À Vous, les soixante ans. |
Aujourd'hui vous avez, dites vous, soixante ans, |
Je l'avais oublié, merci de me l'apprendre, |
Car votre esprit si vif et votre cœur si tendre |
Auraient pu dans l'erreur me laisser bien longtemps |
Que je vous sais bon gré de n'en avoir pas trente. |
Je serais amoureux, vous seriez mécontente, |
Et je ne jouirais dans mon demi-bonheur |
Ni de tout votre esprit ni de tout votre cœur. |
Vous avez soixante ans sans qu'on puisse en médire, |
Chacun peut vous aimer, chacun peut vous le dire. |
Vous avez soixante ans, et tout vous est permis, |
Les jeunes amoureux comme les vieux amis. |
Vous savez pardonner, car vous savez comprendre... |
La raison qui rend fort, la pitié qui rend tendre |
Embaument votre cœur des parfums du printemps. |
Oh! Que vous m'êtes chère avec vos soixante ans! |
Marquis De Foudras. |