mardi 12 mai 2015
La peur des
fédéralistes
par Robert
Barberis-Gervais
Jean-Jacques
Samson a écrit le 9 mai dans «le
Journal de Montréal» un article
sur la Commission parlementaire
des Institutions de l'Assemblée
nationale qui débutera le 26 mai
sur le prétendu conflit
d'intérêts où se placerait le
chef d'un parti politique qui
détient des actions majoritaires
d'un grand conglomérat
médiatique. Son article
s'intitule: «Le procès Péladeau».
Il explique que cette Commission
s'inscrit «dans une stratégie
politique partisane bien
planifiée» par le gouvernement
libéral de Philippe Couillard.
Samson écrit: «Québecor a créé
un modèle d’affaires à ce
dernier niveau. Les forces de la
télévision et de ses
publications écrites se
conjuguent, pour une
rationalisation des coûts et un
impact médiatique maximum.
Après l’avoir vivement dénoncé,
Gesca et Radio-Canada ont copié
ce modèle, dans une entente de
partenariat d’abord secrète,
mais devenue publique.»
A TLMEP récemment, Alain Gravel
a dit péremptoirement que cette
entente La Presse-Radio-Canada
est un mythe donc qu'elle
n'existe pas. Jean-Jacques
Samson dit le contraire. S'il
dit vrai, ça veut dire que le
soi-disant incorruptible Alain
Gravel a tort et qu'il cache la
vérité puisqu'il est impossible
qu'il ne le sache pas. Samson
semble pas mal certain que cette
entente existe ou a existé.
Entente secrète ou pas,
partenariat ou pas, les visées
de ces deux médias, restent les
mêmes : propagande pour un
régime libéral et conception
provincialiste du Québec. Et
anti-indépendantisme forcené
comme nous aurons l'occasion de
le voir dans leurs campagnes
coordonnées ou pas contre PKP.
Radio-Canada et la famille
Desmarais ont pour mission,
selon moi, de maintenir le
Québec dans le Canada tel qu'il
est et tel qu'il ne doit pas
changer. Ils ont peur que PKP se
servent des médias de Québecor
comme eux se servent de
Radio-Canada, de RDI, de La
Presse, des journaux achetés par
l'homme de paille Martin
Cauchon, de certains postes de
radio plus ou moins poubelle. En
psychologie, on appelle ça de la
projection.
En effet, telle est la grande
peur des fédéralistes. Ils ont
peur que l'homme politique PKP
se serve de TVA, de LCN, du
Journal de Montréal et du
Journal de Québec comme eux se
servent, entre autres, de La
Presse et de Radio-Canada-RDI.
Prenez par exemple le reportage
d'Enquête sur un don de 25,000$
qu'aurait reçu Claude Blanchet
pour financer les activités de
son épouse Pauline Marois. Alain
Gravel a bien choisi son moment:
une semaine avant les élections
du 7 avril. Il a fait une mise
en scène avec enveloppe donnée
dans la pénombre le tout
accompagné d'une voix sinistre
pour souligner la gravité de ce
geste. Or, pensez-y un instant.
Imaginez un reportage d'Enquête
de deux heures sur le sujet
suivant: Le Parti libéral
provincial et l'argent.
«Enquête» avait tous les
éléments pour faire le travail
que la commission
Charest-Charbonneau n'a pas
fait. Avec le grand
argentier et ami personnel de
Jean Charest Marc Bibeau en
prime. Ce reportage aurait nui
au Parti libéral provincial: ils
ne l'ont pas fait. Le reportage
sur Claude Blanchet pouvait
nuire au Parti québécois: ils
l'ont fait. Il me semble que
c'est facile à comprendre.
Prenez par exemple la campagne
systématique de Radio-Canada-RDI
contre la charte des valeurs
prônée par le gouvernement
Marois. Le multiculturalisme de
RDI est tellement ancré
qu'Anne-Marie Dussault a perdu
le peu de professionnalisme qui
lui reste en étant odieuse avec
Bernard Drainville.
Ce ne sont que deux exemples
mais ils sont spectaculaires de
l'utilisation des médias par les
fédéralistes pour nuire au
gouvernement Marois. Et bien,
ils peuvent dire: mission
accomplie: vous avez vu les
résultats des élections du 7
avril 2014.
Avec PKP, comme dirait mon ami
Rodger Brulotte dans la langue
de Mitch Garber, «It's a new
ball game». Les fédéralistes
veulent empêcher PKP de faire
avec ses médias ce qu'eux font
depuis toujours avec le 60% des
médias qu'ils contrôlent et
qu'ils utilisent à leurs propres
fins politiques anti-péquistes
et anti-indépendantistes. Pour
eux, c'est normal mais pour
nous, c'est une grave atteinte à
la démocratie et au droit à
l'information. Si vous avez
compris cela, vous avez tout
compris. Et vous pouvez
apprécier à sa juste valeur les
haut cris d'un Jean-Marc
Fournier quand il dit voler au
secours de la démocratie
menacée. Soyons polis et
refrénons le sens de l'éthique
qui nous porterait à parler
d'hypocrisie.
Mais par un effet de boomerang,
leurs attaques contre
l'actionnaire majoritaire de
Québécor nous donnent
l'occasion unique de dénoncer
l'utilisation partisane qui est
faite des médias par les
fédéralistes depuis toujours au
détriment de notre droit à
l'information. Nous passerons
ainsi du Procès Péladeau au
Procès La
Presse-Desmarais-Radio-Canada-RDI-Harper-Trudeau-Mulcair.
Juste à y penser j'éprouve un
plaisir qui est presque
l'équivalent du plaisir de voir
la feinte de PK Suban à la ligne
bleue, sa passe à
Pierre-Alexandre Parenteau
suivie de son lancer foudroyant
qui a sauvé sa saison et celle
des Canadiens.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mardi 12 mai 2015
barberis@videotron.ca
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