La carpe
asiatique au secours des
éléphants!?!
Parmi les quatre
espèces connues et dûment
répertoriées de carpe asiatique,
il en est une qui commence à
investir notre territoire
liquide, et cela, au détriment
de la faune et de la flore
sous-marines. J’ai nommé la
carpe de roseau. Or, que faire
contre ce fléau à nageoires,
véritable écumeur de nos fonds
marins?
On le
sait, malgré son profil en
montagnes russes imputable aux
imprévisibles fluctuations de
ses cours, c’est la Bourse qui
régente le monde actuel. Or,
force est de constater que les
bourses – avec « b » minuscule,
celles-là – qui garnissent le
bas-ventre des représentants
mâles de l’espèce homo
sapiens en mènent presque
aussi large sur le grand
échiquier de la société moderne.
En effet, elles en font faire de
« belles » – au sens de… « pas
très belles », on l’aura compris
– aux partisans de la virilité
éternelle devenus prisonniers de
cette véritable lubie qu’est la
« rigidité sur demande ».
Défenses
d’éléphant, cornes de
rhinocéros, ailerons de requin,
voilà autant d’attributs
animaliers aux vertus
prétendument aphrodisiaques.
Hélas, avoir recours à ces
« redresseurs » miracle, ça
coûte trois bras et quart, même
en Chine, sans compter que
l’opération prélèvement,
réalisée à grande échelle, se
révèle plutôt « mortelle » pour
les porteurs desdits attributs,
qui voient ainsi leur espèce
menacée d’extinction,
littéralement!
La carpe, une
muette qui fait beaucoup jaser
Or, le
saviez-vous? La chair de la
carpe dite asiatique, quoique
d’un goût de « revenez-y pas »
et pleine d’arêtes, c’est du
Viagra à la puissance mille!
Oui, Messieurs! Cette variété de
carpe, qui foisonne désormais un
peu partout dans les cours d’eau
de nos Amerloques de voisins et
qui se retrouve à présent chez
nous, dans notre Saint-Laurent
et nos rivières, cette carpe,
donc, devrait intéresser au plus
haut point les « défaillants »
de vous savez quoi.
Sus à l’invasive!
Vous me
voyez venir? La meilleure façon
de s’en débarrasser, de ces
carpes invasives, ce serait,
tout simplement, d’en susciter
la surpêche. Comment faire? Eh
bien, je le répète, il suffirait
de faire croire aux
représentants « en panne » ou
vieillissants de la gent
masculine que la chair de ce
poisson venu d’Orient, réputée
franchement immangeable, se
révèle par contre un puissant
aphrodisiaque… Je vois d’ici des
hordes de hussards à la
« garde » chancelante se
répandre comme taches d’huile
sur nos plans d’eau, canne à la
main et espoir au cœur.
« PÊCHER POUR MIEUX PÉCHER! »
aurait-on dit à l’époque des
curés! Visez un peu le topo : se
constituerait d’emblée une
véritable armada de pêche dans
le dessein de récupérer le plus
grand nombre possible de ces
poissons à la chair… comment
dire… « performante ».
En tout cas, il
faut y voir la possibilité de
permettre enfin aux pachydermes,
aux rhinos et aux squales de
souffler un brin, de se refaire
un nombre conséquent, eux qui,
il convient de le répéter,
risquent de disparaître à plus
ou moins brève échéance de la
surface du globe.
Une « vérité
alternative » bonne à dire…
Alors, la carpe
de roseau au service des
adorateurs de la virilité
éternelle, c’est du sérieux?
Bien sûr que non, hélas! En
effet, ce ne sont là que
calembredaines de ma part. Mais
on s’en fout, pas vrai? Car,
désormais, dans un monde de plus
en plus « trumpien », la fin ne
justifie-t-elle point toujours
les moyens? Dès lors,
contribuons tous ensemble à
lancer cette rumeur de la
« carpe Viagra » pour le bien de
la planète et de sa faune
menacée.
Ainsi, nous
ferons d’une pierre deux coups,
à savoir, d’une part, éradiquer
cette version moderne d’une
« plaie d’Égypte » qu’est la
carpe asiatique, et, d’autre
part, sauver la peau à des tas
d’animaux pourchassés jusque
dans leurs réserves par d’avides
braconniers en quête de leurs
« appas virilisateurs ».
Pour l’heure, ce
dont il faut se saisir, ce n’est
pas tant l’instant qui passe
que… la carpe, dans sa livrée
orientale : carpe diem,
c’est bien; carpe carpam,
encore mieux! Car on a un fleuve
à vider de ses nouvelles
pensionnaires par trop
envahissantes… |