Première activité sur la
nouvelle rue piétonnière du Vieux Sorel
Cinéma Plein Air : du cinéma en plein coeur
du centre-ville
29 juillet 2004 - Corina
Bastiani et Simon Ménard de la Maison Audace, présentent
pour une troisième année consécutive, des projections de
cinéma extérieur. Le succès populaire remporté depuis deux
ans avec cet événement a été un tremplin pour cette jeune
l'entreprise, qui possède également le journal Le Canard Deschaîné.
« Nous croyons que la multitude d'événements
culturels accessibles et gratuits, améliore réellement la
qualité de vie des citoyens », mentionnait le couple, qui
croit fermement et depuis longtemps, à la viabilité d'un
centre-ville dynamique. « Les films sélectionnés sont
à la fois populaire, accessible, et de qualité. Nous avons
démontré qu'il n'y a pas uniquement les «canons» américains
qui font déplacer les foules » disait Simon Ménard.
Les sites
Cette année, puisqu'il y
aura quatre « soirées cinéma », soit quatre vendredis du
mois d'août, on a séparé les présentations en bloc de
deux, sur deux sites différents. Le site du Carré Royal
a été considéré comme l'un des plus propices et agréables
au Québec. Le Carré Royal est un amphithéâtre
naturel créé par les grands arbres protégeant du vent, de
la lumière en plus de diriger le son. Les gens
s'installent à leur aise, sur les chaises, sur nos coussins
ou simplement sur l'herbe. Il n'y a pas de mauvaise
place sur ce site, de près, de loin ou sur les côtés, la
visibilité est bonne. Ce qui permet d'accueillir
facilement un grand nombre de personnes de façon sécuritaire,
d'égayer le centre-ville et de divertir les touristes.
Quant aux deux dernières
présentations, elles auront lieu sur le nouveau mail
piétonnier, de la rue Augusta, ce qui coïncidera avec la
première activité de ce fameux « Renouveau Urbain ».
Un site très différent, plus urbain, et des films plus
musicaux ont été choisi en espérant égayer ces deux
derniers vendredis d'août. Le public sera aisé de
s'installer sur des terrasses ou d'apporter leurs chaises.
Notez que cette activité,
plutôt familiale qui attire en moyenne 350 à 400 spectateurs
par projection, est gratuite. En cas de pluie, les
projections seront diffusées dans la salle du Cinoche au 78
rue du Roi.
Nouveautés en service:
La Maison Audace s'associe cet été avec le Presse Café,
nouveau commerce situé près du Marché Richelieu, afin
d'offrir un meilleur service de rafraîchissements et
collations lors des projections dans le Carré Royal. Également,
la CIT Sorel-Varennes incite les résidents du secteur Tracy, de
Saint-Laurent-du-Fleuve, de Contrecoeur, Varennes et Verchères
à se laisser conduire vers une soirée cinéma en plein
air.
Cinéma Plein Air peut compter sur de
généreux commanditaires : Ville de Sorel-Tracy, Deux-Rives
Chrysler Dodge Jeep mc., Carrefour Jeunesse Emploi, Cinéma
St-Laurent, les Cinémas RGFM, CJT Sorel-Varennes, Cactus-Café,
Presse Café, Prince Pizzéria, Fou du Roi Steak House, Joe
Loue Tout, Gourmandise du Roi, Cinoche et K. Films Amérique
les cinémas nationaux de qualité de l'agent Louis
Dussault
Voici le calendrier des projections :
Le vendredi 6 août
à 21h : Les Temps Modernes
Pour Les Temps Modernes, Charles
Chaplin compose lui-même la musique. Le personnage de "CharIot
, qui avait apporté la gloire à Charles Chaplin, fait dans
Les Temps Modernes sa dernière apparition. C'est d'ailleurs
la première fois que le monde entendait la
voix
du personnage.
Le film est un combat contre
les machines dans un contexte particulier. Chariot est
employé dans une usine où des techniques de travail à la
chaîne sont expérimentées afin d'obtenir un rendement
maximum. Il est choisi comme cobaye pour la machine à manger.
