vendredi 16 octobre 2015
Le ridicule
des négociations du secteur
public
par Robert
Barberis-Gervais
Vous avez vu les titres dans les
journaux. «Négos: Québec fait
une concession de 100 millions
aux infirmières». Denis Lessard
de «La Presse» écrit mardi le 13
octobre:
(Québec) Le gouvernement
Couillard a reculé sur son
intention d'abolir les primes
«majorées» des infirmières. En
fin de semaine, déposant sa
proposition globale à la table
sectorielle de négociations, le
comité patronal a rayé ces
demandes pour permettre
d'accélérer les discussions.
Dans le document, dont «La
Presse» a pu prendre
connaissance, on met de côté
l'abolition de ces primes
majorées pour le travail de nuit
et de soir, pour les soins
critiques. Québec rature aussi
ses demandes pour maximiser le
temps de présence des
infirmières sur les lieux de
travail, une série de
revendications qui devaient se
financer par l'abolition des
primes. En 2012, l'ensemble des
primes représentait 272 millions
pour les 80 000 infirmières. Les
primes «majorées» qui étaient
dans la cible du gouvernement
représentent environ 100
millions par année, quelques
milliers de dollars par
syndiquées qui y ont droit. (fin
de la citation)
Cela est présenté comme une
grande concession des
négociateurs du gouvernement: la
menace d'enlever une prime aux
infirmières est retirée. Donc
rien n'a été donné. On revient à
la case départ et on maintient
un acquis de haute lutte. Cette
manipulation a pour but de
démontrer que le gouvernement
libéral négocie de bonne foi…à
la veille des grèves dans le
secteur public...
Le même Denis Lessard qui a ses
contacts avec les libéraux qui
lui pissent régulièrement dans
l'oreille et qui plus tard leur
rendra de petits services par
exemple en attaquant PKP sur sa
propriété de Québecor publie un
autre article intitulé:
«Négociations avec les
enseignants: Québec jette du
lest. »
Denis Lessard écrit:
Pour les enseignants, les
négociateurs du comité patronal
ont retiré tout récemment la
demande de faire passer de 32 à
35 heures la semaine de travail,
une source majeure d'irritation.
Le gouvernement renonce aussi à
faire des économies en
augmentant le ratio
maître-élèves de la 4e à la 6e
année du primaire. (…) Québec
espérait, à l'origine, arracher
160 millions d'économies d'une
hausse des ratios.
Québec a aussi abandonné son
projet de mettre fin à une
lettre d'entente qui prévoyait
des effectifs supplémentaires
pour le soutien aux élèves en
difficulté. Ces ententes
devaient se terminer en mars
dernier, et lors du dépôt des
offres, Québec avait indiqué son
intention d'y mettre fin. Il a
confirmé que ces ententes
seraient maintenues. C'est
environ 600 postes d'enseignants
«ressources», des spécialistes
en orthopédagogie, qui se
trouvent consolidés avec
l'abandon de cette demande
patronale, par laquelle Québec
visait à économiser 100 millions
lors du dépôt de ses offres, en
décembre 2014.
Finalement, le gouvernement
abandonne son intention de
mettre fin à la «pondération a
priori», une mesure qui
détermine souvent des ratios
maître-élèves réduits pour les
groupes difficiles. Seule
réserve de Québec: on veut
abandonner cette évaluation en
début d'année pour les élèves
qui ont des troubles
envahissants du comportement.
(fin de la citation)
Pour être bien sûr que le
message manipulateur passe,
Denis Lessard revient sur les
infirmières. Jeudi le 15
octobre, il écrit:
«Mardi, La Presse a révélé que
le gouvernement Couillard avait
aussi reculé sur son intention
d'abolir les primes «majorées»
des infirmières. En fin de
semaine, en déposant sa
proposition globale à la table
sectorielle de négociations,
comme pour l'éducation, le
comité patronal a rayé ces
demandes pour permettre
d'accélérer les discussions. «Ce
sont des primes qu'on avait
obtenues de haute lutte, leur
disparition était un irritant
majeur», a indiqué en entrevue
Mme Régine Laurent, présidente
de la Fédération
interprofessionnelle de la
santé.» (fin de la citation)
En résumé, le gouvernement n'a
absolument rien donné aux
infirmières et aux enseignants.
Il a simplement retiré ses
reculs qui étaient de toutes
façons inacceptables. Ce sont de
vieilles tactiques de
négociations qui sont
complètement ridicules. Mais
elles permettent de faire de
gros titres trompeurs comme: «
Négos: Québec fait une
concession de 100 millions aux
infirmières» et «Négociations
avec les enseignants: Québec
jette du lest.»
Les employés du secteur public
ne sont pas dupes de ces
méthodes éculées de négociation.
Nous non plus, nous ne sommes
pas dupes. La démocratie menacée
par PKP est sauvée par« La
Presse» qui nous donne de
l'information solide et
objective et qui ne fait jamais
le jeu des libéraux provinciaux
au pouvoir.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
vendredi 16 octobre 2015
barberis@videotron.ca
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