The
Tangent : la surprise de l’année dans le rock progressif Le groupe
Tangent qui semble arriver de nulle part, avec l’apparition de son album
‘’The Music that Died Alone’’ vient causer une surprise de taille
en cette fin d’année 2003. Tout
d’abord, l’historique entourant la conception de cette œuvre vaut la
peine d’être élucidée ici car plusieurs petits détails sont vraiment
à la fois pertinents et intriguants. Il faut dans un premier temps
mentionner qu’originalement cette œuvre devait être tout simplement un
album solo ; précisément
celui d’Andy
Tillison, pilier du groupe PARALLEL OR 90 DEGREES. Andy Tillison
(composition, claviers et chant) a vu son projet solo devenir peu à peu
une œuvre collective dont la liste des participants s’avèrent pour le
moins impressionnante. C’est ainsi que de fil en aiguille, vinrent
s’ajouter les noms suivants au projet d’Andy : Roine Stolt
(guitare électrique et voix), Zoltan
Csorsz (batterie), Jonas Reingold (guitare basse) faisant partis des
Flower Kings, Sam Baine
(piano) fidèle acolyte de Tillison au sein de PO90D¸Guy Manning (guitare
acoustique, mandoline et voix) et pour terminer, nul autre que David
Jackson ( flûtes et saxophones) de Van Der Graaf
Generator. Un fait
à noter est qu’avec une telle panoplie d’artistes, cet album réunit
trois générations de musique progressive (Van Der Graff Generator,
Flower Kings et PO90D). Une autre particularité inhérente à cette œuvre
est que ce groupe pourrait à la limite être qualifié de groupe virtuel
en ce sens que les sept musiciens ont enregistré chacun leurs partitions
non seulement dans des studios différents mais dans des pays différents.
Chacun des musiciens apportant le meilleur de lui-même, il en résulte un
album remarquable. Cet album
d’une durée d’environ 50 minutes comprend quatre titres d’une durée
allant de 7 à 20 minutes.
L’album débute avec la pièce ‘’In Darkest Dreams’’ (20
minutes) dans laquelle l’orgue Hammond s’impose dès le début. Par la
suite se succèdent solo de synthétiseur, sax à la Jackson puis la pièce
devient tout à coup très jazzy avec une performance au piano de Sam
Baine de même qu’une excellente prestation de Jonas Reingold à la
basse. Quel son, cette superbe basse frettless de Reingold ! Pour ce
qui est du chant, Roine Stolt se change des voix du début et de la fin de
la pièce, tandis que Andy Tillison y va de sa performance vocale en
milieu de pièce. Soit dit en passant, Tillison possède une belle voix très
apaisante de tonalité assez basse me rappelant parfois Greg Lake. La
seconde pièce ‘’The Canterbury Sequence’’ (8 minutes) est un
petit bijou imprégné d’une atmosphère de jazz feutrée. Encore une
fois les lignes de basse de Jonas Reingold soutenant tout aussi bien les
partitions de flûte que celle du piano se démarquent brillamment. Ce
bassiste des Flower Kings ne cesse de m’impressionner. La pièce se
termine avec un solo de guitare de Roine Stolt sur un fond de mandoline,
gracieuseté de Guy Manning. Le chant est assuré par Andy Tillison donc
la voix passe ici encore très bien. La troisième
pièce ‘’Up-Hill From Here’’ (7 minutes)
n’est pas à mon avis la meilleure de l’album. Cependant il
s’agit quand même d’un rock honnête mettant en vedette le jeu de
Jackson au saxophone, l’orgue Hammond et un solo de guitare typique de
Roine Stolt. Il s’agit ici de la pièce la plus énergique le l’album. Pour
terminer, la pièce titre de l’album ‘’ The Music that Died Alone’’
13 minutes de pur délice musical débutant par une intro au piano
vraiment superbe. En fait tout y est pour en faire un classique du rock
progressif (guitare acoustique et électrique, orgue, piano, flûtes et
sax entre autres). Andy Tillison officie aux voix tout au long de la pièce
et fait à noter, les propos tenus ici traitent justement de la musique
progressive que les médias tentent de faire mourir. Mes pièces
favorites sont la deuxième et la dernière. Parmi les points forts de cet
album, je suis étonné de voir à quel point le rock progressif peut
emprunter au jazz et résulter en un tel amalgame. En conclusion, cette œuvre constitue un album de progressif très accessible qui met en vedette une palette de musiciens chevronnés apportant chacun talents et inspirations afin de nous offrir l’album et la surprise de l’année à mon avis. Seule la durée quelque peu réduite de l’album (environ 50 minutes) peut être considérée comme étant le seul bémol. Réjean Charbonneau Site Internet : http://thetangent.org/ © 2000-2003 www.soreltracy.com - Tous droits réservés.
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