thèse du «
référendum volé », les dossiers
d'Option Canada montrent que les
ténors du NON, de Daniel Johnson
à Liza Frulla, en passant par
Claude Dauphin, Jocelyn
Beaudoin, John Parisella, Pierre
Pettigrew, Jean Charest et
Lucienne Robillard, ne peuvent
prétendre ignorer les magouilles
de 1995.»
Il n'est pas question ici de
blâmer Jacques Parizeau. Nous ne
le suivrons pas quand il prend
personnellement la
responsabilité de la défaite
comme il le fait dans le film
«Monsieur» de Francine
Pelletier. N'était-il pas
entouré de conseillers
brillants! Comment se fait-il
que personne n'a pensé à
contester les résultats? C'est
une bonne question.
Que Lucien Bouchard n'ait rien
trouvé de mieux à dire le soir
du 30 octobre que d'accepter la
défaite et de quitter le Palais
des congrès avant le discours de
Jacques Parizeau ne nous étonne
pas.
Cette contestation des résultats
du référendum d'octobre 1995
aurait donné l'occasion aux
Québécois de voir le vrai visage
du p'tit gars de Shawinigan Jean
Chrétien. Cela aurait pu être
instructif de le voir parler au
nom des intérêts financiers de
Bay Street.
Ceci étant dit, il faut savoir
que la Cour suprême du Canada
dans une décision rendue le 9
octobre 1997 a invalidé presque
toutes les dispositions de la
loi québécoise sur la
consultation populaire régissant
les dépenses référendaires.
Selon la Cour suprême,
l'Assemblée nationale qui a voté
une loi pour contrôler les
dépenses pendant une campagne
référendaire n'avait pas le
droit de le faire. Ce droit a
été contesté par Robert Libman
et le Parti Egalité.
Voyez la conclusion du
jugement:
«Par conséquent, ayant conclu
que l’ensemble des dispositions
constituaient une atteinte
injustifiée à la liberté
d’expression et à la liberté
d’association, nous déclarons
inopérants les art. 402, 403,
404, 406 al. 3, 413, 414, 416 et
417 de la Version spéciale en
vertu de l’art. 52 de la Loi
constitutionnelle de 1982 .
Nous sommes conscients que cette
conclusion a des impacts majeurs
sur les dispositions de la Loi
sur la consultation populaire et
de la Version spéciale portant
sur le contrôle des dépenses
référendaires. En effet,
pratiquement toutes les
dispositions concernant les
dépenses référendaires étant
fondées sur la notion de
«dépenses réglementées», elles
deviennent sans objet du fait
que les dispositions contestées
sont déclarées inopérantes. Il
reviendra au législateur de
faire les modifications
appropriées. Nous serions
arrivés au même résultat si le
litige avait été résolu en vertu
de la Charte des droits et
libertés de la personne du
Québec.
Voici la référence exacte:
Libman c. Québec (Procureur
général) - Décisions de la CSC (Lexum)scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/1551/index.do
9 oct. 1997 ... Décisions >
Jugements de la Cour suprême >
Libman c. Québec (Procureur ...
Québec (Procureur général),
[1997] 3 R.C.S. 569. Robert
Libman Appelant ... 1 , 2b), d)
‑‑ Loi sur la consultation
populaire, L.R.Q., ch. C‑64.1,
art. 402, 403, 404 ..... 9
L'article 24 de la Loi sur la
consultation populaire édicte:
24.
Libman c. Québec (Procureur
général), [1997] 3 R.C.S. 569
Robert Libman
Appelant
Le Parti Égalité
c.
Le procureur général du
Québec
Intimé
Répertorié: Libman c. Québec
(Procureur général). No du
greffe: 24960.
1997: 22 avril; 1997: 9
octobre.
Présents: Le juge en chef
Antonio Lamer et les juges La
Forest, L’Heureux‑Dubé, Sopinka,
Gonthier, Cory, McLachlin,
Iacobucci et Major.
en appel de la cour d’appel du
Québec.
Conclusion.
Force est de conclure qu’en
matière de référendums
québécois, le pouvoir politique
canadien et le pouvoir
judiciaire de la Cour suprême
ne font qu’un pour neutraliser
les aspirations du peuple
québécois vers son indépendance.
Le Québec s'est fait imposer la
Constitution de Trudeau puis la
loi sur la clarté de Stéphane
Dion-Jean Chrétien. Au
référendum d'octobre 1995, on a
vu que le Canada anglais n'avait
aucun respect de la loi
québécoise des référendums qui
encadre notre démocratie. Même
plus, la Cour suprême dans une
décision rendue le 9 octobre
1997 a invalidé presque toutes
les dispositions de la loi
québécoise sur la consultation
populaire régissant les dépenses
référendaires en se basant sur
la Charte des droits et libertés
de Trudeau.
Le Canada tient donc le Québec
dans une camisole de force.
Quand les Québécois le
comprendront-ils et quand
décideront-ils de sortir de
cette prison?
Sources.
Le tome 3 de la biographie de
Jacques Parizeau par Pierre
Duchesne (2004). «Confessions
post-référendaires» de Chantal
Hébert et Jean Lapierre (2014).
«Je le dis comme je le pense» de
Claude Morin (2014). «Le Journal
de Lisée» de Jean-François Lisée
(2014). «Indépendance: les
conditions du renouveau» sous la
direction de Mathieu Bock-Côté
(2014) Louis Bernard:
«Entretiens avec Michel Sarra-Bournet»
(2015). Le film «Monsieur» de
Francine Pelletier (2004). «Le
référendum du 30 octobre 1995:
analyse des résultats» par
Pierre Drouilly (1996). «Le
référendum volé» de Robin
Philpot (2005). «Les secrets
d'Option Canada» de Robin
Philpot et Normand Lester
(2006).
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
dimanche 21 juin 2015
barberis@videotron.ca
|