mercredi 27 mai 2015
375e! C’est
déjà quelque chose!
Par
Mathieu Pontbriand
Dans sa chronique
intitulée « 375e! Mais encore?
», parue dans Les 2 Rives (26
mai 2015, p. 6), Jocelyn Daneau
s’interroge sur la signification
du 375e anniversaire que nous
célébrerons à Sorel-Tracy, en
2017.
En me citant, M. Daneau note que
l’apparition de l’éphémère fort
Richelieu, en 1642, sur le
territoire historique de Sorel
ne représente pas la naissance
de l’« occupation organisée du
territoire » sorelois. C’est
vrai, puisque l’on sait que le
fort est retrouvé inoccupé par
les Iroquois, au début de
l’hiver 1647. Mais le
chroniqueur des 2 rives en
rajoute en disant que « 1642
n'est pas une date significative
sur le plan de notre histoire
locale, sauf celle d'être
devenue dogmatique par la
coutume, l'habitude et un
certain opportunisme, eut égard
à la fondation de Montréal (en
1642) ».
Tout d’abord, cette date n’est
pas insignifiante pour
comprendre l’occupation de notre
territoire. Auparavant, le point
stratégique de la région des
Cent-Îles était situé sur l’île
Saint-Ignace. 1642 représente le
moment où il est déplacé sur la
rive est du Richelieu; les
Français y reviennent donc 23
ans plus tard. De plus, on ne le
dit jamais, mais, en 1642, le
petit fortin construit par
Charles Huault de Montmagny se
trouve au confluent du fleuve
Saint-Laurent et… de la rivière
des Iroquois. Ainsi, malgré son
échec, l’installation militaire
réussit néanmoins à donner son
nom à l’importante rivière
(quoiqu’après une longue période
de tergiversation), puis à la
vallée et à plusieurs
municipalités, comme
Saint-Roch-de-Richelieu. C’est
aussi le nom qui a inspiré le
nom de nos circonscriptions
électorales.
S’il y a peut-être eu
opportunisme à l’égard de
Montréal dans leur choix, les
organisateurs du 300e
anniversaire, en 1942, font
aussi un choix qui reflète les
valeurs de leur époque. À leurs
yeux, l’expérience des Français,
trois siècles plus tôt,
correspondait à celles des
Alliés pendant la Deuxième
Guerre mondiale, ce qui
importait davantage que de
souligner la fondation d’une
ville. Ainsi, les Sorelois
célébraient pour la première
fois leur passé, une célébration
qui est devenue une tradition
depuis. Ce n’est pas rien, même
si les raisons qui prévalaient
en 1942 ne prévalaient déjà plus
en 1967 (on ne compare plus les
Iroquois aux forces de l'Axe,
tout de même)! Décideurs de la
Corporation du 375e et de la
Ville de Sorel-Tracy, soyez donc
avertis : songez à préparer les
fêtes de 2042 dès 2018!
Mathieu
Pontbriand
Citoyen de Sorel-Tracy
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