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Jeudi 23 juin, 2022
Mon 103e marathon pour ma petite fille Charlotte !
L’un des plus beaux moments sur cette terre est la naissance d’un enfant.
Pour la première fois, je devenais papi. J’attendais ce moment depuis très longtemps. J’avais peine à décrire la joie que je pouvais ressentir. Habituellement, je parviens à refouler mes émotions. Voilà la raison pour laquelle on ne doit jamais se fier aux apparences.
Il y a quelques jours, ma fille Carole-Anne m’informe que ses eaux ont crevé et que forcément, la naissance est imminente. Je deviens fébrile, j’ai hâte de vivre ce moment. En soirée, elle nous confirme que tout se déroule bien. Elle se retrouve dans un hôpital non loin de Barre au Vermont, une région où elle travaille depuis maintenant deux ans. Elle parle même de la grande gentillesse du personnel, elle-même infirmière dans la vie de tous les jours.
Je vais me coucher l’esprit tranquille et j’ai déjà hâte au réveil. Dès le lendemain matin, je m’empresse de regarder mes messages. Sur notre groupe familial, Carole-Anne indique que Charlotte est née mais sans plus. Curieux comme missive pour un moment aussi merveilleux.
J’allais comprendre quelques minutes plus tard.
Cet accouchement fut une catastrophe. Des complications de dernières minutes de sorte qu’elle n’a pu donner la vie normalement. On a même été obligé de retirer avec force le bébé d’une emprise des plus inconfortables de sorte que Charlotte ne respirait pas lorsqu’elle est sortie du ventre de sa maman.
CHARLOTTE INTUBÉE
Vous vous imaginez la panique qui pouvait régner sur place, autant chez les parents que le personnel médical. Immédiatement, Charlotte fut intubée. Un amas de filage autour de ce petit corps qui faisait son entrée dans le monde des humains. Rapidement, on a réalisé la gravité de la situation et décidé de la transférer dans un hôpital spécialisé situé à Albany dans l’état de New York, un périple de trois heures en ambulance.
De nombreuses interrogations trottaient dans ma tête sans pouvoir obtenir des réponses. Je me suis effondré de chagrin. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? J’ai regardé vers le ciel et prié.
Le lendemain matin, ma fille et son mari Patrice Hogue ont décidé de rejoindre Charlotte à Albany. Imaginez, quelques heures après avoir accouché, vous sautez dans votre automobile pour vous taper un voyage de trois heures ! Incroyable. Elle allait d’ailleurs en payer le prix quelques heures plus tard.
Puis, graduellement, les nouvelles sont devenues positives. Le foie et les reins répondaient à la demande. On a décidé de retirer le respirateur artificiel puisqu’elle parvenait à remplir ses petits poumons d’elle-même.
Il restait le cerveau. Il fallait attendre trois jours pour subir un IRM. Pendant ce temps, on devait la conserver au froid pour lui donner des chances supplémentaires de limiter les dégâts.
LES LARMES AUX YEUX
J’ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises au cours de ces journées. Quelle guerrière, quelle battante ! Je fus sidéré par sa force, sa puissance, sa détermination à vouloir vivre, combattre et ne pas abandonner. Il m’a semblé que j’avais une leçon à retirer de ce moment.
Carole-Anne et Patrice ont reçu les résultats du IRM. Miraculeusement, la petite ne garderait pas de séquelles. Un soulagement pour nous tous et principalement Charlotte.
Puis, deux jours plus tard, ce fut au tour de Carole-Anne de passer sous le bistouri. La plaie causée par la naissance de Charlotte s’était ouverte. Il fallait réparer les dommages. Quelle interminable saga !
Comme je me connais, je sentais le besoin de poser un geste concret pour honorer la détermination et la venue de Charlotte, lui rendre hommage, J’ai décidé de lui dédier mon 103e marathon à Warwick le 10 juillet prochain.
Je vous aime, Charlotte, Carole-Anne et Patrice !