samedi 08 septembre 2012
Les écoles ne
peuvent répondre aux besoins
culturels de la communauté
Par Fabienne Desroches & Alain Laberge
Si nous décidons aujourd’hui de publier conjointement certaines
précisions sur l’utilisation de nos installations culturelles, c’est que nous
percevons qu’il y a beaucoup d’incompréhension et que nous ne voulons pas
prendre partie mais plutôt apporter des réponses aux questions que les gens se
posent à ce sujet.
Même si nos institutions scolaires sont publiques, elles ont une mission
prioritaire bien précise qui est de répondre aux besoins de formation de leur
population étudiante. Ensuite, elles peuvent accommoder de façon ponctuelle,
mais non régulière ou récurrente, des acteurs culturels ou communautaires
extérieurs qui exprimeraient des besoins pouvant être résolus par l’occupation
de nos salles de spectacle ou auditorium.
Nos locaux à vocation culturelle servent d’abord à répondre aux exigences
pédagogiques incluses dans nos programmes. Le personnel enseignant doit faire
une demande afin de les utiliser pour dispenser leurs cours et il y a aussi des
utilisateurs des activités socioculturelles et des activités parascolaires qui
ont recours à ces installations afin de compléter notre mandat de formation
dévolu par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
L’ensemble
de ces demandes internes correspond à un taux d’occupation d’environ 75 %. La
portion qui reste et qui représente des blocs horaire éparpillés nous permet
d’accommoder les gens de notre communauté que nous invitons soit à participer à
l’une de nos représentations, soit d’utiliser nos espaces pour combler leurs
demandes.
Mais à aucun moment nous ne pouvons nous permettre d’expulser nos
enseignants ou nos étudiants qui occupent ces locaux et nous ne consentirions
jamais à perturber la bonne marche des cours en acceptant des locations externes
qui entraîneraient des inconvénients des mises en place des montages des décors
et des équipements ou des tests de son pendant la grille horaire régulière.
Si nous sommes des écoles publiques, il faut le comprendre dans le sens que nous
ne sommes pas des écoles privées.
Bien que nos salles satisfassent de façon minimale nos propres besoins,
celles-ci ne sont pas construites pour répondre à la grande majorité des
exigences des diffuseurs culturels en termes d’équipement, d’éclairage ou
d’acoustique. Soulignons également qu’il est interdit d’avoir un permis d’alcool
dans les écoles primaires ou secondaires et qu’il faut en faire la demande pour
le milieu collégial. Or, les diffuseurs culturels comptent sur la vente d’alcool
pour des entrées de fonds.
Une telle cohabitation entraînerait un suivi logistique et pourrait même créer
des problèmes collatéraux tels que vérification policière lorsque des adultes
circulent librement dans la journée pour les écoles secondaires, besoin
supplémentaire en conciergerie pour s’assurer que les salles utilisées soient
prêtes à accueillir les élèves pour les cours du lendemain, coûts reliés à
l’utilisation de l’électricité, du chauffage, du remplacement du matériel
périssable, de l’usure du matériel statique, etc.
Cette cohabitation demanderait
aussi des ressources humaines supplémentaires pour répondre aux nombreuses
questions des divers utilisateurs extérieurs. Or, les compressions budgétaires
imposées par le MELS à nos institutions nous obligent à orienter nos budgets
ressources humaines en totalité vers le service à nos élèves.
Enfin, précisons que notre statut d’école publique signifie que nous pouvons
accommoder parfois la communauté extérieure à nos murs mais que notre mission
première est de répondre aux besoins de formation de notre population étudiante.
Il nous est donc impossible d’accommoder un diffuseur culturel qui produit entre
60 et 80 spectacles par année sans mettre en péril notre mission éducative.
Bien que, lorsque la situation le permet, nous soyons ouverts aux besoins de la
communauté, ceux-ci ne peuvent se réaliser au détriment des besoins de notre
population étudiante. Ceci irait foncièrement à l’encontre de notre mandat
premier : l’éducation des élèves.
Nous espérons que cette mise au point permettra à la population de mieux
comprendre nos contraintes pédagogiques et physiques relatives à nos
installations socioculturelles et à leurs utilisations par des partenaires
extérieurs.
Fabienne Desroches
Directrice générale
Cégep de Sorel-Tracy
Alain Laberge
Directeur général
Commission scolaire Sorel-Tracy
www.lemarcherichelieu.org
Quelques photos du rassemblement d'hier, le 7 septembre,
autour du Marché Richelieu, organisé par « Le Comité Citoyen pour un Référendum
», afin de former une chaîne humaine autour du bâtiment pour montrer leur
volonté d'obtenir un référendum.
|