La machine se détraque et Chap!in perd la raison. A sa sortie
de l'hôpital, le mauvais sort continue de s'acharner sur lui
: chômage, prison, errance... Dans ses mémoires Chaplin
rapporte qu'il a eu l'idée après qu'un journaliste de New
York lui ait raconté le travail à la chaîne et comment de
jeunes gaillards devenaient des loques humaines après avoir
travaillé dans ces usines. Son modèle, les usines
automobiles de Détroit (Ford).
En 1931, CharIes Chaplin est
vivement préoccupé par les problèmes sociaux et
économiques de son époque. En effet, la crise de 1929 aux États-Unis
fait augmenter considérablement le nombre de chômeurs, et
coïncide avec le développement de la mécanisation
industrielle. La même année, il déclare à un journaliste "Le chômage, voilà la question
essentielle. Les machines devraient faire le bien de l'humanité
au lieu de lui apporter tragédie et chômage . Chariot
est ouvrier dans une gigantesque usine. Il resserre
quotidiennement des boulons. Mais les machines, le travail à
la chaîne le rendent malade, il abandonne son poste,
recueille une orpheline et vit d'expédients. Le vagabond et
la jeune fille vont s'allier pour affronter ensemble les
difficultés de la vie...
D'ailleurs, mentionnons le
sous-titre: "L'histoire de l'industrie, de l'entreprise
individuelle, la croisade de l'humanité à la poursuite du
bonheur . Le titre qui avait été retenu au départ pour le
film était "Les Masses.
Vendredi 13 août 21h au Carré Royal
:
Les aventures du Baron de Münchausen
Dans le grand livre du
fantastique et du merveilleux, Karl Friedrich Hieronymus, le
Baron de
Münchausen, est, par bien des aspects, un personnage
à part. D'abord, il a réellement existé. Né en 1720, il
sert comme officier de cavalerie au sein de l'armée russe.
Conteur de génie, affabulateur patenté, ses récits délirants
connaissent une première publication en 1781. La construction
du film est rebondissante, où les personnages principaux
passent d'une époque à l'autre, d'un univers à un autre,
pour vivre de nouvelles aventures. Tout est gigantesque on
devient des spectateurs transportés dans un monde
incomparable. On retrouve la tête de Robin Williams qui
flotte dans le rôle du roi de la lune. On peut voir aussi
Terry Gilliam dans le ventre du poisson en accordéoniste
ivre. Pour l'univers visuel, Gilliam s'inspira des
illustrations de Gustave Doré, de Botticelli (pour la scène
avec Vénus), de Boucher (pour le salon de Vulcain), et de
Jean-Louis Gérôme (pour le campement des Turcs.) Le film fut
entièrement tourné en Europe, entre Cinecittà en Italie et
Belcite, ville abandonnée se situant en Espagne, la
post-production se passa aux studios Pinewood en Angleterre.
Au siècle des Lumières,
une ville s'apprête à succomber sous les assauts des Turcs.
Seul le théâtre royal est encore debout où comédiens et
machinistes s'échinent à donner un spectacle potable mais
invariablement hué par les spectateurs. Ils donnent ce jour-là
"les Aventures du baron de Münchausen quand au beau
milieu d'une scène, un vieillard se lève et revendique
l'identité du baron de Münchausen. Il propose alors aux
habitants incrédules de chasser les Turcs. Pour ce faire, il
leur demande de l'aider à retrouver ses quatre anciens
compagnons d'aventures.
Vendredi
20 août rue Augusta : Les Triplettes de Belleville
Dans Les Triplettes de
BelleviIle on retrouve une foule de références et citations
allant de Buster Keaton à Joséphine Baker en passant par le
général de Gaulle ou Yvette Horner
sans oublier Django
Reinhardt. Très influencé par l'univers du mime, Sylvain
Chomet a développé un style d'animation très particulier.
