mardi 02 juin 2015
Les taxes
scolaires et les inégalités
Par
Paul Martin
Dernièrement, le
Ministre de l’éducation
annonçait aux commissaires
scolaires, réunis en congrès,
que dorénavant il n’y aurait
plus d’élections scolaires. Or,
il existe un principe qui
prévaut en Amérique du Nord
depuis la révolution américaine,
soit qu’il ne peut y avoir un
prélèvement d’une taxe qu’à la
seule condition qu’on élise des
représentants pour l’administrer
«No taxation without
representation». Si on abolit
les commissions scolaires on
doit par conséquent se priver de
la taxe scolaire comme source de
revenu.
Pourtant, la taxe scolaire
constitue une taxe foncière ou
en d’autres mots, une taxe sur
le capital. Plus précisément,
une taxe sur le capital
immobilier qui représente une
source de revenu beaucoup plus
stable et efficace que l’impôt
sur le revenu. En effet, on ne
peut faire de l’évasion fiscale
avec le capital immobilier.
D’ailleurs, l’économiste
français Thomas Piketty
préconise un impôt sur le
capital pour lutter contre les
inégalités . Le Fonds monétaire
international cite le Canada
parmi l’un des quatre pays où le
niveau des inégalités s’est le
plus envolé depuis 25 ans. En
effet, on a 0,5% de la
population qui accapare 35% des
avoirs.
En résumé, la taxe scolaire est
une taxe sur l’avoir au profit
du savoir. On ne peut donc se
permettre le luxe de perdre
cette source de revenu pour
l’éducation, surtout après les
nombreuses coupures des
dernières années.
Paul
Martin, Ph. D.
Sorel-Tracy
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