De l'importance de porter le deuil
L'anonyme
Pensée du jour : Faites la fête avec tout votre corps,
avec tout votre être. Et tant pis si vous y laissez quelques plumes. Ça
repousse !
De nos jours, le deuil tend à disparaître. Après un
décès, les familles s'empressent de reprendre de plus en plus tôt, leurs
activités habituelles.
La disparition d'un être cher tend à devenir un évènement
de moins en moins grave. La couleur noire a perdu ses prérogatives de
couleur du deuil par excellence. Les stylistes l'ont mise à la mode en
raison de ses vertus amincissantes, donc chics.
Pourtant, marquer la fin des périodes ou des êtres est
essentiel à l'équilibre psychologique des individus. Là encore, seules
les sociétés dites primitives continuent à accentuer l'importance du
deuil.
À Madagascar, lorsque quelqu'un meurt, non seulement tout
le village interrompt ses activités pour participer au deuil, mais on
procéde à deux enterrements. Lors des premières funérailles, le corps
est enterré dans la tristesse et le recueillement. Puis plus tard, est
organisée une cérémonie d'enterrement suivie d'une grande fête. C'est la
cérémonie du << retournement des corps >>. Ainsi,sa perte est doublement
acceptée.
Et il n'y a pas que les décès. Il y a aussi << les
évènements de fin >> : quitter un travail, quitter une compagne, quitter
un lieu de vie.
Le deuil constitue dans ces cas une formalité que
beaucoup estime inutile et qui pourtant ne l'est pas. Il importe de
marquer les étapes.
Chacun peut inventer ses propres rituels de deuil. Cela
peut aller du plus simple: se raser la moustache, changer de coiffure,
de style d'habillement, au plus fou: faire une grande fête, s'enivrer à
en perdre la tête, pleurer, sauter en parachute ...
Cependant lors de la perdre l'être aimé, le fait de le
remplacer par un autre immédiatement ne constitue pas une solution
viable.
Lorsque le deuil est mal accompli, la gêne persiste comme
une racine de mauvaise herbe mal arrachée. Peut-être faudrait-il
enseigner l'importance du deuil à l'école. Cela épargnerait sans doute à
beaucoup, plus tard, des années de tourments.
Merci de m'avoir lu.
L'Anonyme
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