Foisonnante de détails soignés, chacune des scènes des
Triplettes de Belleville est, de plus, cadrée, éclairée,
composée, comme le serait celle d'un film. Au final, il émerge
de cette co-production FRANCE I CANADA / BELGIQUE une
qualité d'animation exceptionnelle, un charme singulier fait
d'une poésie et d'une drôlerie uniques.
Le réalisateur a laissé
libre cours à sa fantaisie. Imaginant l'histoire de cette
grand-mère prête à tout pour son petit-fils, il dessine une
inoubliable Madame Souza, que rien n'empêche, ni ses
lunettes, ni son pied bot, de gravir des montagnes ou de
traverser l'océan en pédalo si la situation l'impose.
Claudicante mais tenace, elle fait fi des difficultés. Autour
d'elle, son petit-fils mélancolique, Champion, bien sûr, roi
de la petite reine et enlevé pour ses talents vélocipédiques,
le chien Bruno - parfait dans le rôle d'une roue de
camionnette - ainsi qu'une pléiade de personnages qui
naviguent aux frontières du comique et de l'absurde. Madame
Souza et son chien Bruno partent alors à la recherche de
Champion et leur quête les mène de l'autre côté de l'océan,
jusqu'à une mégalopole nommée Belleville. Là, ils
rencontrent les "Triplettes de Belleville ,
d'excentriques stars du music-hall des années 30, qui décident
de prendre Madame Souza et Bruno sous leur aile.
Vendredi 27 août
rue Augusta : Buena Vista Social Club
Vous serez sous l'emprise du
charme tranquille de Ruben, de la sympathique bravache d'lbrahim,
de la dignité de Compay et du côté diva d'Omara, personnages
pour qui vous
garderez un respect certain. Vous voudrez tout
simplement retrouver chez vous l'immense émotion que l'on
ressent en écoutant les « super-abuelos », c'est à
dire les super-grands- pères, du Buena Vista Social Club qui
ont raflé les Grammy pour l'album Buena Vista Social Club.
Cette musique là est magique. Non seulement parce qu'elle puise
aux racines du son de Cuba et qu'elle séduit d'emblée par son
authenticité, mais aussi et surtout parce qu'elle est interprétée
par des monstres sacrés. Mais paradoxalement des monstres sacrés
tombés dans l'oubli pendant plusieurs années et redécouverts
depuis peu. Plus exactement à la faveur d'un enregistrement réalisé
par Ry Cooder en 1997.
Ils ont entre 40 et 90 ans et
on les retrouve dans leurs propres rôles. L'histoire se déroule
à la Havane principalement, mais également à Amsterdam et au
Carnegie Hall où ils se sont produits, le réalisateur Wim
Wenders est allé à la rencontre des musiciens du Buena Vista
Social Club. Il en rapporte des mélodies et des témoignages
qui selon sa propre expression forment un "musicumentaire .
C'est Ry Cooder, qui a eu la merveilleuse idée de faire écouter
l'enregistrement au réalisateur allemand. Wim Wenders est tout
de suite devenu accro. Ces deux acolytes de longue date ont
ensemble créé un genre où musique, images et témoignages
sont indissociables comme le voulait Wim Wenders « Je ne pense
pas qu'on puisse séparer la vie et l'histoire de ces gens de la
musique elle-même. La musique est si riche et émouvante,
remplie de l'expérience de toutes leurs vies qu'il est
impossible de faire cette distinction » déclare-t-il dans le
dossier de presse. Mais tous deux ont une passion pour les sons
et les musiciens, et savent aussi rester effacés et laisser les
musiciens faire leur "boeuf'. Ry Cooder est le narrateur et
fil conducteur sans pour autant se mettre musicalement en avant,
alors que Wenders crée un rythme aussi relax et ouvert que les
musiciens eux- mêmes. Le respect et la dignité avec laquelle
ils sont traités sont ce qui différencie Buena Vista Social
Club d'autres documentaires musicaux. Wenders comprend la
musique et ceux qui la créent, et les laisse simplement jouer.
Jean Doyon